
gement lent de mer en terre. Mais l’agrï-
culture & Tobfervation univerfelle, nous
fourniiTent déjà & ! nous fourniront de plus
en plus dès preuves, que non fèulement ils
ont pu etre,mais qu’ils ont été en effet, fuc-
ceflivement fertilifés , depuis un moment
quelconque où ils font fortis des eaux tout
d’un coup.' /
V o ilà , M adame, la bafe fur laquelle j ’espère
qu’on pourra fonder une chronologie rai-
fonnable de notre Globe. Ce que ne produi-
roient peut - être jamais pour tous les hommes
les pancartes feules d’une Nation, fera pn>
duit un jour irréiiffiblement par Je grand L ivre
de la Nature ; & tout concourra au bût
de fon Auteur.
Comme c ’eff là le grand point de vue fous
lequel je me propofe de coniidérer les progrès
de la végétation, & ceux de l’Homme dans
les Bruyères, pour en tirer des conféquences
générales fur le degré d’ancienneté de notre
habitation, je prie V . M. de me permettre
d’infifter un peu davantage dès l’entrée- fur
les coniidérations générales qui peuvent nous
diriger dans cette étude;
Il étoit ii naturel de chercher YJge diï
Monde dans les phénomènes,; que quelques
Philofophés ont tenté de' le trouver par la
- f a
falure de la Mer. t. Les fleuves, ont-ils d it ;
vont dans la M e r, imprégnés desfels qu’ils
ont détachés de la terre , & ils retournent
fur la terre dépouillés de ce f i l par l’éva-
„ poration : Voilà la caufe de lü falure de la
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Mer. ” On auroit pu dire voilà une dès
caufes . . . . mais alors le raifonnement auroit
été arrêté dès le premier p a s ; & l’on
n’auroit pas pu en conclure que le mon«
de étoit fort ancien. On a donç dit;
Calculons la quantité d’eau que les fleu-
„ ves portent à la Mer ; dans un an par
exemple ; & le rapport de cette qüàri-:
tiré avec la malTe entière de la Mer.’
Examinons aufli quel efl: le rapport
moyen de la falure des eaux des Fleuves j1
avec celle de la Mer ; & nous trouverons
en combien d’années elle a pu être falêe
par cette leflive des terres , au degré où
elle l’efl; aujourd’hui. ” Je poûrrois encore
citer k V . M. quelques autres exemples, pareils
de chronologie phyfique.
Pour moi je dirai. J Un rocher, un fable
„ aride, dépouillé de la croûte végétable que
„ fon y trouve ordinairement, fe recouvre*
„ pour ainfi dire aux yeux des obfervateurs;
„ d’une croûte pareille ; & les générations
fut>
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