
de recherche , de communication ; en un mot
■tout ce qui m’environnoit. Par là je retar.
dois à tout moment l’OfKçier qui descendoit
après moi, & nous nous trouvions déjà fort
en arrière avec une feule lampe, lorsqu’un
filet d’eau tomba à plpmb fur la flamme de
cette lampe & l’éteignit.
Tant que les objets avoient été éclairés autour
de moi, je ne les avois vus que d’un petit
plancher à l’autre , c’efl: à dire dans une
étendue d’environ quinze pieds. J’apperce-
vois bien que chacun de Ges planchers étoit
percé d’nn trop ; mais l’obfcurité qui ré-
gnoit au delà pouvoit être occafionnée par
quelques pieds feulement, aufli bien que par
quelques centaines de pieds ; ainfi je n’en étois
point frappé; non pJps que du puits des féaux
que nous longions continuellement, n’eu
étant féparésqueparçes étampages en zigzag,
qui laiflent entr’eux de grands vuides. Mais
quand la lampe fut éteinte, que tout fut noir,
que je n’apperçus plus que deux échelons fur
l ’un desquels repofoient mes pieds, tandis
que j ’empoignois l’autre; quand ma vue ne-
tant plus occupée, mon ouïe ne laiffa échapper
jaucun des bruits qui fe faifoient dans ces fou-
terràins ; bruit mélancolique des pompes qui
f f mQiwojent lentement & aveç effort, bruit
me:
menaçant qui s’élevoit du fond du puits, produit
■■■ri
par le frottement & les-chocs d’un feau
pendu à une chaîne , qui parcouroit 1000
pieds en trois ou quatre minutes & qui vint
en ce moment pafler avec fracas à côté de
moi:, bruit retentiifant d’une voix qui de-
mandoit de la lumière, fuivi du bruit loin-
I tain & fourd de plufieurs voix déjà fort bas-
I fes , qui ne nous annoncoient de l’aide
I qu’avec un peu de tems : lorsqu’en un mot je
I fentis d’après tous ces avertiflemens, dans
| quelle forte de cavité je me trouvois comme I fuspendu; je compris qp’il valoit mieux, au
I risque de fe brûler un peu les doigts, ap-
I prendre à porter une lampe, & je me réfo- 1 lus à cet apprentiflage, qui ne fut pas bien
long.' -' ■:
Il femble d’abord que les Puits des Mines
devroient être bien favorables pour obferver
l’intérieur des Montagnes ; mais on n’y dis-
I tingue presque plus rien ; tout ce que le bois
K ne recouvre pas, eft enduit d’une croûte ter-
reufe formée par l’écoulement des eaux; &
I ce n’efl; que dans le petit nombre d’endroits
I où fe font fait de nouveaux éboulemensi,
qu’on peut connoître la nature du roc percé.
Dans le Puits de la Dorothée, par lequel nous
descendions, le percement a été fait fur
V 1 le