
crois qu’il en faut. D ’autres Fins s’y rem-
pliffent; des hommes trop foibles pour le travail
deS champs vont s’y réunir, & y exercer
leur imagination, plus forte ordinairement
que celle des hommes robuiles. L e Gouvernement
de la Société générale en efl un des effets;
les arts utiles s’y perfeélionnent, au travers
de quelques inutilités ; l’esprit humain s’y
éclaire, au travers de bien des erreurs; des
pallions trop vives pour les champs ^ s’y exhalent
avec" moins d’inconvénient pour le
grand peuple. Mais en reconnoilfant tous
ces avantages , je ne faurois retrouver fans
une douce émotion, ces traces de l’ancienne
iimplicité de l’Homme ; ces grands relies ,
dirai-je, qui par leur fiabilité, forment une
bafe immuable,fur laquelle, dans l’élaboration
des idées qu’enfante l’imagination de l’Homm
e , le vrai, bien extrait, s’écoule peu à peu
& fe fixe ; tandis que ce qui n’en a que l’ap-
paxence, ou qui n’y entre du moins que comme
ingrédient paifager, fe diffipe en vapeurs
par delfus ces têtes humbles. Je conje&urai
l’état heureux de ces petits citadins, d’après
leur contenance. Il ne feroit pas bien fûr de
juger ainfi de celui des grands: mais à Eimbech
& à Nordheim , la réalité doit accompagne?
¡’apparence ; parce que les buts font fimples
&
& que la fimulation n?y fert à rien. J’emportai
donc-'de là un contentement fans mélange
, qui s’efl accru depuis par la certitude*
G’eil Une circonilance intéreflante *. que j e
vais avoir l’honneur de rapporter à V . M . "
A mon retour à Hanovre, j ’ai communiqué
la plûpart des obfervations que j ’avois faites
dans mon voyage , aux perfonnes capables de
me redreifer fi je me trompois. Je parlois
entr’autres de ces petites Villes champêtres
avec Mr. Klochenbrink, Secrétaire dé la Chan^
celîerie privée, & qui a particulièrement la
police des Villes fous fon infpeétidn. L ’oeil
ouvert & clairvoyant fur - cette, branche d’économie
politique , fes remarques s’y por-
toiént naturellement. ,, Ces g e n s là , : me dit-
„ i l, fe prêtent difficilement aux vues de l'a
„ R é g en c e , pour étendre lés manùfaél’ures
„ utiles au Pays —4— -Pourquoi cela? lui de-
„ mandai- je — C'efi , me répondit-il,
„ -parce qu'ils font fi cantons de leur état, qu'ils
i l ne Je fondent pas de le changer ——— Quel
„ heureux obftacle! m’écriai-je. I* Ce fut là
mon premier mouvement. Mais réfléchif-
fant aux Bruyères encore incultes, qui ne font
pas fort éloignées , je foupirai tout bas*
& je me. rendis.' ; Il faut fans doute que
tout l’Etat s’eptr’aide. Des manufactures établie?