
Son épaïfleur e il d’environ un pied ; mais el-
le n’eft pas due entièrement à des dépôt*
de matières nouvelles. Les racines des plan-
tes & furtout des broflailles ont pénétré dans
le fable, & en s’y pourriifant, elles l’ont affez
imprégné de particules végétales , pour le
teindre lui-même en noir. Mais quand on le
regarde de près , on apperçoit ce mélange;
& ce n’effc que vers la furface que la terre vé-
gétable eil pure.
De toutes les informations que j ’ai prifes,
& dés obfervations que j ’ai faites moi-même,
il réfulte certainement ; que ces Collines, à
quelques petits cantons près, font encore en»
tre les mains de la Nature 5 & que tout le
parti qu’on en a tiré jusqu’à préfent, a été
d’y faire pâturer les moutons, & d’y couper la
bruyère,depuis que la Hollande eitaifez peup
lé e , pour que cette mince broflaille y foit
employée à l’ufage des fours à cuire le pain.
V . M. jugera de l’étendue de ces Bruyères,
lorsquiElle faura, qu’on évalue à cent mille florins
d’Hollande, le revenu de cette chétive
produêlion du terrein , pour le Pays d'Jrti'
heim ou le Vélum. E t l’on en eft encore à
regarder cette récolte comme un avantage fi
eflentiel à la Province, que l’on a condamné
au fouet des gens qui avoient mis feu à la
bruyère,
bruyère, pour s’y procurer de meilleurs pâturages,
quelle trille néceiïité ï
Le travail de l’Homme commence cependant
à fe montrer çà & là dans ces folitudes.
On a planté en quelques endroits des broflail-
l e s de chêne, qui réuiîîiTent fort bien ; & qui
peut-être, avec la dixième partie de l’étendue
du même terrein, fourniront autant de fagots
que toute la Bruyère. J’espère qu’alors on
, n’infligera plus de châtiment à ceux qui accélèrent
les progrès de la végétation. D e
meilleurs pâturages pour les moutons, fuffi-
i fent pour engager les Bergers à s’établir.
I Tant que leur troupeau doit chercher fa
! vie fur une grande furface, ils ne peuvent
être eux*mêmes qu’errans, traînant après
!■ eux leur petite hutte fur une brouette. Mais
! quand un troupeau pourra vivre fur un es-
j pace beaucoup moins étendu , le Berger
plantera le piquet, défrichera un coin de ter-
I re, fe mariera & peuplera.
Les Bois s’établiroient aufli très bien dans
| ces Contrées ; & le fait le prouve déjà. J’ai
! f u i v i pendant pluiieurs lieues, une triple allée
î de hêtres, qui du haut des Collines vient abou-
' tir aux environs d’Arnbcim, & marque les limites
de la Terre de Rofendael. Cette ligne,
Tome l l L D d où