
fans doute ; mais ils feroient reliés mécon-
tens.
Que fit-on ?‘A l’approche du Printems, on
retarda peu à peu l’horloge, jusqu’au point
qu’elle ne fonna 4 heures qu’à 5 heures ; puis,
rétrogradant, 4 heures fonnèrent de nouveau
à 4 heures, lorsqu’il fut jour à cette heure
là. On en fit autant l’Automne fuivante, ep
retardant auifi l’horloge, deforte qu’on arriva
encore par degrés à ce qu’elle ne fonnât que
4 heures à 5 heures du foir, & cela dura, tant
qu’à 5 heures il fut encore jour. Pqis retournant
vers l ’heure vraie, fhorloge lui fut de
nouveau accordée, lorsqu’à 4 heures il fut
nuit. Bar ce moyen on oeconomifa pendant
près d’une moitié de l’année, une heure de
Jampes dans tou* les Bâtimens des bocards ; ce
q u i , vu leur nombre , eil une épargne de
quelque importance. Les mineurs ne sap-
perçurent pas d’abord de ce changement ; par
ce qu’ils envoyoient toujours leurs enfans aux
bocards quand l’horloge fonnoit 4 heures. Ils le
Connurent enfin ; mais fachant qu’on avoit rai •
fon dans le fond, ils furent gré à leurs fupé-
ïieurs d’avoir reipeélé leur attachement aux
anciens ufages, & Îè fournirent de bonne grâce
au changement qui fubfiile dès lors. Qua-
p ç heures fonnpient encore à 4 heure* &
trois quarts lorsque j ’arrivai à Claujîhal: pendant
le tems que j ’y reliai »elles les fonnèrent
déjà à 4 heures & demie ; & je penfe qu’à
prefent l’heure ©économique eil d'accord
avec l’heure aftronomique.
On né gouverne pas fans y réfléchir un Peuple
tel que celui - là : & quand les mineur, fe
conduiroient par les principes les plus profonds
de la morale & de la politique, il me
femble qu’ils ne fauroient mieux agir. Porter
fes Gouverneurs à réfléchir, & leur accorder
enfuite fa confiance, eil le plus grand bien
¡des Peuples.
Si l’on examine de bien près l’origine de
toutes les révolutions où la liberté a combattu
le despotifme, on doutera je m’aiîure, de ce
' que quelques Politiques ont avancé ; que
i l'Homme ejl naturellement despote ; qu’il aime à
1 dominer; que l’autorité cherche a s’étendre
par le feul plaifir de commander; & que c ’eil
pour ces raifans là qu’il faut fans çeflfe lutter
^ contre elle. J’avouë que ce n’efl pas ainfi
que je l’ai vu. Mais l'Homme aime les jouïjj'an-
ces aiféest voilà ce me femble le principe le
plus intime & le plus général. Il aime par
ce motif, plus encore peut- çtre que par amour
propre, la diftinttion que donne l’autorité
publique: elle aide les jouiiTançes. Jouir en
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