
njpmes auront cefTé partout. Un terrein devenu
fertile, ne refiera pas Jongtems inculte*
dçs qu il fera à portée des hommes : ils aimenf
îrop à s’étendre, pour en négliger Je$ moyens.
Quel bel ênfemble, que eelui des eau-
íes qui concourent à peupler la Terre !
On éprouve upe difficulté d’un autre geii-
te dans quelques Cantons des fruyeres. A
tine petite profondeur au-defious de la cou-
çhe de terre végétable, fe trouve une couche
endurcie, que les racines des plantes ne peuvent
pénétrer, & qui arrête furtout les pro^
grès des arbres. On a tenté en quelques endroits
de brifer cette couche , qui íi’eíl ni
bien épaifle ni fort dure'; mais au bout d’uq
certain tems elle fe forme de nouveau, ce qui
fait défespérer de mettre en valeur cette espace
de terre. Tour moi je ne défespcre point!
Cette couche, quoique due fans doute à h
li^ture du terrein, eil probablement occufion*
liée par un plein repos. Mais la matière qui
la forme n’eil pas bien abondante, puisqu’elle
n’a que peu d’épaïfïeur, & avec delà
çonitance pour la détruire par le labour ou pa*
des traveaux plqs profonds, fa fource tarira!
Il faudra fans doute des motifs d’autant plu^
puiffans, que cette difficulté efl plus grande;
mais çes motifs exifleront lorsque les terfeins
reins d’alentour feront cultivés & fort peuples.
On en viendroit bien à bout Rarement,
fi ces terrejns fe trouyoient un jour à portée
de quelque Ville,
En attendant que les foins de la Nature ôc
finduftrie aient entièrement livré les Bruyères
aux hommes, ils ne laiiîent pas d’en jouir
à un certain point. Sans parler des pâturages,
auxquels je reviendrai, ils en tirent un
grand parti pour nqurrir des abeilles. C’eit
une des occupations intérefiantes des Colons
dans les Bruyères de Zell & de Lunebourg. La
bruyère efl dans fa faifon une des plante^
les plus fleuries ; & les abeilles y trouvent
alors une grande abondance de cire & dç
miel. Mais que faire des Abeilles avant cette
faifon ? Nos induilrieux Colons n’en font pas
embarrafles. Ils favent que dans tous les lieux
qultivés, les jardins, les champs , les prairies
, les arbres même ,. fourniflent fuccefli-
vement flès le printenas les ingrédieps néces-
faires au travail de ces petits animaux. Ils
partent donc de chez eux avec toutes leurs
^ ruches, pour les répondre dans tous les pays
voifîns qui font favorifés de la culture. Ils
ont de longs chariots faits exprès , fur lesquels
ils arrangent jusqu’à cinquante ruches,
§ ils vont au loin les mettre en penfîon chez
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