1695.ou des brebis, & y attachent aufïï
xi.Fevr-d.es peaux de cheval.
Chaffe
des Bura
tes.
Ils s’affemblent à cheval, en grand
- nombre au printems, pour aller à
la chaffe du cerf, des rennes Sc des
brebis faiivages , ; qu'ils? nomment
Ablavo. Lors qu’ils les apperçoi-
vent de loin, ils fe divifent en plu-
lieurs troupes & les entourent, puis
fe refferrent peu à peu, & en enferment
fouvent de cette manière,
quelques centaines, qu’ils percent
de leurs"flèches, quand ils en font
à portée,.de forte qu’il n’en écha-
pe guere., chaque chaffeur étant
pourvu de 30-. ilcches..
La chaffê étant finie j pendantla-
quelle il arrive quelquefois, qu’ils
le , bleffent dans la confulion , &
qu’ils percent leurs chevaux; chacun
cherche -fes fléchés, qui font
marquées'j.&’puis ils éeorchëntleur
proyé Sc èn font fecher la chair au
foleil, après' l’avoir feparée des os.
Et quand leur provifion tire vers fa
fin, ils retournent à la chaffe. Ce
païs, abonde, en bêtes’ fauves, Sc
fur tout en brebis faiivages, qu’on
trouvé par milliers, dans les montagnes.
Mais on n’y voit guere de
pelleteries, à 5. ou 6. lieues à la
ronde, fi ce n’eft quelques ours &
quelques loups. ~
' Lors qu’on a befoin de boeufs ,
qü’on y trouve d’une groffeur extraordinaire
ou de chameaux,pour
faire le voyage de la Chine,i 1 faut s’en
accommoder avec eux,pour des marchand
ifes , car ils ne veulent point
Accidens
à la chaffe.
A b on dance
de
gros gibier.
P rix des
boeufs &
des chameaux.
L a taille
& les ha-
billemens
desBura-
tcç.
leur maniéré, & reffemblent un peu 1693.
aux la / tares de la Chine. En hy- n* Fevr,
ver, ils portent les uns & les autres,
des robes de peau demouton,
avec une grande ceinture ferrée,Sc
un bonnet nommé Maleichaven, qui '
leur couvre les oreilles, & -en été
.des robes de méchant drap rou fre '
Au relie, comme ils ne fe lavent -
jamais, que le jour qu’ils viennent
au monde, Sc qu’ils; ne fè coupent
point les ongles, ilsrcffemblem: af-
fez à de petits démons, s’il eft permis
de s’exprimer cfé la forte. ' '
. Les hommes ont du poil au def-
fous du menton, Sc. en arrachent le !
relie. Les coutures de leurs habits ;
font ornées de fourufesfj Leurs bonnets
font depeaux derenard. Leurs |
robes decotton bleu, plifféesparle !
milieuy 8c leurs bottes de peaux
jdont lejpoil eft en’dehors. Lesfem- 1
mes portent du corail,des bagues,
Sc des piecsçjde monnoie aux tref-
de leurs cheveux ; & ceux des •
filles font heriffez par flocons coin-
me des furies.
Les femmes lès treffent de c ô t é ,tÀ s fit
<x les ornent de toutes fortes de f i - Ies & ’
gures d’étaim. Lors qu’ils meurentfemmes-
on les enterre avec leurs meilleurs Leurs oe--
habits, un arc Sc une fleche. Leùrterrc"
unique culte, eft.de faire des falu-“ euTcul^
tâtions de tête,en de certains rems te divin,'
de 1 année, aux boucs SC aux moutons
, qui font empaliez devant leurs
portes. Ils font le même honneur
au foleil 8c à la lune, à genoux,Sc
j, S S S S S I^ B Ies mains jointes, fans rien'dire, ni
d.argent monnoyé. On leur donne les invoquer. Au refte, ils ne laif-Leurpro- '
en échangé.des marteszibelinespâ- fent pas d’avoir des prêtres, qu’ilscedd c”' 1
les; des baiîïns d’étaim ou de cui- font mourir quand il leurplait, Sc prêtres.^
vre ; des draps rougeS .de Ham- puis les enterrent,& mettent à cô
bourg; des peaux de loutre ; des té d’eux des'habits Sc de l ’argent
qu’ils aillent prier pour eux.
Lors qu’ils font obligés de prê- L’endroif
ter ferment entr’eux, ils fe rendent 0V k
au lac de Baikal, fur une haute mon- icnnent.
tagne, qu’ils eftiment facrée, où ils
peuvent fe rendre en deux jours :
Aulïï font-ils perfuadez qu’ils n’en
defeendroient pas en vie , au ça$ .m
qu ils y fîffent un faux ferment.
Il y a long- tems qu’ils honorent
cette montagne, fur laquelle ils
font
foyes de Perfe, de toutesffortes de
couleurs; de l’or 8c de l’argent en lingots.
On achette de cette maniéré,
un boeuf, qui peferoit au plancher,
entre .800.; 8c 1000. livres,
pour la valeur de 4. ou 5. Rubels;
Sc un chameau, pour dix ou dou-
zp , Sc ces Rubels y valent cinq
francs, comme en Ruße. Les ha-
bitans de ce pais, tant hommes que
femmes, font robuftes Sc de grande
taillé, affez beaux de vifage, à