I 7°+'
i . Mai*
Montagn
e de
Koe-fofià.
M aifon
de plai-
fancedu
R o i.
Porteci
M Æ .
8c dont la hauteur 8c le feuillage
fait un effet très-agréables à la vûë.
Tous les bâtimens de cette ville font
gris 8c ont dés plattefbrmes. On
fie fauroit diftinguer la muraille qui
la fepare des faüxbourgs, parce que
lés maifons y; font jointes de maniéré
qu’il n’y paroit aucune divifion:
Cela en rènd le deffein très-difficile
, d’autant plus que le terrain en
eft fort uni , de forte que je fus obligé
de choifir pour cela une éminence
à une lieuë de la ville,, d’où je
voiois J u if a, qui eft de l-’autrecôté
de la riviere ; la ville 8c tout cequi
en, dépend;'outre les villages 8c les
jardins qui l’environnent, Sc qui occupent
une très-grande étendue de
terrain , le tout entouré de mon-
tagnés. ' Celle qui en eft la plus proche,'
en eft à une lieûë & demie au
ïüd5,' 8c fe nomme Koë-jojfa.' On
voit fur lé penchant .de' cette montagne
une maifô'n de plaifance, bâ-
tic par le Roi peré du
Ro i régnant;'laquelle a plufieurs
beaux appartemens, d’où l’on voit
la ville 8c le pais d’alentour , un
plantage, de toutes Jortes d’arbres,
8c une chute d’eau, qui tombe des
montagnes. Ce bâtiment fe nomme
Tagte Sullemoen ou le trône de Sul-
lemoen, & on y faifoit des réparations
en ce tems-là. Voyez-en la re-
prefentation, tel qu’il paroit du piëd
de la montagne, à la page précédente.
Les autres montagnes font beaucoup
plus éloignées de la ville , qui
eft fituée dans une plaine qui a environ
25. lieues d’étendue de l’eft à
de Derwas-cykaroen , c’eft-à-dire, 1704.
la porte des fourds ; ce quartier-là i> M»i.
aiant été habité autrefois par des
fourds. On la laiffe à gauche pour
traverfer les Bazars, qui font àùn
quart de lieuë de la premiere. La;
porte de Seydach-moedjocn en eft à
une diftance pareille ; 8c à l’eft de
la .ville, où il y a une double muraille,
l’oüeit. On diroitmême qu’elle eft
fans bornes à l’eft, auffi bien que le
chemin qui conduit à Zjie-raes, fur
lequel on trouve plufieurs beaux villages,
8c d’agréables jardins : j’ai fait
plus de 6. lieues à l’oueft , fans en
pouvoir bien difcerner le bout. Elle
a bien auffi fix lieuës de large.
Cette ville a dix portes, qui font
toutes ouvertes 8c fans gardes. Pour
■en faire le tour, je me .rendis à celle
.à’Mafjan-abaet j ainfi.' nommée
ÿîo’après'un certain ' perfonnage de
. grande réputation, qui fu t un des
’premiers- qui commença a bâtir de
ce côté-là. Delà, on paffe à celle
dont la plus avancée eft fort
baffe,8c hors de laquelle on ne trouve
que des tombeaux, 8c point de
maifons. On paffe de celle-ci, à celle
de Sjoebarn, à l’oueft, d’où l’on
voit, à la même diftance,. celle de
Togt-Sju, Le canal qui environne
une partie de la ville à l’ôueft ,juf-
ques à la porte de Karoen, dont on
vient de parler, a fa fource en cet
endroit. A un quart de lieuë delà,
on trouve celle de Daridejl, Sc à '
une diftance femblable Darwajÿ-
now, oli la pòrte neüvb. Eiifuite
celle de Darwafy-Lamboen, Sc puis
celle de Doulet, ou de la profperi-
té , qui eft cèlle du Chiàer-baeg.
La dixième eft celle de Hadsjie,
proche'de la porte de la cuifine du
Palais Royal. Lors que je fus de
retour à celle de Hajjan-abaet, je
trouvai à ma montre que j ’a vois em-..
ployé deux heures Sc demie à faire
le tour de,.-cés'portes. Elles font
toutes de terre Sc fans fortifications,
Sç les Battans en font groffi ers, gar--
nis,dç.plaqueS de fer,,,.-
•' ’ Cette ville eft diyifée en 2 2. prin- p^nci-
cipaux quartiers dans l’enceinte des p»u*.
murailles. I l y en a 17. qui portent le <jeia-nue)
nom dcMamerh-olld-jie,on deNamet-
holladers,Sa lès cinq autres celui de
Heyderrie. Ce font deux partis,
qui reffemblent à ceux des Nicolot-
ti, Sc des Caftellani à Venije. Ces
17. quartiers Ont outre cela des noms
particuliers, favoir le premier, celui
de Bqgaet, ou de quartier des
jardins ; parce qu’il ne contenoit que i
des jardins fous le regne d’Âbas
premier. Le fécond Kerron, ou celui
des fourds ;«Le 3. Dqelbettin, OU;'
ferre des mejons : L e 4. SM-id A g - j . {_■■
meâ-joen, .ainfi nomtft'é''d.àprès un
de leurs EÎôâèursi: Lë-y. Letver,
dont on ne fait point l’étymologie :
Le 6. Bajaer-Agaes, ou le marché
aux
aux canards: Le ■j.SjaerjbiKotba,
■ou chemin croifé de Kotba :. Le 8.
