
jours doit le faire vivre fept ; c’e il alnfi qu?il
a été établi. Il ne peut vivre à la vérité que
bien fobrement; c ’eil du pain & de l’eau pour
lui & fa famille dans ces cinq jours là ; quel-
ques légumes, un peu de viande & de bière
diilinguent les deux autres. Mais combien
cette petite diilin&ion de deux jours par fe.
maine e il elle digne d’envie pour ceux qui
chaque jour abondent de tout ! Ce Samedi eil
un vrai jour de f é t e , qui par anticipation
, répand fon coloris fur tous les autres
jours , même jusqu’au fond des mines. Ils
s’en occupent agréablement en frappant fans
celle le rocher. L à ils arrangent à loifîr le
plan de ce jour dont ils font les maîtres. L ’un
fera un petit meuble de plus pour fa maifon ;
l’autre placera de petits mineurs taillés avec fon
couteau, fur l’image en raccourci d’une naine i
& en y parfement l’or & l’argent, il enverra
répandre dans le Monde la gaité de fon imagination,
& la haute opinion qu’il à des lieux
où il fait en partie ia demeure. Les jeunes
gens fongeront à leurs amours, & pour eux le
Samedi fefera plus attendre; maïs aufli combien
fe ra - t - il précieux! Ils iront tendre des
appâts aux oifeaux de la montagne; & leur
apprendront à fifler des airs tendres, afin
qu’en leur abfence ils, parlent d’eux à leur
maimaitrefle.
Et c’eil ici en effet un des tale'ns,
un des paffetems agréables & utiles des
Mineurs. On leur IaiiTe pleine liberté pour
la petite chaife an fufll & à toute espèce
d’appât : ç ’e ll un de leurs privilèges. Aufli
font ils tous bons tireurs, & bons oife-
jeurs. C’eil même un petit commerce pour
eux, foit en gibier, foit en oifeaux de cage.
Ils éduquent ceux-ci avec beaucoup d’habileté
; le pivoine furtout. On voit chez eux de
ces oifeaux fiffler deux airs très diilinêlement *
& les repéter quand on le leur commande. Ils
peuvent avoir 4 à 5 piiloles de ces oifeaux là ÿ
en les portant dans les Villes voifines; c ’eil
pour eux un profit confidérable, qu’ils fe font
donné en s’amufant.
C ’eil donc un beau jour que ce Samedi. E t
qui ne feroit pas content d’avoir ainfi un, beau
jour chaque femaine! Nous nous rappelions
ce qu’étoit pour nous le Dimanche lorsque
nous étions jeunes ; ce j o u r o ù ,plas libres de
faire ce que nous voulions, nous y apportions
toute l’aptitude delà jeuneiïe àjouïr. A u Harta
e’eil exaélement la même chofe, & non pour
les enfans feulement. Car ce n’eil point à
l’âge que tient cette heureüfe faculté de jouir ;
c’eil au bon état des organes; c ’eil au cercle
(étroit des jouïflànces ; q’eft à leurs petite«
dif