
cieufe, dans les lieux où le mauvais tems fem-
bie prendre ià fource. Ainii je partis dès le
lendemain » avec l’espérance qu’en me hâ«
ta n t , il me resteroit encore aiTez de beaux
jours pour remplir toutes mes vues.
Mon but principal en allant au Hartz, étoit
d’obferver cette chaîne de Montagnes,- quant
aux différentes matières qui la compofent, &
à leur arrangement. Je voulois favoir ii elles
confirtoerbient ou affoibliroiertt mes remarques
précédentes fur les deux espèces générales'de
Montagnes; celles qui doivent évidemment
leur formation aux eaux, & celles
qui m’avoient paru inexplicables p a r , ce
moyen. Je deiirois en particulier de.voir,
fi les rapports de ces deux espèces de Montagnes
feroient les mêmes dans cette chaîne,
que dans celles que j ’avois déjà obfervées, où
les Montagnes primordiales occupent le milieu
delà largeur, & celles qui fe font formées
enfuite par le travail des eaux, les accompagnent
à plus ou moinsdediitance, rangées
en files, ou éparfes fur leurs bords. Le
Hartz m’intéreffoit furtout extrêmement fous
ce point de vue depuis que j ’étois dans fon
Voifînage. Ayant vu la chaîne de loin » j ’a
'Vois été frappé de ce que malgré'"toutes fes
conformités, quant aux matières qui le com-
- pofent,
pofent, avec les Alpes t /’Apennin & les Pyr
rénées il leur reffembloit fi peu quant à la for-
¡me> Accoutumé à voir ces Montagnes hé-:
riffées de pics je cherchois auffi des pics fur
j]e Hartz ; & je n’y avois vu que des croupes
jarrondies.
En m’avançant donc auprès de cette nouvelle
espèce d’amphithéatre ; prêt à remonter
¡par degrés, des lieux où la Nature nous permet
de voir ce qu’elle a opéré dans la fuite
Ides fiècles, à ces fanétuaires où elle femble
impénétrable, je deiirois d’éviter les Vallées;
parce qu’on n’y voit pas les Montagnes d affez
près, & que pour l’ordinaire la culture ou les
[bois confondent tout. Au lieu qu’en prenant
ma route droit au travers des Collines ,, je
Ipouvois ob fer ver le s , matériaux dont elles
çtoient formées, leur arrangement entr’elles ,
leurs connexions avec les Montagnes primordiales.
Je partis donc de Gottingue à che-
¡val, pour être libre d’aller à travers champs.
Après m’être avancé dans la grand route
jusqu’ à Nörten, je tournai droit vers, Oflerode $
& dès ce moment tout fut objet d obferva-
tion pour moi. Je n’y fus pas ocGupé uniquement
de l’hiftoire naturelle des Montât
gnes ; mes amis les Montagnards me revinrent
bientôt à l’esprit. En entrant d^n§ l’enceinr
L 3 te