
noîtroit point des e'poques & des dates, aufij
bien que l’Antiquaire.
Dans une des Lettres que j ’eus l’honneur
d’adreiTer à V . M. l’année dernière , où je
traitois de la fertilifation des Montagnes ; je
fis déjà mention en paffant, de cette mefure
que nous trouverons peut - être un jo u r, du
tems qui s’eil écoulé depuis que lés Continens
aèluels font fortis des eaux , qui vifible-
ment les ont façonnés. J’expofai alors à
V . M. comment les pluies, les n e ig e s ,
Qc l’air même feu ], forment à la furfa-
ce des Continens des dépôts de terre végè-
table , en y nourriiTant les végétaux qui la
préparent. Les moujjes & les gazons de toute
espèce, commencent pour l’ordinaire ce grand
oeuvre ; les autres plantes & les arbres le fi-
niifent avec le tems ; & d’un fol d’abord ité-
rile , font enfin le terreau cultivé par les
hommes.
Quelques parties de la furface de la Terre
fe prêtent aifément à la végétation ; ÏI fem-
ble qu’elles en foient la matrice naturelle;
telles font les marnes , les argiles fablonneufes,
les pierres cpilcaires décompofées & c . Les pluies
les pénètrent, &paroiffent les dispofer aulfitôt
à la fertilité. D ’autres fols font abfolument
île«
ftériles, par eux-mêmes ; comme les rochers
qui relient durs, & les fables. Pour que ces
matières puiffent porter des plantes , il faut,
qu’elles foient recouvertes d’une couche abfolument
nouvelle, formée par les dépôts de
l’air, & qui ell alternativement fouree & effet
de la végétation. Quand cette couche a
acquis une certaine épaiffeur, & que certaines
circonllances locales la favorifent, l’homme
en change les produits naturel, en la cultivant.
Ce font ces progrès de la fertilifation &
de la culture de la furface de la Terre ,
dont l’hilloire de divers Pays nous offre
encore des traces, en- même tems que
nous les voyons fe continuer fous nos
yeux , qui peuvent donner prife au calcul
des tems. C’eil donc l’un des cas où il eit
permis de dire, avec le tems tel phénomène 3
pu être produit, ou peut fe produire encore.
Car cet ouvrage du tems n’eit pas feulement
poffible ; il exifte indubitablement ; nous pou-
! vons même le diriger, & en déterminer la
marche par des épreuves.
| Nous n’avons trouvé aucune poiïïbilité
par la Théorie , ni aucune preuve dans les
, faits, que nos Continens foient fortis fucces-
fivement des eaux de j g g , la Mer par un ch^an