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• A v r il.
A G
lages de jardins & de tours à co- iyoy.'
lombier. Au refte nous avions à 4- Avra,
dos les montagnes couvertes de neige,
Le premier Avril nous continuâmes
notre route par la plaine avec
plus de facilité, & nous arrêtâmes
au pont de Pol-Siakoe: nous paffâ-
mes à une heure après midi a côte
du Car avancerai de Kievielar, Scia
Euit à Egerdoe , après une traite
de fept lieues : le lendemain
à Jes-degaes, “où il n'y a plus de
maifons , & nous vîmes fur la
montagne quelques ruines d’une
muraille, qui a fervi autrefois aune
fortereffe. Cette montagne eft un
véritable rocher , autour duquel,
on voit de greffes pierres renver-
fées. Le troifième nous continuâmes
notre route, & primes quelques ra-
fraichiffemens au bourg d'Anabaet,
où l’on fait de très-bon fucre can-
& nous trouvâmes de la chaleur
en ce quartier-là.
Nous ne fîmes ce jour-là qu’une
traite de 5. lieues, jufques au bourg
de Kominfia, où nous arrivâmes fur
le midi ,&c avançâmes le lendemain
à Majaer, cinq lieues au-delà. J’en
partis le Jixième , avec Mr. de l’E toile
, avant jour , & y laiffai mes
autres compagnons pour me rendre
à Ifpahan èn deux jours. Nous rencontrâmes
en chemin Mr. Havoed,
Interprète de la Compagnie An-
gloife, qui alloit à Zjie-raes, accompagné
de deux Arméniens. Nous
| avançâmes enfuite jufqu’au Car adi.
Ce bourg a encore une murail-1 vanferai de Mierfa elrafa, où nous
le de terre quarrée, refte d’un châ- fîmes paître nos chevaux ,& y troU-
teau bâti fous le regne d’Abas le vâmes-un prêtre Arménien , qui a-
- ■ voit accompagné jufques-la ceux
Grand. Nous paffâmes enfuite à|
côté du bourg d’Abas-ahaet, où il ]
y a deux tours, qui fervent de colombiers
que nous avions rencontrez. Nous
arrivâmes fur les 4. heures aux tombeaux
des Chrétiens , où les amis
de Mr. de VEtoile l’attendoient. J’y
trouvai aufli notre Interprète, qui
fut ravi de me revoir , & après y
avoir refté une demi-heure , nous
nous rendîmes à- Ifpahan, chez notre
Direâeur , qui fut furpris de
| mon retour , que je n’avois fait fa-
: ce font les premières
qu’on trouve de ce côté ic i, & les
dernieres en venant d'Ifpahan , &
nous paffâmes la nuit à Mag-zoet-
hegi , après une traite de 6. lieues.
Nous y trouvâmes encore un colombier
, & en repartîmes le quatrième
a la pointe du jour , A tra—
verfâmes une plaine remplie de vil- ( voir à perfonne.
H A P I T R^E'i L V I .
Beau jardin du Roi & de la Reine-Mer e , d quelque diftance
¡¿’Ifpahan. Nouvelles des Indes. Fortereffe démolie fur la montagne
de Dief-lelon. Le Directeur de la Compagnie Hollan-
doife rend vifite d un grand Seigneur Perfan. Arrivée du
nouveau Direfteur.
Miniftre
d eM a ltfce.
T E retournai loger à mon ancien j J Caravanferai, peu après mon ar-|
rivée , bien que Mr. le Directeur
m’eût fort preffé de refter chez?
lui. J ’allai enfuite rendre vifite à
mes amis, St entr’autres à Mr.Bil-
lon , Gentilhomme François , Mi-
niftre de Malthe à la Cour de Per-
f e , lequel n’y étoit que depuis le
mois de Décembre , & avoit déjà
pris fon audience de congé le 22.
de Mars 1705. il vint aufli rendre
vifite à notre Direâeur, qui le retint
à fouper. 11 nous regala à fon Félicita-’
tour le 12. & le 13. pendantlesfê-
tes de Pâques: Le vingtième j ’ai-dc pâlai
aüfîi rendre vifite , & fouhaiter a»“ -,
les bonnes fêtes à Mrs. de la Compagnie
S H i pagniè Angloife, qui me régalèrent
10 .Avril, à dîner.60 à.fouper. Leflendemain
j ’allai voir les Ecclefiaftiquesaime-
niens de la ville. 8c de J u i f a-, .pour
leur fouhaiter aufli les bonnesfêtes,
de la part de Mr. le Direâeur, envers
lequel ils s’étoient aquittezde
Le. vingt-einquieme. on
Il y a un beamppntde pierre. Nous
n’eûmes pas moins de lacqes que la r ; ..M à i .
veille, .& nous envoyâmes unepari¿gS'jc
tie du poiffon.àMr. llaftelein. Nous pofflbn'.
tuâmes, aufli une. vingtaine de pigeons
, avant de retourner àljpa-
han...
