
leur refte ; puis les griller fept ou huit fois en*
çore par un feu de bois renfermé entre des
murs ; & en le? fondant enfuite, on a ce que
les Métallurgiftes nomment cuivre noir ; c’eft-à-
dire une naatière noirâtre, qui fe dispofe à de-
venir cuivre dans les opérations fuivantes-
Cette nouvelle matière contient encore un
peu d'argent, & on ne le néglige point. Pour
le pêcher dans cette mer, où il nagera quand
la matière fera de nouveau mife en fufion, il
faut y jetter une amorce ; & cette amorce
eft le plomb. On mêle donc n , parties de
plomb à 3 parties de cuivre noir ; on fait fondre
le tout enfemblé, & dans cette fqfion,
l'argent quitte les autres matières, pour s’attacher
au plomb, Qn fait du produit de la
fo n te , de grands gâteaux, nommés Seiger
Jlucke en Allemand ; & on en place plufieurs
enfemble fur des plateaux de gueufe, en les
environnant de charbon qu’on allume ; pour
échauffer ces gâteaux au degré néceiîàire à la
fonteduplomb feulement. Il fçfépareparJà des
autres matières, & coule; entraînant l’àrgent
avec lui, & laiïTant les gâteaux tout criblés
de trous. Les filagrames de ces gâteaux,
nous montrent donc la formé fous laquelle
l ’étoit grouppé le cuivre noir, par l'affinité de
fe s parties , dans le fluide flélérogçnç formé
du tout par le feu. Ces
Ces gâteaux fi criblés (qu’on nomme alors
Kien Jlucke ) , contiennent encore un peu de
plomb mêlé d'argent ; mais plus adhérent fans
doute au cuivre noir, on renfermé dans des
cavités plus petites, qui doivent être ouvertes
par une chaleur capable d’amollir le cuivre
noir: on la lui fait éprouver dans une espèce
de four. Cette plus grande chaleur, en
dégageant le refte du plomb, y mêle un peu,
de cuivre noir , qui fe grouppe auffi dans la
matière fondue. Il f^ut.donc en faire dé
nouveaux gâteaux, & les mettre fur les pla-
quîs de gueufe pour en faire couler le plomb
par un feu modéré. Tout ce procédé fe nomme
de liquéfaction ( die Seigerung ),
Après que les gâteaux de cuivrenoir ont
fubi ces deux opération?, on les affine pour les
réduire en cuivre de rofette ; matière qui a
déjà la couleur du cuivre, mais non fa dufti-
jité : il y refte encore des ingrédiens fuper-
flus. Enfin, par un dernier affinage, on les
ôté entièrement ; & c ’eft alors feulement
qu’on a devrai cuivre.f ;
Quel art merveilleux que celui de la métallurgie
! Je ne fuis pas étonné qu’il aît fait
croire à l’Homme qu’il étoit bien favant, par
les reifources qu’il trouve dans fon intelligence
pour faifir les fils que lui' met en main la
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