
Gottingue que le Baromètre baiflbit ; & je
craignois, qu’après une longue durée de beau
tems, nous n’euflîons enfin de la pluie. Ce-
pendant je defirois de monter fur le Brôchen.
Mon intention étoit donc de partir de Claus.
thaï cette nuit même, afin d’être au pied de
cette fommité à la pointe du jour; & pour
çela j ’avois befoin d’être dirigé & aidé.
Je craignis d’abord d’être importun par
mon impatience ; mais la néceffité me raffu-
rant, je mis pied à terre, j ’entrai & fusin.
troduit. Je n’oublierai jamais cette foirée.
Il étoit 7 heures lorsque j ’arrivai ; & à dix
heures, après avoir eu le plaifir de fouper
avec Mr. d e R e d e n & fa famille, il monta
lui-même à cheval, & nous partîmes en-
femble, précédés d’un Forêtier pour guide,
& fuivis de deux de fes gens.
L e récit de ce petit voyage devant avoir
particulièrement rapport à l’hiftoire naturelle
du Pays, je le fuspendrai jusqu a ce que j ’aie
l’honneur d’entretenir V . M. de cette partie
de mes remarques. Je paflerai donc ici
fur deux jours employés à ce genre d’obferva-
tions, pour arriver plutôt à celui ou j ’éprouvai
le plaifir le plus doux que m’aît procuré
ce voyage. Ç’étojt un Dimanche, & ce jour-
îâ les mineurs n’étant pas dans les mines, j ’en
avois
avois deftiné une partie à les examiner chez
euX. Je fortis le matin pour commencer par
faire le tour de leur demeure. Je fus enchanté
du bon état & de la propreté de tout ce
qui fe préfenta à mes yeux. De grandes rues
paffablement pavées & bien balayées, foçt
bordées par des maifons presque uniformes ;
conftruites d?une forte de charpente, dont les
intervalles font remplis.de terre ou de maçonnerie
fort foigneufement recouverte de plâtre.
Leurs toits, tous femblables , font couverts
d’ardoife ou de bois. Je n’ai rien vu qui aîc
l’air plus propre: pas une maifon menaçant
ruine, ou négligée; tout y fent l’aifance fans
faite : on eil fûr que les habitans y font bien.
L ’air étant ferein la matinée parconfé-
quent très froide, je grelottois parce que je
n’avois pas pris des précautions mais celq
même me procura le plaifir de remarquer par
fentiment l’un des avantages de ces demeures;
c’eil qu’elles étoient très chaudes. J’en
jugeois par la vapeur qui en ternifloit les petites
fenêtres, & qui leur tenoit lieu de ri?
deau. Ceci me rappella les maifonnettes d’autres
Pays , bâties auffi de b o is , que j ’avois
fouvent trouvées bien froides ; & me fit réfléchir
àlagrande convenance des fourneaux pour
fes réchauffer,
M S Dans