l 'u n i t s S nsr g-u i t m s .
JTzRTJIXS SiyG-TJT.TXRS.
1706. mûr i enfuite violet, un peu plus
30. M a r s .gros qu’une orangé, & aifez agréable
: les feuilles en font longues
comme le doigt. Le C - eft un gros
citron, plein de fuc, d’un goût délicieux
, dont la pelure eft fort
P om p e l- mince. Le D. marque deux Pommoes
pelmoefes. , l’un grand 8c entier,
8c l’autre ouvert. Ce fruit - là
eft rouge en dedans , mais il s’en
trouve de blancs, qui ont moins de
pépins. Le goût 8c l’odeur ert approche
des oranges delà Chine, 8c il
a là forme d’un melon. L’E. eft un
fruit agréable 8c doux , nommé
• riefang. Piefang, qu’on pele comme une figue.
11 eft vert, ayant d’être mûr',
& jaunit en muriifant, & a 5. pouces
de long, aiant une fleur,, à la pointe
, violette! & rouge, laquelle tombe
lors qu’il eft mûr : Il en a uneau-
tré à la queue, qui a un pied
8c un pouce ,de long , & 5. pouces
de diametre ; cette fleur eft violette,
bleuâtre & rouge. Les feuilles
de l’arbre qui porté çé fruit-là
ont environ deux braifes de long, &
line de large', 8c font d’un rouge enfoncé
, d’un côté, 8c l’on voit entr’el-
les 8c les fleurs du fruit, plufieurs autres
fleurs longues, les unes jaunes,
les autres bleues ou rouges , chofe
fort agréable à la vue. Au refte la
tige de l’arbre n’eft élevée que de
trois braifes, & eft aifez greffe. L’é;
corceeiieft remplie. de feve, & on
en étuve le dedans comme des
choux.
J ’allai voirencetems-làunepiece
de théâtre Chinoife. . Ces théâtres
font dans la rue, vis-à-vis des mai-
fons de ceux qui donnent ces fpefta-
clês, ou qui contribuent à la dépen-
fe qu’on fait pour cela. Je trouvai
dans le veftibule d’une de leurs mai-
fons, une grande table élevée, couverte
de toutes fortes de mets, d’une
grande propreté , tant de. volailles
que de poiifon, 8c entr’autres d’une
tète de cochon fendue. Il y avoit
auili des confitures & d’autres frian-
difes ; & à côté un grand nombre
de pains ronds & plats, entaifez les
uns fur les autres. Un peu plus haut,
car cette table étoit faite comme un
autel, on voyoit toutes fortes de
T o M . I Î .
C om e dies
Chi-
noifes.
fruits,, garnis de fleurs-, 8c devant 1706.
la. table.un homme-habillé en Eccle- -3°. Mats
fiaftique,--avec-un livre ouvert, orné
défigurés fort extraordinaires, le
lieu étant rempli dé lamiere: Cet
homme jettoit detems- en fems des
pièces de cuivre à :tërreV '8t puis fe
remettoicà lire. . ¡Un fécond âc- ¡
teur fe joignit à celuitc-i, & fit.dés
mouvemens qui reffetnbloierit à dés.,
cérémonies, ce qui me pérfuada que
la piece qu’ils reprefentoient étoit
mêlée d’un cultereligieux. Cependant
comme ils ne difoieht inot, j ’allai
à un autre théâtre, Où la piece
étoit commencée. Ce theatre étoit
à peu près femblable au précédent,
mais il n’étoit pas fi magnifique.
Il y avoit 8. ou 10. acteurs fur la
fcene , comiquement vêtus,’ 8c én-
tr’autres deux femmes, ta n tô t chantant
, tantôt parlant. Toüs ces per-
fonnages faifoient de tems en tems
des monologues ; avec des motívemeos
8t des contorfiorts extraordinaires;
la piece finit par une dan*
fe ronde, & les aétëurs fe retirèrent
en.bon ordre en danfant, au
fon de plufieurs inftrumens. Il y
avoit entr’autres des baflîns qu’on
frapoit les uns contre les autres,
comme à Ifpahan, & de petits bâf-
fons’ avec des flûtes douces, & le
théâtre étoit éclairé d’un grand
nombre de lampes Chitmfes, 8c de
chandelles. Au fortir dèlà, je retournai
à l’endroit dont j ’étois'venu,
où je trouvai auili la piece commencée,
8c un plus grand nombre
d’aflreurs, outre que le théâtre étoit
plus grand. Ces fpe&acles fe trouvent
en plufieurs endroits dé la
ville, 8c continuent toüte la nuit,
les uns commençant plû tô t; les autres
plus tard; depuis le commencement
de Mars jufques à la fin
d’Avril. Ils repréfenterit desévene-
mens 6c des hiftoirés des tems paf-
fés tant tragiques que comiqüeS,
comme cela fe pratique parmi nous.
On m’aifura que tous les aéteurs dé
ces pieces-là, fortt de jeunes filles
déguifées. J ’en ai vu fouvent aux
Indes y: mais je croi qu’elles font
mieux exécutées dans la Chine..
Le jour fuivant, Moniteur le Di-
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