
C ’étoit le fécond que j ’admirois dans cette cabane
car l’année dernière, le mari de cette
villageoife ne fongea, pas feulement fans
doute qu’il me laiiToit feul avec elle. Ces
gens là , comme Roulfeau le difoit d’Alexan»
d r e , croyent à la vertu.
Je quittai à regret cette demeure paifible ;
mais il falloit rejoindre mon Portillon : ainfi
je me mis en chemin & par un Soleil ardent.
A u mois de Décembre les douces idées que
j ’emportois de ce lieu m’avoient fait oublier le
vent & la pluie ; cette fois elles me firent oublier
la chaleur; & j ’av )is déjà marché long-
tems, fans fonger que j ’avois un parafai en arrivant
à la Cabane, lorsque j ’entendis crier
derrière moi. C’étoit le petit bon homme,
qui couroit de toutes fes forces pour me l’apporter.
En partant de la maifon & repartant fur les
petites Dunes , j ’avois vu ma route tracée
jusqu’à Grave ; & je m’y étois acheminé,
fans le moindre doute que je pûife m’y méprendre.
Mais tandis qu’au Mois de Décembre
, Pétronelle m’a voit fervi à trouver mon
chemin , cette fois elle me le fit perdre,
Marchant dans une route battue fans y prendre
garde, tout occupé de ce que jevenois
de v o ir , j ’avanjois toujours fans impatience
de
de trouver Grave, lorsque regardant par hazard
en arrière, je vis que je l’avois pafTé de
beaucoup. Je le voyois alors dans une Bruyère
nue,ainfi je m’y dirigeai aiféme if, & j ’arrivai
à la Porte en même tems que ma
Chaife. -
H
L E T T R E