® I ï» L Ê Î E : B R U jg; 1 1 70 i.t ie des leurs, & y attachent ctfepe-
ji/Sçpt. tites pieces.;_de cuivre rondes,- avec
une bandelette de drap rouge , pour
fe donner de l’agrément. Elles por-
tentauiîi un bonnet fourré , blanc en'
■dedans, & noir par dehors. Il s’en
trouve , qui. ont les cheveux épars
■comme les hommes , dont on a de
la peine à les diftinguer, ceux-ci
aiant rarement de la barbe, fi ce n’eft
un peu au defius des .levres-, chofe
■qui procédé, peut-être, de leur é-
trange nourriture. Ils portent une
efpece de eamifolle 8c des culotes,
delà même peau, avec des bottines
piesque toutes blanches,dont celles
des femmes ne différent qu’en ce,
qu’elles y ont des bandelettes noires.
: L e £1.dont el-les-fe fervent, eftfait
de nerfs d’animaux. Au lieu de mouchons
ils fe fervent de râclures de
.bois • de bouleau, fort déliées, dont
ils ne manquent jamais d’être pour-
vus,, pours’effuïer lors qu’ilsfuent,
-bu qu’ils mangent, par une petite
deffein, qu’on trouve au Nüm. 4. i 70I
Pendant quej’y traVaillois-, ilss’àff &«pk
lemblerent autour de moi, me re- # ' '
gardant d’un air qui matquoit affe£
de jugement, & que la chofe-leur
plaifoit. J ’obfervai dans une de cés
tentes un enfant âgé de huit femai-
nes, couché dans un berceau | ou
piutot une crèche, de bois jaune,
reffemblant affez au couvercle d’une
boète. -Ce berceau avoït un demi
cercle au deffus de la tête, & étoit
luipendu, par deux cordes , attachées
a une perche. Il étoit entoure
d une toile grife, en forme de pavillon
, avec une ouverture par en
ut, i i une autre à c lfê bour v
mettre & en tirer l ’enfant, qui étoit
emmaillote de toiles de la mêmë
couleur, attachées avec des cordes
fur 1 eltomac ; att mïlieu du corps ,
B i aiant laï fêté nue',
aulli bien qu’une partie du col. Quelque
affreux que foient ces gcns-là,
| cet enfant «■ frp ecydj e p.„ °p je«J jr n’étoit pas désagréable, &
dont faites d’écorces-d’arbre, cou-j-
fuës enfemble par; longues bandes,
qui pendent jüfqu’à terre 8c empêchent:
i’air & le vent d’y penerrer.
Hfs fbnt ouvertes pat lé haufo pour
,bn laifler fortir la fumée, St noires
Eü Cet en<^roit 3 mais jaunes 8c rouf-
iatres partout ailleurs , fouténuës
de perches, dont les bouts forcent
par cette ouverture. L ’entrée en a
^ pnvirori quatre pieds de haut, Couverte
d’une grande piece de la même
ecorce, qu’ils foulevent pour y
entrer & en fortir, & leur foyer eff
au milieu de cette tente. Ils fe nour-
rillent de cadavres de bçeufs, de
moutons, de chevaux 8c d’autres animaux,
qu’ils trouvent dans les grands
Chemins, ou qu’on leur donne, de
leurs boyaux 8c autres inteftins,qu’ils
font bouillir, 8c qu’ils mangent fans
pain & fans fol. Etant parmi eux,
je vis .fur le feu une grande marmit-
te remplie de ces delicateffes, que
perfonne ne fe mettoit en deVoir
aecumer, quoi que l’écume enfor-
tit en abondance; La tente étoit
auflï remplie de chair de cheval
crue,fpeétacleaffreux ! Après avoir
bien examiné tout cela , je fis le
-»-'V. LClllû ÜC
me permettant pas d’achever mon
ouvrage cette fois , outre qu’une
partie des femmes, 8c des enfans .
croient aux bois, je jugeai à propos
de remettre le refte, jufques à mon
retour, deforte que nous pourfui-
vimes notre voyage , & arrivâmes '
peu après a lamaifoii de campagne
de mon ami. 1 ■ .v : ;« 6 ;
Pendant le féjour que nous y jg. Navets
mes, orinous apportaplufieursfortes
de navets de différentes cou-
leurs, a ’unè beauté furprenânte. Il
y en avoit de violets, comme les
prunes parmi nous, de gris, de .
blancs, 8c de jaunâtres, tbüs tra-
c e zd un rouge femblable au vermillon,
ou a la plus belle lâque, aiiffi :
agréables a la vue qu’un oeillet. T’efï
peignis quelques-uns â l’eau fur du
papier, 8c en envoyai en Hollande
> dans une boëte, remplie de fable
fec , a 'un de mes amis, amateur
de ces curiofitez-là. Te portai
ceux que j ’avois peints,,à --jÊrchaiH
gel, ou I on ne pouvoit crôîrequ’ils
fuffentjl après nature, 1 jufques, à ce
que j etis produit les navets même-
marque qu’on n’y fait guere d’at-
tentiori. à ces fortes ’ dé choies -
I On