
fur quelque chofe, eux & les matières qu’ils
détachent du filon : mais à mefure qu’ils avancent
, d’autres emportent ce qui leur a fervi
d’appui. D ’ailleurs le plus fûr moyen d’atta-
guer avantageufement le filon par la poudre,
c’eil de démolir chacun de ces degrés, en le
prenant toûjoqrs de haut en bas. L e Mineur
fait fon trou avec beaucoup plus d’aifance,
& la poudre trouve peu de réfiftance à détacher
h gangue, en la pouifant en dehors dans
la face du degré qui n’a plus d’appui. Ainfi
çeux des Mineurs qui ont le plus de difficulté
dans leur travail , font ceux qui s’occupent
de la tranche la plus élevée, où ils travaillent
toujours comme s’ils perjoient une ga-
lerie.
Quelquefois le travail fe fait dans }e fens
oppofé. On s’enfonce d’abord fort avant
dans la profondeur du Filon, & on l’exploite
en montant, aufîî par échelons ou degrés, qui
fpnt alors renverßs ( Straffen hau en Allemand
). Il y a bien de l’oeconomie dans cette
manière ; foit parce que la gangue féparée
par la poudre fe détache d’elle-même du piai,
fond en tombant, & laiife d’abord le Mineur
travailler à d’autres trous tandis que les Manoeuvres
emportent le minerai ; foit parce que
Jps rebuts rêvent ail deifous des Mineurs à mefu*
re qu’ils montent ; au lieu d’être fans ceife
fuspendus fur leur tête. Mais on ne peut pas
fi bien trier le minerai, dont il fe gliife beaucoup
parmi les décombres qu’on foule aux
pieds. C’efl: pourquoi on n’emploie cette
méthode que dans les Minçs peu riches, &
où parconféquent il y a moins à risquer quant
à la perte,du minerai, & en même tems plus
d’oecofiomie à laiifer la raauvaife gangue là
où elle tombe, puis qu’elle fait une partie plus
çonfidérable du Filon;
Dans la première méthode encore, le Mi?
peur eft obligé de fe conferver des corridors
au travers du moellon qu’il raiïemble fur fes
planchers ; foit pour pouvoir aller du Puits
aux degrés,bans descendre jusqu’au fond de la
Mine , foit pour charier le minerai vers le
Puits. Il proportionne le nombre de ces
Corridors à la largeur & à là richefie de fon
filon ; tellement qu’un manoeuvre ptaïiîe enlever
tout le minerai qui fe trie fur un, deux
ou trois degrés, en allant continuellement de
l’entrepôt au Puits avec fa broqette : & là , à
l’entrée de chaque Corridor , le minerai eft
mis dans les féaux qui le montent an haut du
fiuits+
On forme donc dans la Montagne un filon
de décombres, au lieu du filon compaéte1 qui
T s é to ic