
convenant à lui-même, il y acquiesça volontiers.
J’entrai donc dans le lieu qu’il choifit,
ou l’on s’empreffa de faire pour moi tout ce
qu’on pouvoit faire; & j ’y paifai délicieufe-
ment la foirée à me retracer & à écrire les
évenemens du jour; , / '
L e lendemain j ’arrivai de bonne heure à
-Bois-le-Duc. A juger de la nature des enviions
de cette V ille , par leur apparence, on
croiroit que c ’eft un atterri[Jement, car à pre*
fent ils font inondés; & fans de hautes chauf.
fé e s , ils feraient impraticables, Mais jusqu’à
cette proximité de la Mer , & jusqu’à
un niveau ii rapproché du iien, notre Continent
porte des preuves qu’il ne doit pas fa formation
à une retraite lente des eaux. J’ai
appris qu’on trouve des os-c! Eléphant dans les
environs de Bois* le ‘ Duc , tout comme au
coeur de la JVejlphalie. Ainfi le Pays qui
fembloit le plus favorable aux explications di-
verfes d’une formation fuccelüve de nos Con.
tinens par des caufes toujours agiiTantes j
îenferme des preuves évidentes que ce n’eü
pas ainiî qu’ils ont été formés. ..
A mefure qu’on s’éloigne de la Meufe, le
terrein devient plus fe c , & l’on rentre dans
les Sables, & parconféquent dans les Bruyères.
Ma route pour arriver ici a.été par ho-
. • nopd
§ fiopzent. Le Pays y efl: tout Sable ; cependant
la culture y fait de grands progrès. On
y a la bonne maxime d’établir des Bois & des
¡hroj/àilles :* les Sapins & les Bouleaux, jeunes
¡encore mais très promettans, dispenfent déjà
[de garder de grandes Bruyères en friche pour
lavoir des fagots ; & dans fort peu de tems
tous ce Pays fera en valeur. Il n’en efl pas
Ifi éloigné que bien des terreins en Pfeflpha-
\lie : il n’efl donc pas plus récent, quoique iï
près de la Mer. Si donc on voit chaque jour
Me nouveaux terreins s’ajouter à notre Continent
fur les bords voifins, ce doit être par
■des caufes bien différentes de celle qui a mis
là fec toutes nos Bruyères & à plus forte rai-
Ifon nos Montagnes. Je connois déjà ces eau-
Ifes; mais je vais les obferver de nouveau*
Tome l i t £ e L E T T R E