
fonnent & tombent morts: & fi ï’ofi n’y prend
garde, les Fondeurs altèrent leur conftitution
à la longue , au point de devenir des fpec-
t r è s , fouvent tourmentés par des coliques
aerveufes, oü rendus abfolumenc perclus.
Ce font Varfenic & le plomb vaporifés , qui
produifent ces défordres. Le premier de ces
minéraux , fi nuifible à la fanté des Fondeurs,
ne l’efl pas .moins à la formation du métal,
parmi les ingrédiens duquel il fe trouve dans
la Mine: & en général, il a fallu bien du
tems & des expériences , avant qu’on parvînt
aux moyens les plus fârs & les plus pecono-
iniques, d’amener le minerai à l’état defu.
fion, & d ’en féparer ce qui empêche les pan
ries conftituantes des métaux de fe réunir. I
faut pour cela fe délivrer de cet arfen'icy & dit
foufre fuperflu ; & dispofer la matière, ou
par elle - même, ou par des additions convenables,
à entrer fortement en fufiom Dans
cet état de liquidité, deux Loix de la Nature
font probablement tout l’ouvrage. La? fluidité
produit ane première féparatron , par i
•Loifimple de la pejanteur: les particules les
•plus légères viennent à la furface ; ce font,
pour, la plupart, des matières vitrifiées qu’on:
enlève comme une pâte fort molle & même
-cmjlante. £t dans l’agitation des particules
- S ; '
I du mélange, produite par cet état de forte I fufion, celles qui doivent former lé métal fe
I rencontrant les unes les autres, s’accrochent
I mutuellement, par cette autre Loi de la Na-
I ture, que les particules femblables , ou qui I ont le plus d’affinité les unes avec les autres, I s’attachent le plus fortement.
C’eii donc à produire cet état de fufion ,
I avec toute l’oeconomie & la falubrité pofli-
I ble , que tend principalement l’art du Fon-
I ¿sur. A u Hariz, comme en plufieurs autres I endroits, on faifoit autrefois, griller le miner ai.t I c’efl: à dire qu’on l’expofoit à l’action d un feu I modéré, pour ën faire diffiper Varfenic & le I foufre; & on le fondoit enfuite dans des four- I beaux peu grands, nommés fourneaux à man- I c b e (Krum ofen en Allemand). Mais cette
I opération étoit peu oeëonomique j & furtout
■ très nuifible à la fanté des Fondeurs, qui é-
i toient toujours environnés d’une Athmûsphère
I pernicîeufe. , ., • > ■
I Mr. d e R e d e n a introduit une autre mé-
| thode, qui, en même tems qu’elle donne plus
[ de métal aux intéreffés i expofe beaucoup
■ moins ceux qu’ils emploient. Elle confifte U
| traiter le minerai dans de hauts fourneaux ( Hohër
ofen ) , ou toutes les opérations délicates fe
font en une feule, & fans danger