■ 1705. diers 'dans le Village de Langebus,
ij.-Aoûti d’autres arbres, fruitiers, 8c une vigne
chargée de raifin, dont la tige
étoit courte & groffe, & quin’étoit
élevée que d’une aune au-deffus de
la terre, chofe que je n’avois encore
jamais ; vue. J’y trouvai -aufli
une plante portant fleur; des racines
de laquelle, il fortoit des filets
delà longueur d’une braffe; qui s’é-i
tendoient fur la fuperficie de la terre
; dont, le fruit étoit encore verd,
& reffembloit à de petits concombres.
:Æors qu’il .eft mûr ; il eft
violet par dehors, 8c d’un beau roù'-
ge en dedans.;' il en croît plufieür's
fur une plante; J’en deifinai une
avec, fan fruit; que les Turcs nomment
Tjebeer 8c les autres Kou-rack.
I l eft marqué par la lettre A. J ’en
trouvai une autre au même endroit,
dont lë fruit eft rouge; &: qui a de
petites veflies; Il en croît, comme
à l’autre, plufiëurs fur une plante;
qui eft élevée d’unepied&demiou
de deux pieds. Ce fruit-là fe
nomme. Doofsjandernage ; fit eft de
la grofleur de ceux qui font marqués
de la lettre B; Après avoir
traverfé les montagnes de Tierbenti
nous entrâmes dans la belle plaine..*.
dont je viens dé parler, qui
s?étend à perte de vue : mais elle
étoit toute flétrie par l’ardeur
du -Soleil 8c la grande fecherefle;
Les habitans du pais la nomment
Kraegh. Lors qu’on eft à l’extre-
mité des montagnes on apperçoit
de loin allez imparfaitement le
Kur. ■ Nous fîmes halte fiir les
10. heures du matin dans cette
plaine ; après âvdir fait deux
lieues 8c demie de chemin -, 8c nous
y reftâmes ce jour-là & le lendemain
par un très-beaii tems. Nous
y trouvâmes des Turcs 8c des Arabes
fous des cabanes ou des huttes
élevées fur de la paille ; lefquels
nous pourvûrent de lait, de melons
êcdechofesiemblables ; mais comme
il- ne fe trouve aucun bois en ce
quartier-là , il fallut nous fervir de
fiente de chameau potlr apprêter
notre manger. On s’arrête toujours
dans les lieux où fe trouvent les
meilleurs pâturages pour les chameaux
& les chevaux; Ce qu’il y 1-705.
a de plus ineommodé'eft que l’eau y 30. Août,
eft toute trouble, & qu’il faut la laifi-
fer repofer une heure ou deux pour
l’éclaireir; ce. qui eft fâcheux pendant
les grandes chaleurs qu’on eft
fort altéré, •& qu’on nesfauroit fe
charger d’une provifion -fuffifartte
de vin ; à çaufe du grand nombre
de ballots dontoneftembarafle: de
forte qu’on eft obligé dé faire de
neceflité vertu; & de; fe fervir de
lait caillé , qu’on y nomme Toù-
wert -, 8c qu’on met dans un fac dé
toile , au travers duquel le plus
clair s’écoule. Enfuite on mêle; ce
lait taillé, avec de l’eau pour, étancher
fa foif ; chofe fort en ufage
parmi les Turcs; 8c le plus épais
fert dé nourriture. On le conferve
facilement, 8c il fert de creme lors
qu’on y met du fucre. Neus ne partîmes
de ce lieu-là que Ypa-trentùmé
au foirj 8c avançâmes pendant la
nuit vers le fud au travers de cette
plaine. Nous y rencontrâmes une
autre caravane, 8c quelques Turcs
fous des fentes. A la pointé du jour
nous arrivâmes au village de S'gà-
ava'd à l’oueft du Kur, fur le bord '
duquel nous fîmes halte fur une
petite éminence. Ge village eft
d’une grande étendue, & contient
tin grand nombre de jardins, rem-
plis de meuriers blancs & de melons.
J’allai le lendemain à une
demi lieuë de là , au confluant du
Cyrus 8c de YAraxe, fameufes rivières
; qu’on nomme .aujourd’hui
le Kur Si Y Aras. J’obfervai .en cet Lé kur
endroit que Y Aras vient du fud, où & l'Ati«
il a fa foure'e dans les montagnes
à’Alger on, 8c le. Kur du nord de
Tilviesj où il pafle à côté de la ville
de ce nom. Après avoir uni leuis
eaux, elles coulent erifemble vers
le nord-eft,jufques au delà deSga-
wad , d’où elles continuent leurs
cours à l’eft, 8c Vont fe décharger
en ferpentaUt dâns la mer Cafpimne:
Au refte, on ne fautoit bien décrire
lettr cours tortueux. Je deifinai
le mieux qu’il me fut poffiblel’en-
droit où ces rivieres fe joignent,
qu’on trouvera au num. 45. où elles
divifent ie païs de Megan de la
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