
■infila tourbe,fut un grand plaifir pour nous
Nos guides alors fe reconnurent, & nous au«
noncèrent le terme de notre courfe. Il e„
étoit tems ; car nous commencions à être
échauffés de la marche, en même tems'que
nous étions couverts de glace en dehors, $
cette combinaifon étoit un peu critique.
Nous arrivâmes donc enfin au fommet de
la Montagne -, mais il n’eût pas été poffble
d’y tenir, fi nous n’y avions trouvé une mai«
fonnette, que Mr. Je Comte d e W e rn i
g u e r o d e a eu l’humanité d’y faire bâtir,
pour le foulagement des curieux qui fe trou«
vent en pareilles circonftanees. Fort heureu«
fement auffi nous y trouvâmes des charbons
éteints & du bois à demi brûlé ; ce qui nous
aida à faire du feu. Qu’euffions nous fait fans
cela du peu de bois glacé que nous aurions pu
ramaffer autour de nous?Il fallut bien en faire
ufage enfuite ; mais ce ne fut qu’après avoir
acquis une maffe de feu capable de fur*
monter ce froid & de difliper cette humidité,
Enfin nous réuffimes à nous chauffer, tout
en dévorant de petites provifions , que nos
guides avoient faites pour eux, & qu’ils voulurent
bien partager avec nous.
L ’air étoit alors dans une fituation où je ne
me rappelle pas de l’avoir vu dans la Plaine;
car
{car on n’y a guère du brouillard par un grand
(vent. Auffi appercevions nous très bien que
(ce n’étoit pas du brouillard, mais des nuages.
(Lebrouillard, par fa teinte égale & fon repos
¡apparent, reffemble à un air qui a perdu plus
(ou moins de fa transparence : ,& quand il fait
■fiez froid pour que fes particules fe gèlent,
(elles forment les frimats, c’eit à dire cette
légère cryilallifation d’eau en forme de neige,
gui s’attache aux plantes & aux branches des
¡arbres , & qui fait de fi jolies guirlandes
¡des filets que les araignées y ont tendus dans
6a belle Saifon. , Mais fur le Blocksberg nous
lappercevions diftinêlement des nuages ; très
■discernables par l’inégale opacité de leurs par-
ities : ils paffoient avec Une rapidité très gr^n-
Id e , & ce qu’ils dépofoient fur les corps, étoit
Ide la glace denfe & transparente, comme cel-
Ile qui fe forme fur l’eau. L e Thermomètre
I expofé au plein air n’étoit cependant que de
demi degré de Fahrenheit au deffous du point
^ o ù la glace fond.
J’avois espéré, en portant mon nouvel hyr
mgr,mètre fur le Brocken, d’y répéter une expérience
intéreffante que j ’avois faite avec le
[premier fur le Glacier de Buet, où je trouvai
flair d’une fécherejje inconnue dans la Plaine.
Mais avec ce tems- là j ’éprouvai tout le cç»n-
Tome l l î . S traire,