
tion en approchant mes yeux de la fêrre, $
en remarquant combien tout y étoit plein de
vie. La plus grande partie de ces petits fel
très fera fans doute déloge'e peu à peu : un
Etre d’une espèce plus relevée eft la dernière!
Fin de la Providence : mais je ne faurois
m’empêcher de me réjouir en attendantde;
cette multitude de petits bonheurs ; & d’ado-
rer avec transport la caufè bienfaifante qui
en eil la fource. Il eil même dans ces Can-
tons une forte d’E t r e , qui v it & jouit en
p aix, & qui travaille pour nous , en attendant
que nous le délogions. C’eil la Taum
Ge petit laboureur tourne & retourne la terre
: les plantes croiifent à foifon fur les petits
monticules qu’il élève ; parce'que l’eau s’y
imbibe aifément,& que les racines des plantes
y pénètrent fans peine ; ce qui fert à accroître
la proviiion vègètable pour le tems où les
hommes cultiveront.
Mais comment remplacera - t -o n les pâturages
? C’e il une queilion oeconomique qu’il
faut fans doute examiner : car tous ces Colom
des Bruyères fembleroient aujourd’hui ne pouvoir
v iv r e , fi leur gros & menu bétail n’a-
voit des Bruyères à brouter ; & le manque
d’eau en bien des endroits, femble y refufer des
¿Prairies. Et p u is , que feront les Cultivais
teurs
teurs de ces Contrées , lorsqu’ils n’auront
Lias de Bruyères à écroûter pour en tirer de
l’engrais?, ■ . . . .
' L’exemple d’autres Pays qui fe paffentdè
|out cela, peut encore nous fournir ici des
lumières. Il en eil beaucoup qui manquent
eprairies,. & où cependant, fans le feçours
es Communes pour le pâturage, on vient à
(bout d’entretenir le, Bétail, & bien plus oe-
fonomiquement même pour l’engrais du
lerrein. L e premier moyen e i l l ’établi fier
bent de prairies artificielles. Je n’entrerai
bas d^ns les détails de cette espèce de ¡cultut
re ; plufieurs Agriculteurs en ont écrit. Il
¡exiile beaucoup de plantes de l’efpèce trjfeuil-
Ih, qui, les unes femées dans le bled ep her*
t e , fourniffent d’excellent fourage dans l’an-
pée où le champ fe repofe; les autres plus
¡¡vivaces , fe confervent plufieurs années : &
par leurs différentes natures , elles fourhiffent
¡de quoi faire produire du fourage â toute
¡espèce de terrein. Ce feroit un prèfent bien
grand à faire aux Colons, que de leur enfei-
Igner, d’après des expériences préliminaires,
¡quelles font les espèces de plantes qui pourvoient
leur faire les meilleures prairies artifir
tielles, fuivant les différens Cantons, t
Les plantes de l’espèce dont je viens de
parÎe|