Seltoen-fensjierie, d’après un Prince
de ce nom: Le 9. Namo,afig,o u
les trois incompatibles-: Le 10.
Sjoebare, dont on ignore l’origine:
Le 11. Derre-Babba-kajîm, ou le
quartier du pere Kajim : Le 12.
Goude Magjoet-beek, ou le quartier
enfoncé du Sieur Magfoet : L e 13.
Golbaer,ou riche en fleurs: Le 14.
Meydoen-mier, ou quartier de ia
place-de Mier, d’après un de leurs
Do&eurs-: Le 15. Niema-wort, dont
je ne fai pas l’étymologie. Le lé.
Derre-koek , . ou lieu de plaifanee.
J ’ignore le nom du 17. Les quatre
fuivans font du parti des Heyderries.
Le 1. fe nomme Maleyriouw, ou
le nouveau quartier : Le 2. Derredeft,
ou le quartier abandonné : Le 3.
Hoejcyn-ja, ou le quartier des Ec-
elefiaftiques. Le 4. Togt-sjie, ou de
celui qui garde les poules.
1704.
f . Mai.
Les, principaux quartiers des mêmes
partis, hors de l’enceinte de la
Ville font au nombre de quatre. Le
premier fe nomme Abas Abaet,
fondé par Abas le grand. C ’eft le
plus confiderable de ceux de dehors,
& il n’y demeure que des perfonnés
de diftinftion ; auffi n’y a-t-il aucune
différence entre celui-là 8c ceux
de la villé: Il eft à l’oueft. Lé 2. eft
Siems-Abaet, d’après fon fondateur.
Le 3, Bied-Abaet, Sc le 4. Thie-roen
I l y en a-dëux outre cela, qüifoht
du-parti de ISÏdrHtt-olla-hië, dont le
premier -' fe nomme - Sjeig-joejjus-j [
benna , c’eft-à-dire Y le maçon d ‘è'
l’ancien Jojeph, autrement le quartier
de Sjeig-Sèhbennaes-, 8c Telwaes-
kon. On comprend plufieurs petits
fiüàxtiers. quartiers Tous ' ceUX-ciY • lefqüels
ont tous des noms differertsi Ces
deux partis , font toujours oppôfez«
en toute choie, 8c cela paroit- principalement
les jours auxquels on
fait des procédions , aux grandes
fêtes 8c dans les lieux publics.'- Et
comme ils ne fe veulent rien- ceder
en ces oCcafions-là, il ne manque
jamais d’y arriver dù:defordrë,8cil
en refte fouvent fùr lé pavé; dorit
on parlera dans la fùi'te: On pr'étend
que l’origine de cette divifion
Petits
procédé de deüx anciens villages > 1704.
qui fe joignoient autrefois ,, dont 1. M»i.
l’üU appartenoit aux Heyderries, 8c
l’autre aux. Namet-olla-hit, dont ces
deux partis ont pris les noms. Cette,
ville fe nommoit dès lors Hispa-
han , .lspahan ou Aspahan, 8c n’a
paffé que pour un boürg , jufqu’au
tems qn’Abas le grand, après ayoir
fournis« Laer 8c Ormus fous fon empire,
quita Casbin 8c Sultanie pour
tenir fa Cour à Ispahan. La principale
raifon de ce changement fut
la fituation avantageufe de cette
ville , qui eft parvenuë enfuite à'
être la première du Royaume 8c le
fiege des Rois de Ber je.. Elle eft
fituée dans la Province de Terack,
partie de l’ancienne Parthe, à la
hauteur du 32. degré 45. minutes
de latitude feptentrionale.
Ce païs porte en général le nom La Petfc.
de Ber je , grand 8c fameux Royaume
de 1A je , entre la m&t Cajpien-
ne, le Zagathay, la Tartarie 8c l’Empire
du Grand Mogol, la mer d!Inde,
le Golfe Perjtque, Y Arabie do-
ferte 8c la Turquie.
Le Palais du Roi a trois quarts Palais du
de lieuë de tour, 8c fix portes, dont
la principale fe nomme Ali Kapie,
pu porte d'Ali. La 2. Haram-Ka-
pejie, ou porte du Serrail, Elles donnent
l’une 8c l’autre fur léMey-doen,
'ou la grande place, quieftaunord.
L a 3, fe nomme - Moerbag Æapefie,
où porte de la x u ifin e p a r c è que
¿’eft pâr.dà que paffent .les viandes
qu’on fertfur1 la.table du Roi..Elle
eft" à Uefr.- La 4. Ghandag-Ka-
je je , par. bu l’on paffe pour aller
aux'.jardins dix Palais c'cependant
-perfonne n’y paffe que le Roi 8c les
-Rapaters , ' ou Eunuques qui ont
la garde des femmes, iGelle-ci conduit
au Chiaer-baeg. « La ç . Ghaiat-
ganna Rapejie ■, ou la porte des tailleurs
, parce que ceux de fa Majefté
y font leur demeure. : La 6. Ghan-
na-Kapeje , ou porte de la Secretaiférie’.
r Ces;.deux dernieres donnent
dans: la ville au nord:, :La plupart
dès Grands du Royaume ferendent.
au Palais pàræesportesdà; lorsque
le' Roi donne audience; ' 8c particulièrement
(par lès deux premières.
B b 3 La