170- pouvoir s’étend jufqu’ à faire punir
13. Dec. de mort, ceux qui font fous fa direction
, lors qu’ils le méritent.
Tous les Médecins, les Chirurgiens.
& les Droguiftes reçoivent leurfa-
laire dans ce bureau ou cette chan-
celerie. On employé dans cette
Apôticairerie, 8. apoticaires , qui
ont 5. garçons, & plus de quarante
ouvriers. Auffi ,en tire-t-on tous
les remedes 8c toutes les drogues
dont on a befoin pour les. troupes
Sc les flottes de fa Majefté,
plufieurs petites chambres , où lo- j 708.
gent le Médecin de l’hôpital, l’A -r. Janv.
poticaire, & le Chirurgien. L ’A-
poticairerie y confifteen trois chambres,
2. pour les drogues, Sc la troi-
fième pour les herbes - dont on les
compofe.
On voit à côté de cet Hôpital Drappe:
une drapperie, dirigée par un drap-rc'
pier qu’on a fait venir exprès de
Hollande ; Sc une Verrerie de l’autre
côté de la riviere de Mofcua ,0x1
l’on fait des miroirs, entrelefquels
Dircaeur Le Directeur de cette maifon eft j J en ai vu ,
dei-Apo- je g)0&eur fcicairene. Areskin- e, Ecoffo-i s d- e— naaunes
quiavoient plus de 3.
de long.
On étoit auffi oction,
Sc premier Médecin de fa Ma- cupé à reparer la muraille rouge de
jefté Czarienne, qui lui donne une j la ville, Sc furtout_à l’eft Seau nord,
penfion de 1500. ducats par an. Il
y a quatre ans qu’il eft au fervice
de ce Prince, qui a beaucoup de
confideration pour lui à caufe de
fa capacité Sc de fon mérité perfon
auffi-bien que le Château. Déplus,
les trois Jefuites , qui fe trouvent
en cette ville, dont il y en a deux
Allemands Sc un Anglois , ont fait
bâtir une petite Eglife dans la Slanel,
Sc il s’eft fait aimer de toute bode , laquelle ils ont fait peindn
la Cour par fa douceur Sc fonhon- en détrempe en dedans.
* -* r • v» ' 1. • r ^ r I T p -twomioof' àmit /Îp Va
Hôpital.
nêceté. "Sa Majefté lui fit prefent
de deux mille écus lors qu'il entreprit
ce grand 8c pénible ouvrage.
I lfe flattoit, lors queje partis de
Mofcow, que tout feroit en état dans
un an, 8c il étoit occupé à faire
cueillir de tous côtez , Sc à appliquer
fur du papier avec une propreté
charmante, toutes les principales
herbes Sc fleurs , qui fervent
dans laMedecine,dont il avoit déjà
rempli un livre. 11 me montra
auffi un quignon de pain bis pétrifié
; 8c me dit qu’il avoit deflein
d’envoyer chercher en Syberie, des
limpies , des fleurs Sc des plantes.
Cette Apôticairerie a deux jardins.
Je trouvai auffi, à mon retour de
Perfe, qu’on avoit bâti à Mofcow,
un hôpital pour des malades. C ’eft
Le premier jour de l’an 1708. fut
célébré avec de grandes rejouïlfan-
ce, 8c par un feu d’artifice dans la
grande place , où fa Majefté Czarienne
donna un feftin dans la loge,
dont on a déjà parlé. Quelques
jours après ce Monarque en donna
un autre dans la maifon de Monfr.
le Fort, qui appartient prefente-
ment au Prince de Menfikof, qui l’a
fort aggrandie Sc embellie. Après
le repas fa Majefté rendit les vi-
fites accoutumées aux marchands
étrangers, 8c commença par notre
Refidenp , de la maniere qu’on a
marquée ci-devant. Il y refta près
de deux heures , 8c en fit plufieurs
autres enfuite, étant fur le point de
fon départ pour fe rendre à l’armée.
Monfr. Grundt, Miniftre de Danun
bâtiment'de bois , fitué le long ¡»emarc, arriva en ce tems-là; & la
de la riviere de Joufe, dans la J/æ-j plupart des marchands d Archan-
bode Allemande. Cet hôpital eftdi- ¿¿L vers L fin du mois , comme à
vifé en deux parties , dans chacu- l’ordinaire,
ne defquelles, on trouve 7.1itsd’un
côté,8cdix del’autre, chaçunpour
deux perfonnes, 8c 9. dans le rangl
du milieu , pour une feule perfon-1
ne. Il y a trois fourneaux dans l’une
Le fixième Février , on fit enco- Rebelles
re décapiter 70. des principaux re- «ccutez.
belles d’Aftracan-, on en rompit 5 ;
Sc on en pendit enfuite 45.
