
qui leur vient des privilèges qui ont été attaché*
dès le* anciens tems aux demeures des
Mineurs ,pour les peupler ; & qu’on respe&e
toujours. Mais il eft pofiïble que V . M.
n’aît pas ouï parler à ce fujet d’une circonftan. I
ce finguliére ; & qui eft en même tems un
bien beau modèle, pour ceux qui ont à gou.
verner les hommes.
L ’Habitant du liarlz efl content de fon j
état, & ne veut pas lé changer : voilà fon
principe, qu’il porte jusqu’à la iupperilition,
Son tablier de cuir e il d’une certaine forme:il
fe revolteroït peut- être, fi on lui ordonnoit
de la changer. Mais eil-on arrêté parla dans |
la route du perfeélionement? Point du tout,
dès qu’on fait s’y prendre. En voici un exemple
frappant.
Un des ouvrages de l’exploitation des é
nés, confifie à dépouiller la partie minérale
du filon, des matières étrangères qui l’accompagnent;
afin de ne pas porter inutilement celle
ci dans les fourneaux. Pour cet effet on pile
le minerai fous d’énormes pilons mus par l’eau
que l’on nomme bocards ; puis on transporte
c'ëtte pouffière fur de grandes tables, où pafîa
un filet d’eau, dans lequel on l’agite, afin que
f eau entraîne plus facilement ce qu’il y a de
plus léger. Cette partie légère relie mêlée avec
feau pendant quelque tems, au lieu que la matière
minérale tombe immédiatement, par la
plus grande pefanteur , dans des cuves placées
au bas des tables. L ’eau qui charie la
menue pouffière pierreufe , entraine cependant
aufïi un peu de minéral, dé venu fort
mince fous les bocards. Pour l’en dépouiller,
on la fait paffer fucceflîvement par plufieurs
[baquets, où elle la dépofe. Tout ce travail
I s’exécute par les jeunes garçons, dès qu’ils
ont atteint l’age de huit à dix ans.
De tems immémorial ces enfans fe rendent
aux bocards à 4 heures du matin, & en reviennent
à 4 heures du foir en toute faifon : par-
çonféquent dés qu’on eft forti de l’E té , il faut
pour le matin leur fournir des.lampes. O r ,
vers les Equinoxes, il y a un grand intervalle
de tems, o ù , de 4 heures du foir à la nuit,
il reite encore l’un dans l’autre une heure de
plein jour. En commençant donc le travail
à 5 heures du matin feulement, & le pouffant
parcontrejusqu’à 5 heures du foir, on pou-
voit épargner les lampes chaque jour pendant
une heure.
Ceux qui les premiers fongèrent à ce moyen
d’oeconomie, propoferent de changer ainir
les heures de travail ; mais les Mineurs s’y re-
fufèrent. En s’obilinant on tes eût fait céder
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