
tion de la Nature; ce coeur tout neuf, qqj
fent encore iàns mélange, de la vénération
pour l’Auteur de fon ê t r e , & un profond
respeêt pour tout ce qui le lui rappelle. On
a eu foin d’éclairer ces fentimens. Le vrai
Chriilianisme eft un Théisme auquel le coeur
acquiesce ; & où l’eiprit trouve de l'aide,
bien loin de s’en effaroucher. Dès l’âge de
htiit ans ils en reçoivent les leçons iimples,
au milieu même de leur ouvrage. C’eft une
inftitution admirable, fur laquelle V . M,
s’arrêtera volontiers un moment.
L ’éducation d’un Mineur au Hartz, à
beaucoup de rapport avec cette éducation fi
juftement célébrée de quelques Républiques
de la Grèce ; où les enfans étantj regardés
comme le bien de la Patrie, étoient élevés par
Elle & pour Elle. L e Mineur à la vérité ne
doit pas fon enfant aux mi«« ; il peut en faire
ce qu’ il luiplait. Mais s’il le deiline à fuivre fa
voçation, ce qu’il fait toujours par préférenc
e , il n’eft plus le maitre de le diriger comme
il le veut. Dès ce moment l’enfant entre fous
la règle publique; & il eil çievé par des maîtres
publics.
A huit ans il eft déjà en état de rendre quelque
fervice ; & fon père peut l’envoyer aux
fëoçards, V . JV|. fe rappelle, que ce font ces
lieu3|
lieux où l’on pile & lave le minerai, & où il
doit fe rendre à quatre heures du matin en
toute faifon. Dès qu’il y a rriv e , il entre
fous la régie commune & invariable. L e premier
aèle eft l’adoration de l’Etre fuprême.
On éleve vers Lui par des prières & des hymnes,
ces coeurs dont la feniibilité haiffante
n e demande qu’à être bien déterminée pour
qu’ils foient bons. Puis chaque maitre de
Bocard, qui eft un homme inftruit dans fâ
Religion, leur enféigne ce qu’il a appris
lui-même à cet â g e , & dont il a continué de
s’occuper toute fa vie. A 5 heures ils commençant
leur travail ; & vers le midi encore,,
ils ont;une autre heure deflinée à l’inftruc?-
tion. Ils apprennent à lire & à écrire, 3 c
continuent de s’occuper des objets qu’on pré-
fente à leur Foy ( a ) . Puis chaque Dimanche
h kû : ■ leurs
(4) Un de rn.es ayiis aysnt lu ces Lettres en manufctit.,
objecta contre le plan ¿'¿Jucatiou réljÿieufe dès l’enfance
dont je Fais ici l’élève. Je* lui 'répondis, ïl répliqua , & fl
en reiulta une ;corresponJaece dans laquelle -nous traitâmes
cette matière par toutes fes faces. Nous avions l’un & l’autre
le même point de vue, celui de faire des hommes religieux,
& nous ne différions que fur le moment de Ten-
trepreudre. Je traitai cet objet avec quelque foin dans las
dernières lettres que je lui écrivis, après les quelles nous
différâmes très peu. Et comme je fuis convaincu que ce
Q c même