
rat hors de la fo ile , & de s’y délivrer des eaux.
Mais on rencontre ordinairement deux circon-
itances bien différentes, qui augmentent la
peine & la dépenfe. L ’une, que la pierre
e il fra g ile , feuilletée, fuscéptible de fe dé-
compofer par l’j^r & l’humidité , & prête
ainii à débouler.à tout moment. L ’aütre que
ce n’e il qu’une partie, fouvent petite , du Filon
qui eil métallique; & que s’il falloit tirer
hors de la Mine tout ce qu’on en détache,
]es fraix lurpafferoient le profit. Il faut donc
étançonner le terrein à mefure qu’on s’enfonc
e , & trouver enfuite quelque moyen de lais,
fer fans embarras, non loin des lieux où l’on
travaille dans la M in e , la mauvaife gangue qui
accompagnoit le Minerai dans le Filon. Voilà
ce qui donne de la peine au Mineur, & qui
exerce fori induilrie. -
Je vais fuppofer quej’âi une Mine ¿-exploite
r , & je décrirai la manière dont je m’y
prendrai, d’après mes Maîtres les Mineurs de
Claujiball. Je ferai fans doute quelques petites
fautes; mais elles ne nuiront, ni aux intéress
é s , ni à la réputation trop bien établie de
ceux qui h’ont rien épargné pour que je n’en
fiffepas (a).
C’eft
( « ) Je confeille à ceux qui s’JntérelTeront peu aux détails
des travaux des mines, ou qui les connoitront allez.
de
C’eit un Filon nouvellement découvert à la
f u r f a c e d’une Montagne: il a plufieurs toifes
d’épaiffeur, fa chiite eil presque perpendiculaire;
je fais qu’il contient du minerai,& mon
Privilège me donne le droit d’en exploiter une
certaine étendue dans le fens de fa direction.
Mon but eil donc d’enlever dans cette étendue
tout le Minerai renfermé dans la veine*
suffi bas que je le pourrai.
J’établis d’abord l’entrée de ma nouvelle
Mine dans le lieu le plus commode pour profiter
des eaux qui coulent a la furface de la
Montagne, & qui devront faire mouvoir mes
pompes & tirer les féaux dans lesquels montera
le minerai. L à je commence à percer un
Puits fur le Filon même. Il aura pour un de
fes
de pafler d’ici à la Lettre fuivante. Car pour les premiers
ils au'oient befoin de contention 4’efptit, & pour les derniers
ils ne trouvetoient rien de nouveau. Je penie au
tefte que fans que j’aie donné ce confeil jusqu’i c i , ou que
je le répète dans la fuite , en beaucoup d’endroit iembla-
bles, le Ledeur fauta bien le prendre Iqi-même. J’ai écrit
pour ceux qui, fans avojr toutes les connoiffances préliminaires,
voudront cependant connoitie à fond toutes les matières
que je traite. AinG je n’ ai pu empêcher qu’il n’y eût
fouvent des chofes de trop , tant pour ceux qui favent
déji tout ce qu’on fait fur ces matières, que pour ceux qui
sa veulent pas tant favoit.