
qu’elles font bientôt décompofées. Aufli ne
les apperçoit-on qùe très rarement autour de
Ja fource. Dans un moment où l’on n’en ap.
percevoit point du tout, même en couvrant
d’un grand entonnoir la furface de l’eau, pour
lesraifembler dans un tuyau qui s’élevoit d’environ
un pied & demi ; m’étant couché pour
porter mon nez à fleur de l’eau , j ’ai reçu
tout à coup une boufée de ces vapeurs, qui,
répétée, m’eût fait éprouver le fort du canard.
Il femble d’abord que fi ces lieux d’où
fortent les vapeurs nuifibles dans la Colline,
étoient les évents des fources troubles;
quand ils exhalent le plus de ces vapeurs,
les fources devroient en donner le mojns.
Cependant c’eft tout le contraire: quand on
apperçoit de plus loin les vapeurs dans
les foupiraux, on les apperçoit auffi davantage
aux fources. Mais cela peut provenir ,
ou de ce qu’alors il fe fait plus d'air fixe dans
le Laboratoire ; ou de ce que l’air extérieur
eft plus propre à les admettre, ou elles
mêmes à s’y élever. L ’idée que ces d if férences
procèdent de rapports différens entre
J’air naturel & ces vapeurs, femble confirmées
par les phénomènes. On obferve tu e ,
tant les foupiraux que les fources, répandent
dent plus loin leurs vapeiifs le matin & le
foir, que dans le milieu du, jour, & dans les
beaux tems qu’aux approches de la pluie.
La précipitation des particules ferrugineu-
fes dans la fource transparente, quand l'air
fixe s’échappe, me fait foupçonner, que les
buveurs ont tort de confulter leur palais dans
la manière de la boire. Ils la font battre avec
violence quand on la leur puife avec le gobelet
, afin de la boire comme du vin de
champagne. Mais l’air f ix e , qui dans céc
inftant fort en grande abondance., lâchant fû-
■yement du fer , commence la décompofi-
¡tion de l’eau. Ce fer précipité, peut fe dépo-
fer dans les premières voyes; & s’il n’y fait
pas du mal, il diminue au moins l’aélion de
d'eau dans les petits réduits, où elle ne peut
jinfinuer fes particules minérales que par leur
[pleine diifolution. Si donc j ’avois à boire
cette eau , ou toute autre eaux minérale
dont Yair fixe feroit une ingrédient ne'ceflaire,
je la ferois puifer fort doucement : & j ’ai
ofé le confeiller à quelques buveurs.
Le même Vallon renferme encore déur
autres fources remarquables ; l’une , appel-
lée le Sauerling, a un gout acidulé très agréable,
& fert à la boiflbn ordinaire : l’autre
eft falée, & on en tire le fel. Il fe manifeste