1705 .fein & celui du château , que j ’ai !
7,6. Août, fait du haut du Caravanferai. Elle
delî'u- s’étcnd beaucoup plus loin à gaule..
che, mais les arbres empêchent de
lavoir. Au refte, elle eft ouverte
comme un village 8c s’étend fort loin
de côté 8c d’autre entre les monta-
-gnes. '. 11 s’y trouve un grand nombre
de mofquées , mais il n’y en a
point de belles: la principale, qui
a un grand dôme, fe nomme Pier-
Panon, d’après un de leurs Saints.
Cette ville eft remplie de citernes,,
voûtées par en haut, pour conferver
l’eau.
h j ourilà.> Ie Gouverneur en-
Gouver- vpya féliciter Mon heur Kaftelein
L a e r H ^u r ^o n arrivée, 8c le. prier de ref-
ter quelques jours, pour lui donner
le tems de s’aquitter de ce devoir
en perfonne , ajoutant qu’il
n’auroit pas manqué d’envoyer au
devant de lui s’il eût été averti de
fa venue. Monfieur Kaftelein le fit
remercier de fes honnêtetez, 8c lui
témoigna qu’il étoit bien fâché d’être
obligé de partir à, l’inftant. Il
reçut en ce moment un beau pre-
fent de fruits, d’un des premiers
marchands de la v ille , qui vint
lui rendre vifite, 8c qui fut: reçu à
la maniere du païs.
Nous continuâmes notre- voyage
à l’entrée de la nuit, par une belle
plaine bordée d’afbres 8c de maifons
d’un côté, qu’on dirait qui
font partie de la ville ,fj§ç après a-
voir traverfépluiieurs villages, nous
arrivâmes à minuit au Caravanferai
de Bafta-paryouw, à 4. lieuës de
la ville. Nous en partîmes le tren-,
tième 8c traverfâmes 3. fois une petite
riviere fort baffe en ce tems-là,
■ 8c fort.enflée en hyver, 8c arrivâ-v
mes 2. heures (après à Bafielt, où
nous attendîmes la litiere. ..Nous
pourfuivîmes enfuite notre chemin
8c parvînmes à onze heures à un
petit CaravanfeyaiiJ. demi démol
i , où il y avoit.qrte vieille femme
Abon - avec des profilions. On trouve en
dance de ce quartjfir-là quantité de citernes
- «¡ouvertes , dontsl’çau eft admirable,
8c beaucoup de gens occupez
à en creufer d’autres, 8c des puits,
fans quoi on n’y pourrait fubfifter,
ni même le bétail. On y cherche iyo<.
auffi avec foin des fourcesd’eau vi- 1. Sept'-
ve, comme on faifort dans les premiers
tems. On en trouve un exemple
au premier livre de Moyfe,
où il eft di t , qu’lfaac fit rétablir
les puits, que fon pere a voit fait
creufer,8c que lesPhiÜftmsavoient
comblez après, fa mort.
Comme les vents brûlants 8c les
grandes chaleurs regnoient en ce
tems-là,fans que nous euiïïons lieu
d’efperer du changement, nous a-
vancions la nuit autant qu’il étoit
poflîble. Le dernier jour du mois ,
nous traverfâmes une plaine pier-
reufe , 8c il tomba une groffe ro-
fée, accompagnée d’une efpece de
bruine qui fentoit fort mauvais, -
chofe fort ordinaire en ce païs-oi
pendant la nuit , en cette iaifon.
Nous paffâmes enfuite des montagnes
8c des rochers, 8c arrivâmes
à une heure du matin au Caravanferai
de Gormoet, après une traite
de 5. lieuës. ,
Le. premier de Septembre ,, nous
nous remîmes en chemin, 8c trouvâmes
tout le pais rempli de palmiers.
jufques à une lieuë du village.
On avoit pris foin d’envelopper,
les paquets de dattèf j i ’ofier,
tant pou’r les dérober aux yfeux des
paffans, que pour empêcher les oi-!
féaux de les manger. Nous traver-
fàmes enfuite, avec uné‘ peine inexprimable
, des ihontagnes pier-
reufes,„8c des rivieres, qui n’a-
voient guère d’eau, au lieu qu’elles
inondent fouvent le terrain en
d ’autres faifons. Nous rencontrâmes
enfuite. le Kafua , ou la nouvelle
voiture , qu’on avoit mandée
de Gamron , accompagnée de
32. pofteurs qui devoient fe relever
de tems en tems. On y mit
la malade qui s’y trouva beaucoup
plus à fon aife que dans la première,
8c nous arrivâmes à 2. heures
4p patin au Caravanferai deTang-
bbedMpu , où nous trouvâmes Mon-
fiçüjiyBakker infpeéteur des maga-
||9 iH dont pn a déjà parlé , le
fecretaire & le maître d’hôtel de
Gamron, qui venoient à la rencontre
de Monfieur Kaftelein. Il paffe
lieuës. Ce bâtiment eft ouvert de 1 C i tons
i jo j . un petit canal au travers de ce Ca-
4. ¿yt. ravanferai, qui ■ n’eft pas grand,
mais des plus jolis 8c des mieux bâtis,
Il eft de pierre, f t l’eau du canal
qui le traverfé,vienttfune petite
riviere, qui n’en eft pas éloignée:
il a de plus l’avantage d’être
à l’abri des vents chauds. Le terrain
de ce quartier-là eft auffi rempli
de petits canaux fouterrains,
qui conduifent l’eau dans les citernes
d’alentour. On apporte tous
les jours des villages toutes fortes
de provifions à un moulin â eau,
qui eft au pied des montagnes, 8t
proche de ce Caravanferai.