Le ira//è»fedecemoisleMiniftré
de France vint voir notre Direc-
•qglde&oitï
beuii de recommença lie .deuila^l. Huffein.
Huffcin. £)eux jours après j ’ a c c o m p a g n a i teur, qui. le retint à fouper. Nous
Mr.le.Direfteur.^. 'au nouveatijar-
din du R o i, qui a près de 5. lieues
de tour , & où nous paffâmes trèsagréablement
le tems.
lui rendîmes fa vifite le. lendemain,
& y reftâmes deux heures de tems.
Le vingt-huitième., Mr. Kajiélein Nouvead
fit favoir à tous ceux , qui é t o i e n o Ç c n e r a l
de Jà Nouvelle Nous reçûmes peu après l’agréa-1 employez, fous lui, au fervice de la' compn-
» ble nouvelle du gain de la bataillé Compagnie., que Mr. U H h H I
Hodâct. de Hochftet, par les Alliez fur. la “
France , ce qui caùfa.une.joié uni-
verfelle. parmi les An fo is & les Hollandais.
. .
Le premier jour de Mai on folem-
nifa la fameufe proceffion, de Huffein,
àpeu près. comme l’année precedence.;
mais il. s’y trouve toujours
quélqu'e difference..
Le huitième j’allai voir, à 3:. lieuës
Procef-
fión de
Huffein*
Jardin du
Roi.
D o ù a -
nierSi. â .
Description
du
jardin du
Roi.
Hoorn , . General. de. cette: Compa-* n es'
gnie, s’étoit demis de cette charge,
en faveur de Mr. Jean de Hoorn, & lincèffur
les déchargea du ferment, de fidé-’cc fnjet.
lité qu’ils avoient. prêté au pre-';
mier ,. &.. qu’ils devoient renouvelle];
à- fon fuceeffeur. Les:lettres .de
Bataviâ qui avoient apporté cette
nouvelle furent lues publiquement,
& on tira le'canon à la leâure de
,chaque lettre ', comme cela fe fait. ..
dans tous les lieux où la.Compagnie
a des bureaux &r des établiffe-
mens. Cela fe fit dans le jardin de
la maifon des Indes, fous le Tàlael,
efpece de theatre ou de galerie ouverte
par devant & des côtez , au
milieu duquel.il y a une fontaine.
On paffa leârefte de la journée à
¡boire des fantëz, & àfairedes feux
de joie, & d’autres rejouïffances.
La Pentecôte étant furvenuë Mr. le
Direâeur nous régala fplendide-
ment, à fon ordinaire, i
Comme il y âvojt encôre des and’Ifpahan
, un desyprincipaux - jardins
du Ro i, nommé IConma, fitué
dans une belìej.plaine remplie de
villages St d’autres jardins, dont la
vue eft charmante du côté des mon-
tagnesih II y a desçpfficièrs . de la
Doiiane en ce quartier-là, pour recevoir
lessdroits des marchandifes.
qui y paffent. Ce jardin eft divifé
en deux parties &: ceint de murailles.
On trouve au milieu de la premiere,
un grand étang, fur lequel
on fe promene, en bâteau; & qui eft
rempli d’oifeaux , qui font un effet
adnurabHf K Î |® I Î i^ S è tL â a n g _ ^ ^ ....
un grand édifice ruiné. Il y paffe tiquitez^ aux environs d'Ifpahan,
un canal, qui vient d’affez loin, & que je ii’avois pas vùê’s , ,je,.refo'l|s
qui fert à l’arrofer. Aurefte ce jar- de les aller vifiter. Je nje rendis’ én
din n’a rien de confiderable, qu’une premier lieu à la mon tagne de Diefbelle
allée, & quelques petits:canaux.
jardin de Nous fûmes de ce jardin à celui
. h Reine- ¿ e ja R eine-Mere, nommé Mar-jam
félon, au nord de lariviere de Zen-
deroe , où l’on trouve plufieurs autres
montagnes feparée&clans.la plaine.
LeSihabitans 'de cé-qùartie.t-là
nement habitéespar-desigeans. Gèl--
le-ci rfeft feparée -d’une autre .que
beek, où nous arrivâmes de bonne s’imaginent qu’elles étéÿnt ancienj.
heure, & nous divertîmes à la pê-
^j|^^fjantf:® ît 'iS ^ ^ q ,^ ^ I .. _ ........
pour cela. Nous y rétiflimés' ’fi ipair;unq jfence,.parlaquçlleles eaux ;
biep,®que nous recommençainës leU’écoql*en:t5..-;|Dn trouv'&fnr le fom--.-
-Îendéinain dans ïa riviere d e# ff(^m e r tK ^ :pf6Éiidfe?i^i'ar lsfofiîie ' '
qui y paffe , & fur laquelle d’un pain de fucre, la meilleure partie