
je ne dis,pas feulement pour tirer des métaux
du fein des Montagnes àuffi longtems qu’il fe- ]
ra poffible ; mais pour entretenir le Peuple
intéreffant que les Mines ont produit. Heu«
jeufement on eft bien loin de éonnoître tout cé
que renferment les Montagnes: leurs parties
extérieures, couvertes de moellon & de terreau,
ne nous difent presque, rien ,* defortè
quç la cupidité eft arrêtée, & que ce n’eft
qu’en pénétrant dans leurs entrailles qu’on
trouve leurs richeffes : ce qui met dans ces
¿¿couvertes une fuceeflion lente * très utile à
l ’Humanité à divers égards:..........
Cependant le tems viendra, où ce qu’il y
avqit de plus aifé à tirer des Montagnes fera
enlevé , & o ù , pour pouvoir continuer ?
fouir j il faudra entreprendre de plus grands
ouvrages. Mais cela ne fe fera fans doute
que peu à peu, & à mefyre que le befoin fol;
licitera. Alors le numéraire diminuera infen-
jfiblement en quantité, & fa valeur hauffera
comparativement aux chofes réelles qu’il re-
préfente (par la raifon contraire à celle qui lé
fait baiifer aujourd’h u i) , jusqu’à ce qu’en-
¿n les hommes foyent réduits peut- être à convenir
de quelque autre ligne des valeurs. Le
Fer, le plus nécelfaire de tous, les métaux,
éft en ii grande quantité partout, foit dans
les Montagnes primordiales, en Filons, foit
dans les Montagnés/îcondorîj & les Plaines ,
par couches, que nous n’avons pas lieu d’être
en peine pour nos fuccelfeurs. Mais quant
aux Métaux de luxe ou de iimple commodité
, l’or * l’argent, le cu iv re , l’étain & le
plomb, ils ne font presque que dans les Montagnes
primordiales, & leurs fources ne font
pas auffi intariffables, que la Société qui les
emplôie le penfe communément. Il faudra
donc exploiter ces Mines avec oeconomie,
& en particulier fe procurer enfin partout les
galeries d'écoulement les plus baffes poffibles ,
pour continuer d’autant plus longtems à en
tirer des mêmes Filons.
Il le faudra même pour l’objet important
des recherches. Car lorsqu’on pouffe des Galeries
dans ce deffein au-deffous du niveau
des Galeries d’écoulement t on tremble toujours
d’ouvrir quelque veine d’eau ,* parce qu’alors
elle tombe à la charge des pompes, ce qui eft
une circonftance facheufe. On eft donc
obligé à beaucoup de circonfpetftio'n fur -ces
Galeries de recherches, partout où l’on ne peut
pas en rejetter les eaux hors de la Montagne,
par des canaux où elle s’écoulent naturellement.
Mais les Hommes, qui fe laiffent fueceflî-
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