
p la in e , fur une chauffée bordée d’arbres
fruitiers , qui font li fort chargés de fruit
cette année, qu’il a fallu étayer leurs branches.
A l’extrémité de cette Plaine, on commence
à monter les Montagnes. Presque
toute la partie que nous ayons trayerfée eff
compofée de Schifle, & renferme des minéraux.
La bruyère & le mirtille y régnent
encore d a n s les lieux incultes, & même
dans les Forêts, qu’on étend, en plantant de
fapins & de bouleaux les parties où la Bruyère
e il encore nue. C’eil dans une profonde V a llée
de ces Montagnes qu’eit Schwalbach, Les
eaux minérales de ce lieu, quoique très célèbres,
n’ont pu l’embellir comme Pyrmont f
parce qu’il y manque de la place ; tant les
Montagnes le ferrent de près. Najleten ,
Naflau & Ems font auffi fur cette route.. . . ,
Mais je ne puis paffer il rapidement fur un
Pays où la Nature eil fi intéreffante. Il ne
nous relie plus de Montagnes à traverfer,;
ainfi je n’aurai pas d’autre tentation.
Il y a une différence affez caraéléreftique
entre les Montagnes & les Plaines, quant à la
fituation des Villages & des Hameaux , qui
font une partie fi effentielle de l’ornement
des Payfagc?, foit par eux- mêmes , foit par le?
planplantations
qu’ils occafionnent autour d’eux,
jDans les Plaines , les hommes préfèrent les
éminences pour y placer leurs habitations :
& fur les Montagnes au contraire, il? pré*
lièrent les enfoncemens. L e bon a ir , & le
[plaifir des points de v u e , font le? raifons de
Ileur choix dans les Plaines. Mais fur les
■Montagnes, il faut fe garantir des vents, &
Ifurtout fe procurer des eaux. Les petits val-
lions fur les croupes & les pentes des Monta-
Ignes, raffemblerit l’eau qui s’écoule des par-
Ities fupérieures, & reçoivent les dépôts de
■terre végétable qu’elle entraîne des fommi-
I té s , mêlés avec le moellon qui s’en dé-
Itache, Le fond des finuofités s’applanit
la in fi, en fe comblant de bon terreau; & un IRuiffeau y coule pour l’ordinaire: ce qui fa-
vorife les établiffemens que les hommes a.i-
ment avoir autour d’eu x , tels que les prairies,
le? jardins & les vergers. Ils çhôifis-
ifent donc çes lieux-là pour s’y établir ; & ils
■n’y perdent rien pour la. iàluhrité de l’air ?
car il eil fain partout dans les Montagnes.
[Or cet arrangement eil un,e des caufes de la
Igrande variété des fcèries dont on y jouit?;
Ijusqu’à ce qu’on arrive dans les grandes Valtv
liées, où de nouveau les habitations fe voyent
fur les hauteurs, avec les Châteaux qui. le?
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