
fiances qui accompagnent les Corps marins
dans ces dépôts. Ces Cabinets m’ont fort in-
ftruit, & leurs poifeiTeurs m’ont mis en état
de faire paffçr a Genève dans le dépôt particulier
de mes preuves, celles de l’origine
de ces Pays-ci.
Ce qui m’intéreiToit fu r top t, » c ’étpit de
connoitre le fol de ces immenfes Plaines,
qui avoient il fort captivé mon attention durant
notre route. J’ai eu l’honneur de dire
à V . M . que je ne doutois point de leur orL
gine; qu’elles en avoient des marques évidentes
à mes yeux. Mais ce n’étoit pas aifez:
pour que le préjugé n’y influât pas, il fal-
loit que les preuves fuiïent fans équivoque;
& ces Meilleurs m’en ont fourni de telles.
Dans ces vailes Plaines de fables, : ou fort
peu au defliis de leur niveau fe trouvent
enfevelis des Corps marins , dont les Mers
voifines, ni même aucune Mer connue, ne
nous ont encore fourni les analogues. Il y
en a dé pîufieûrs fortes ; mais les plus connus
font les Bélemnites & les Cornes LÏ 'Âmmon. Et
ce qui frappera furtout V . M. c ’eÎl que cet;
Ivoire fojftle , ces os , dents molaires & dé-
fenfes d’EIéphans dont j ’ai déjà, eu l’honneur
de L u i parler, & que j ’ai cités com-'
nie une preuve évidente que nos Continens
n’ont;
I n’ont pas été formés par les Mers qui les
i bornent; ces monumens, d is -je , d’un état
de la Terre bien différent de celui que fup-
mmoferoit une fabrication fucceflivement con-
Btinuée,fe trouvent aufll dans ces Plaines. J’ai
■vu ces os dans les Cabinets d’ont j ’ai eu l’hon-
Eneur de parler à V . M. : il ont été trouvés
■fur les rives du JVefer > près de Stoltzenau où
■nous l’avons paifé pour venir à Hanovre.
■La R iv iè re , dans fes inondations, attaque
■fes bords en quelques endroits; elle en entraî-
■ ne le fable avec e lle , & laiffe fur la g rè v e
■en fe retirant, les corps folides & peiaris que
p c e fable renfermoit. C’efl; ainfi que ces
dents d'êléphant ont été découvertes. Mr. Jn-
dré a dans fon cabinet une grande pièce de
■la bafe d’une dèfénfe, qui, lorsqu’on la dé--
I couvrit, avoit flx à fept pieds de long. Maî-
■ heureufement il fut informé trop tard ; les,
I payfans qui avoient trouvé cette dent, < l’a-
I voient déjà briféepour s’en fervir comme d’un
■ remède contre quelques maladies de beftiaux,
■ dans lesquelles ils emploient communément
■ cet ivoire foflile, car il n’eil pas rare. Et à de
■ petites diitances on trouve àuffi des corps !: marins , dont les analogues vivans , s’il en-
j exifte encore , ne font pas plus de nos Mers,
j que lès Elèphans de nos terres : ■ ce font ces--
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