
des foufflets, & aux charbons qui voltigent.
Alors on ouvre la porte antérieure du four-
neau, & le Fondeur retire tout' ce qui reile
dans le bas de feu & de matières non fondues.
Dans cette opération il fupporte, à
deux ou trois pas de diltançe, une chaleur
qui, à vingt pas même, feroit infupportable
pour ceux qui n’y font pas accoutumés. Il y
a bien des reflources dans forganifation de
l’Homme.
L e moyen qifon a de fe délivrer dans le
Fourneau même, quand il a cette hauteur ?
de Tarfenic & du foufre fuperflu contenus danè
le Minerai, c’efl de leur donner du Fer à 'ronger,
C’eil encore là un des effets de cette
admirable Loi de la Nature, par laquelle les
particules qui ont entr’elles le plus d'affinité,
s’attachent le plus fortement : Loi qui fait
presque tous les compofés fur notre Globe. |
Le foufre & l'arfenic ont plus ¿'affinité avec le'
Fer, qffavec le Plomb, Y Argent & le Cuivre.
Auffitôt donc que par l’aétion du feu les particules
de ces minéraux acquièrent leur liberté ,
elles abandonnent ces métaux,ou leurs ingré-
diens, pour s’attacher au Fer ; & très peu de Fery
libère beaucoup des autres métaux. Or. comme
il y a du Fer en abondance dans le Uartz,
1} eil peu coûteux de s’en procurer la quanti-
I ' ‘ (Ç
té nécêffaire à cet ufage. On le réduit en
grenaille pour lui donner plus de furface^;
& on le mêle au Schlieg & à d’autres matières
dont je ferai mention fucceflivement.
Ce fe r , empreint des minéraux qui empâ-
choient la réunion des particules compofantes
des métaux que l’on veut produire , s exhale
en partie avec ces minéraux ; & le relie forme
le çompofé particulier , qui fumage au
plomb au deffous des feories, nommé te maîte.
Cette macère eil un affemblage de tous les mi"
néraux qui ont été en fufion ; & elle contient
furtout une quantité affez grande des métaux
qui font l’objet de tout ce travail, pour qu’il
vaille la peine de les en tirer. On y procède
d’abord par le grillage, pour en faire exhaler
le Soufre. Mais c’ eit un grillagé bien moins
dispendieux & moins dangereux que celui
qu’on faifoit auparavant de tout le minerai.
Car d’abord, la quantité de matière eil bien
moindre; & le foufre étant très abondant <&
très développé dans, cette nouvelle matière ,
fert lui - même d’aliment au feu, On fait de
grands monceaux de cette matte, fur un lit de
bols bien fec : on allume ce bois par de petites
communications qu’ on a laiffées de la circonférence
au centre ; ce premier feu échauffe
le foufre de la première couche de matte ; eh
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