
V a llé e , les eaux foigneufement raflemblées
des Marais du Brugberg. J’ai déjà eu l’hon-
neur de dire à V . M. que le Hartz efl une
preuve de l’immutabilité de nos Montagnes,
quand leurs croupes font une fois arrondies.
Il n’eil fillonné que très légèrement, & les
eaux paroiifent avoir plutôt choifi que'creufé
leur lit : elles y font ii peu abondantes, qu’on
a befoin de la plus grande oeconomie pour
qu’elles fuffifent à l’exploitation des Mines }
furtout au travail néceffaire pour les deffé-
cher. L ’eau pénètre & fe filtre plus ou moins
dans toutes les matières terreftres ; & c’eil
ainfi, qu’arrivant à des crevaifes où elle a un
cours jilus libre, ou fuivant les matières les
plus poreufes,elle vient nous donner enfin les
fontaines fur le penchant des Montagnes,
dans les vallons, & jusques bien avant dans les
Plaines. Lofs donc qu’on perce les Montagnes,
on voit l’eau diililler des parois des galeries
& les Mines en feroient bientôt inondées
fi l’on ne s’en délivroit. Quand, pour
lui procurer un écoulement, on perce le flanc
de la Montagne, on fait une fource artificielle
; & c’eil la voye qu’on préfère quand on
peut l’employer. Mais fouvent on eit réduit
à pomper ces eaux intérieures : & on le fait
à l’aidç dç celles qui coulent à l’extérieur.
Or
Or celles - ci ne font pas aflez abondantes au
Hartz, pour que leur cours naturel fuffife
continuellement: on efl; obligé de faire des
digues de diilance en diftance, partout où
! des vallons peuvent être changés par ces digues
en de petits Lacs. Quelques uns de ces
Lacs artificiels ont jusqu’à 60 & même 100
I arpens de furface, & depuis <5 jusqu’à 10 Toi-
| fes de profondeur.
En traverfant le Brugberg, l’une des plus
grandes fommités du Hartz après 1 eBlocksberg,
Mr. d e R e d e n m’y fit remarquer ce phénomène
ordinaire des hautes Montagnes ,
mais auquel je ne me ferois pas attendu à une
fi petite élévation ; c’efl que déjà les Sapins
y languiifoient. A mefure que nous montions,
je les voyois diminuer en hauteur, en
force & en nombre. Cette hauteur, où les
arbres ceflent aiTez généralement dans le
Hartz, n’excède guère 400 Toifes au-deifus
du niveau de la Mer. Or à cette hauteur les
Sapins, les Hêtres mêmes, font en pleine v igueur
fur les Alpes & le Jura. Il faut donc
que la diminution dedenfité de 1 A ir , & un
plus long féjour fie la neige qui en eil une
fuite i ne foyent pas fes feuîs obilacles à 1 ac-
eroiifement des arbres au deifus d une certaine
hauteur, très bien marquée dans chaque
R 4 chaîne