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Rebelles
punis.
Hurlement
e x traordinaire
d e
chiens
iauvages.
ces en ce quartier-Ià, & de l’autre
côté de la ville, à chacune defqùel-
les, il y avoit u-ne demi douzaine
de Cofaques tous nuds, dont les habits
avoient été vendus au marché
par les Ruffiens, qui les avoient dépouillés.
Ces cadavres, que la chaleur
du foleilavoiî grillez étdiént
noirs comme de la poix & affreux
à la. vûë, ' ! Ceux qu’on avoit expb-
fez les: plus proches de la ville a-
voient été- enlevez pa'r leurs amis.
Ces gens-là,auxquels s’étoient joints
quelques rebelles 8c des deferteurs
d'Afiracan, s’étoient poffiésdansun
lieu ndmmé Gragan, fur la ri-viere
de ce nom, avec trois pièces de canon
8ç deux drapeaux : on ■les y af-
iàegea, & ils furent obligés’ de fe
rendre à diferetion au bout de i f .
jours,; ap-rès-s’étre défendus coura-
geufement; ce fut le io.d’Aoutdc
l ’année paffée. La plupart furent
pendus fui- les frontières de RuJfie,
où ils âVOiéht’ le plus exercé leur
brigandage. Il y en eut aufîi plu-
fieurs,- qui foufrirentJe mémefup-
plice à Afiracan ; outre trente des
principaux , qui furent envoyez à
'Mofcou , où les uns furent-décapités
& les attires pendus; - On em
vova leurs femmes & leurs, enfansà
Gafan. Le Èrince ou Kncer, Al-
drige Chan Bolatwwitz, Circttjjim,
'affifta à cette- expédition avec
400. de Les Tartares.i & Mr. Joigne
, SuiJJ’e de nation , avec iooo
Rusfiens qu’il éommandoit en chef,
auxquels on ajouta500. Strelfes. Le
régiment de IVignectvoït quatre pièces
de canon & deux mortiers , &
les Strelfes 8. pièces dé canon s mais
ceux-ci arrivèrent trop tard. Mr.
Wigne m’a ,déclaré , que .pendant
tout le- cours du iîege, il avoit entendu
hurler - à minuit 4. à 500.
Siackalles 011 chiens fauvages, d’une
maniete-încomprehenilble, & qu’on
n’en avoit plus vû ni entendu, après
la- reddition de la place.
- Les troupes qu’on, tenoit en ce
rems-H en garnifon ï Afiracan, 'é-
toient le régiment de TVigne , de
-1000. foldat-s fans compter les officiers,
favoirle colonel, 2. Majors,’
5. capitaines, lo.lieutenans 8c 10.
| enfeignes;j les fergeans & les ca- 1703.
| poraux étant mis au rang des fol- Mai’
dats ; fix-'éens Strelfes Mofcovites,
commandez par 6. Capitaines & 12 .
fergeans 5 trois, autres regimëns de
Strelfes, natifs du pais 5: chacun de
300. hommes, commandés par un
colonel & trois Stólniqfies bü'jcapf-
taines; deux regimeris’dfecavale’rie,
chacun de 500..Ruffiens, natifs de
cette villfe.- En tout en-vi'ron 3^00'.
.hommes. Le regiment de Wigne
avoit 13. pièces de canon , les autres’
plus ou moins à proportion.
• -Les proviiions abondent : Jèji- ceMonr
païs-là, à la referve du bled1,‘ «pion pfô“ .de
y apporte de Cafan 8c d’autres en- fions,
droits, 8c fur tout le poiffon. Ce-
lui qu’on y eftime.le plus eft le Ba-
loege, dont il s’en trouve, qui ont
deux bradés de long. Le Strelet y streiet
a une aune de long, & on peutdn
re que c cil le meilleur poiffon de nié.
toute la RuJfie: Il fe- vend jufques '
à 6. ou 7. ruMs iMofcoù,lorsqu'il
eft en vie, & on n’en'dbnneiciqué
deux ou trois fols. On l ’apprétè
& on le grille , à peu près comme
le faumon , 8c c’eft afliirémcnt le
poiffon le plus délicieux qu’on puif-
fe manger.. Il s’en trôfWdede-ux
fortes, dont les uns font plus longs
de bec que les autres , & en general
il a affez de rapport à l’étur-
geon , comme , on le trouvera -au
num. 33. J’en ai fait fccher deux
pour les conferver. Le's Severoekes
ne différent en rien de Yeturgepn
qu’ils nomment Ajfetrine. Le caí ■
viar fe tire, des Beloegesdes A fi
fettrines & des Sevroefmes, & on lé
traniporte d’ici de tous' côtés. Ils
ont auffi un très bon poiffon, qu’ils
nomment Soedak, qu’on accommo- Soedak;
de comme la merluche' ; quantité
de perches & de 'brochets , un poif- :
foh qui reffernble ait harang, 8c de
pluiieurs autres fortes, LespWgros
& ceux qui valent le mçiùs font les
Modienes, qui ont de groffes têtes.
La poiffônnerie en eft rempile.deux
fois par jour, foir & matin,’ & le
TVolga en produit ën'ff'grand nombre
, qu’on donne tous les jours aux
cochons celui qu’on ne,fauroit vendre.'
On en donne-au commun peu- -
-,*/ pic