
„ couvrir. Et bien nous nous renfermerons
„ enfemble. Nos précautions font prifes
„ pour l’hiver ; de bon fourrage, & les dé-
„ bris des légumes de nos jardins nourriront
,, nos vaches ; tandis que nous vivrons nous-
„ mêmes du peu de lait qu’elles conferveront
,, encore, joint aux proviiions qu’elles nous
,, ont abondamment fournies pendant la bel-
„ le faifon. Habitant ayeç nous , elles ré-
„ chauffent notre demeure. Vivant avec
„ nous, nous les aimons elles nous aiment;
„ c ’e il une fociété plus douce que vous ne
penfez ” M o i! . . . . Arrêtez, Montagnard!
N e me confondez point avec le général
des Citadins de la Plaine! Je lis tout cela
depuis longtems au dedans de vous. C’eil
vous qui m’avez fait connoître l’Homme ; &
c ’eil principalement par vous que je l’admiré.
C’eil chez vous en un mot que je vais rechercher
l’image de cet Etre fait pour le bonheur,
quand ailleurs elle' s’éclipfe à mes yeux. Je
vous vois jouir en tout tems des biens qui découlent
de votre nature. Oui jusques dans
votre fociété d’hiver. Plus heureux mille fois
par cet échange d’amitié, même avec votre
çheval, votre brebis & votre vache ; que ne
l’eil ce torrent de gens magnifiques, qui raf-
femblés dans cette même faifon » courent
e n foule les uns chez les autres, & s’embraf-
fent fans s’aimer.
Des côteaux & des vallons alternatifs me
conduiilrent infenfiblement par Hardenberg &
Sudershaufen à Catlenbourg, où je rentrai pouf
un moment dans les baffes vallées. Mais ici
encore tout étoit champêtre & riant ; & bientôt
-regagnant les Collines, j ’arrivai par Dorften
à la vue d'Oflerode*
Je n’aurois pas éu iegret à venir de bien
loin pour jouir de ce féul coup d’oeil. Le
foleil éclairoit cette belle vallée, où je commençai
à appercevoir la féparation des montagnes
primordiales d’avec les Collines fécon-
daires. J’étois fur le haut d’une de celles-ci,
dont la furfacé applanie faifoit oublier qu’on
avoit monté, & qu’à l’approche de quelque
rivière il faudroit redescendre. Je l’avois il
bien oublié, que je ne m’attendois à rieq
moins, qu’au fpeèlaçle qui fe préfenta tout
à coup à mes yeux. Ils étoiçnt fixés fur les
montagnes voifines, vers lesquelles fe diri-
geoit ma route. Des forêts de fapins, mêles;
ençore de Hêtres , de Bouleaux & de t.har-
mes, en décoroient les enfoncemens & les faces
escarpées ; tandis qu’une verdure renaif-
fante, que le froid n’avoit point encore altérée,
resplendiffoit des rayons du foleil. Long-
'A'ÿ ■; ■ **■' ■" jm ‘‘ • ; ‘ ‘ tems