Le lendemain nous avançâmes à
l’eft, 8c arrivâmes, à minuit àu Caravanferai
de Goer-bafer-goen,après
une traite de 4. lieuës. Le maître
d’hôtel de Zypeftein s’y trouva fi
mal, qu’il fallut le mettre dans le
Kafua, 8c nous pourfuivimes notre
chemin, 8c arrivâmes à 11. heures
du foir au grand bourg de Ko-
refton, dans la plaine. Nous y logeâmes
chez le Baillif, fans nous
arrêter au Caravanferai. Comme il
faifoit exceffivement chaud j ’allai
me coucher fous les arbres, où le
vent n’étoit pas fi étoufant, mais
il ne manqua pas de fe 'réchauffer
vers le matin. Nous reliâmes
dans ce lieu-là jufques au Coucher
du foleil , 8c traverfâmes enfuite
une grande plaine , remplie d’arbres
fàüvages, 8c la riviere de Ko-
refton , qui étoit fort baffe en ce
tems-là, quoi qu’.elle fe débordé en
hyyer. On y voit un pont, qui a
un quart de - 'lieuë de long , mais
on ne fauroit s’en fervir parce qu’il
eft rompu au milieu. J’en approchai
8c trouvai qu’il avoit 7. pas
de large, beaucoup d’arches 8c un
parapet des deux côtez. Nous arrivâmes
à ufle heure du matin au
, Caravanferai de Gesje, après une
,traite de 5. lieuës. On y trbuvedes
femmes qui vendent dit beurre frais,
du lait, des oeufs 8c de bons poulets,
hhais l’eau n’y eft pas bonne. |
Ntius continuâmes notre route
le cinquième au foleil couchant, 8c |
arrivâmes à minuit miCaravanferail
de Bandalié après une traite de 5, !
les côtez, pour y laiffer paf-s» Seph
fer le vent de mer, qui eft fort ra-
fraichiffant, ce lieü-là n’étant qu’à
30.0. pas du golfe Perfique, qui
reffemble à la pleine mer.
L ’Interprete Varyn arriva ce foir-
là avec quelque courtiers Indiens
pour féliciter Monfieur Kaftelein
fur fon arrivée, 8c lui apporter des
rafraîchiffemens; Le lendemain on
nous apporta des éperlans, de petits
brochets & des plies , dé
petites huitres , qui n’étoient pas
des meilleures, 8c de la biere
d'Angleterre. J ’allai me promener
fur le matin au rivage de la mer,
où je ne trouvai, rien. I l faifoit exceffivement
chaud , mais un vent
de mer , qui s’éleva fur le midi
nous rafraîchit. Le Caravanferai
où nous étions eft au nord du golfe
Perfique, qui s’étend de l’eft-
rtord-eft , à l’oueft-ftid-oueft vers
Konge, qui eft fur le rivage. On
voit d’ici dans le golfe , l’ifle de
Kismis, au fud-fud-eft, 8c à l’eft-
fud-eft celle de Lareek , entre lef-
quelles paffent les vaiffeaux. Le
chemin d’ici à Gamron s’étend à
l’eft, 8c en partie le long du rivage.
Nous nous y acheminâmes fur
le foir, 8c rencontrâmes à une petite
lieuë de là Monfieur Clerk, fécond
du Directeur, avec le Fifcal,
8c nous arrivâmes à la ville fur les Arrivée ì
dix heures du foir , où Monfieur Gamroii.
Kaftelein alla defeendre à lamaifon
de la Compagnie, 8c moi chez un
particulier, qui en dépendoit. Il
y avoit à la rade 5. vaiffeaux Angloisj
2. Hollandois, & plufieurs bâtimens
du pais. Le huitième, Monfieur
Lid Directeur de la Compagnie
Angloife vint rendre vifite à Monfieur
Kaftelein , 8c j’allai chez lui
le lendemain 8c y fus très-bien reçu.
Le dix-huitième il arriva un yacht Mr. Kaf-
de Batavia, qui nous appritqu’il bum«*-,
étoit fuivi de 5. autres vaiffeaux. teur à
Il avoit des lettres de là Compa- Gamr0E‘
gùie , qui avoit établi Monfieur
Kaftelein Directeur à Gamron à là
place de Monfieur JVichelman, qui
avoit demandé fa demiffion avant
fa