
L e plaifirque j ’éprouvai à la vue d'Oflerode
tenoit déjà à la folution de cette queftion in.
téreflante. Quoique ce ne foit pas encore
une Ville de Mines, elle a t^nt de relations avec
les mineurs , que la teia^e de gaieté que j’y
apperçus, commença à difïiper mes craintes.
Je descendis dans la Vallée par un chemin
fort curieux ppur l’hiiloire naturelle des Mon.
tagnes ; m a is çen ’efl pas encore le lieu d’en
entretenir V , M. L e Soleil baiiToit fenfible.
ment lorsque .j’arrivai kOjîerode, car j’etois
parti de Gottingue allez tard. Je me hâtai donc'
de monter la montagne „ de peur de manquer
de jour ; & bientôt j ’eus lieu d’apperce-
voir qu’elle eût été ma perte. sDès que je fe 1
arrivé fur la première terrafle de la Montagne
, je me trouvai dans le plus beau des jardins:
jardin à.TAngloife, veux-je dire; lés
e%er - green y accompagnent dans le plus bel
ordre une allée qui ferpente, faite du gravier
le plus doux, & bordée d’un charmant gazon.
;Cette promenade arrangée par la Nature même,
vrai modèle des imitations de M. Bram,
règne fur la croupe d’une Colline, qui s’élève
infenfiblement entre deux Vallées. Les troncs
des Sapins qui la bordent laifient e n tre v o ir
ces enfoncemens ; & c’eil par eux qu’on m
perçoit de combien on s’élève. Peu à peu fes
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o b j e t s du fond s’appetiiïent aux yeux: les fa-
pins qui les couvrent, y peignant à la fois un plus
grand nombre de ces pyramides qui de près pa-
roilfent ii grandes, donnent ainfi fans effroi
le fentiment de la profondeur. Pendant quelque
tems jè n’eus que ces fapins fous ma Vue; mais
tout à coup jettant mes regards fur la droite,
¡j’y découvris comme un torrent de maifons. Je
[ne faurois mieux dépeindre ce point de vue.
[Une file de maifonnettes occupe en tourno.
lyant le fond étroit de la Vallée; elles fe fuc-
cèdent une à une comme par cascade; & les
lapins au travers desquels elles femblent s'être
ouvert un paifage, les prefîent de toute
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C’eft ainfi que paroît le Village de Leelach
vudu haut des Collines. Un ruifieau coule entre
deux pentes oppofées couvertes de Sa-
| p î n s d e petites maifons uniformes en fui-
vent le cours autant que la vue peut s’eV
i tendre.
Ce Village efl déjà dans ïe diflriél des mineurs;
& là ce font des Filons de fer qu’ils
i exploitent : aînfi les Montagnes primordiales
avoient commencé. Le chemin, de plus en
plus rapide, étoit devenu creux, & me mon-
troit ainfi le fol fur lequel je marchois. • L ’au
doife fe découvroit dans les bords;j cette ardoj.