
H I S T O I R E V I I I . P a r t i e , i l L e t t r e L X X I X .
Nous avons donc gagné les hauteurs $ pour
redescendre énfuite vers le Fleuve, que nous
avons traverfé avant d’arriver à PVickenfen.
L a plupart des rangs de Collines qu’on ren.
contre fur cette route, font encore de pierre
fableufe, mêlée cependant de pierre à chaux,
dans un ordre que je ne puis démêler encore*
parce que tout eft cultivé, ou couvert de pe-
loufes & de Bois. Mais de fVickenfen à Ein-
hecky on rentre dans les Collines de pierres
chaux pure.
D ’Einbcck à Gottingue nous avons tenu la
même route dont j ’ai eu l ’honneur de parler
à V . M. La pierre à chaux y domine, & on
la trouve encore^ en "rentrant dans les Collines
pour venir de ce côte-ci: & partout elle
renferme des dépouilles marines. Mais il eft
bien difficile de s’occuper de pierres dans
cette route ; tous les objets qui l’environnent
font ii intéreflans, qu’on n’a d’abord des yeux
que pour eux.
Les environs de Munden font furtout très
remarquables. Trois Vallées viennent y
aboutir ; l’une amène la Fulde , l’autre le
JVefer, & la troifième reçoit les deux Riviè
res réunies. Munden eft au confluent, &
jouit de la gaité de leurs bords, & des beaux
aspeéfo des Collines qui les renferment. Le
voi'
d e l a T E R R E . '499
voifinage d’une Ville vivifie tout. Les pentes
de ces Collines, étant habitées, n’ont pas
le coup d’oeil tranquille des Bois : les bords
des Fleuves, contenus par des digues & ornés
de jardins, ne font pas fi champêtres que
ceux où tout fuit la pente de . la Nature.
Mais le plaifir que procurent ces fcènes faii-
yages , cède aifément à l’idée, qu’un plus
grand nombre d’hommes jouiffent de plaifirs
journaliers.
‘ Les chemins de ces Pays-là n’ôtent rien à
» l ’effet des beaux points de vue : les ordres du
i :R o i y ont pourvu. De très belles chaus-
| fées, que la pierre à chaux rend.aufli unies
que folides, font qu’on y roule presque partout
fans s’en appercevoir. Munden eft fé-
par-é deCaJJel par une haute & large Colline;
un chemin Amplement gravelé,, eût été
fans ceffe filïonnépar les eaux fur la pente;il
eft fixé par un pavé folide, fuivi d’une très
belle chauffée fur le haut de la Colline.
C ’eft là que la fcène cosmologique commença
de l’emporter fur les fcènes pittoresques
& champêtres. Cette Colline eft de.
pierre fableufe rougeâtre, & j ’en voyois des
monceaux le long du chemin, deftinés a le
réparer. Mais peu à peu je vis parmi ces
pierres rougeâtres, ^quelque morceaux de
I i 2 pierre