Après avoir obtenu mon fécond
palfeport, je pris congé de notre
Refident, 8c de tous mes amis pour
8c dans l’autre de ces divifions : I
la chambre anatomique eft entre - .
deux. Le fécond étage contient]partir le dixième, aiant déjà arrê-
270g. té les voitures, dont j’avois befoin,
e. F e r . jufques à Koningsberg. ' Je me rendis
après cela chez Monlr. l’Envoyé
d’Angleterre, où fe trouvèrent tous
les marchands de cette nation. Nous
y paifâmes la foirée avec beàucoup 1708.
de plaifir, Sc puis j’allai me, prepa- 14. Fer,
rèr a partir en traîneau pendant la
nuit.
C h a p i t r e L X X X V I I .
Départ de Mofcow. Arrivée d Waefma, d Dorgoboes, d Smolensko
, & d Borisof. Villages brûlez par les Mofcovites,
Retour d Mofcow.
Départ Ous nous mîmes en chemin à
de Mqf- une ileure du matin 8c arrivâmes
fur les 8. heures à Wefomke, à
35. JVerftes de Mofcow. Nous é-
tions 7. de compagnie , 4. Anglois
detix Allemands 8c m o i, 8c avions
châcun notre traîneau , 8c 2. pour
nos valets, outre 5. chevaux de relais
au cas qu’il arrivât quelque ac-
_ cident en chemin, comme cela eft
allez ordinaire. Nous avions auffi
pris foin d’en envoyer à Smolensko,
huit jours avant notre départ,pour
s’y repoferen nous attendant. Après
avoir fait encore49. Werftes juiques
à Modenovo, nous traverfàmes plufieurs'villàges
, Sc une plaine, où
nous rencontrâmes à minuit un
grand nombre de traîneaux , Sc arrivâmes
fur le midi àOftrosjok, village
fitué dans un bois, à44. JVerf-
tes du précèdent. U y en a 37. de
Arrivée à là à Waefma, où nous arrivâmes le
Waefma. treizième. C ’eft une grande ville,-
qui a un château de bois 8c plufieurs
tours de pierre. Nous en
partîmes fur le midi, 8c arrivâmes
le quatorzième à Dorgoboes après une
ADor- traite de 69. Werjles-. C ’eft une
joboes. pauvre ville , autour de laquelle il
croît de très-bon chanvre. Nous
y paifâmes le Nieper, Sc une fecon.
de fois à Phova,qui en eft à 44. [Vérités
; & arrivâmes le quinzième à
A Smo- Smolensko après avoir fait encore 36. 1
“s 0. JVerftes. Il fallut y montrer nos paf-
feports au Gouverneur , qui nous
reçut fort honnêtement, Sc nous en
expédia d’autres jufques aux frontières
, outre qu’il nous donna une
efeorte pour notre fûreté: en échange
nous lui fîmes prefent d’un petit
quartaut de vin. Cette ville,
qui eft allez grande, a un Evêque,
quelques Eglifes de pierre Sc plufieurs
autres de bois.
Nous en partîmes fur les 5 .heures
avec les chevaux de relais, que
nous y avions envolez., Sc trouvâmes
les chemins remplis d’eau, 8ç
peu après un enclos avec une porte
où il y avoit une garde, d’où nous
avançâmes jufques à Krano-felo, où
nous paifâmes la nuit, après une traite
de 44. W ’.rftes. Nous continuâmes
notre route à 7. heures du matin
par une grande gelée , 8c rencontrâmes
les bagages du Prince
de Menfikof, aVec quelques carof-
fes, dans l ’un defquels étoitlaPrin-
cefle fa femme , qui alloit à Smo- Arrivé«
lensko. Vers le midi nous parvîn- ^ur i£s
mes fur les terres de Pologne, & f j f t l
deux heures après à Dobroofna, a-
près une traite de 23. JVerftes. Nous
y reliâmes jufques à 9. heures du
foir, Sc arrivâmes fur les 3. heures
du matin à la ville de Copies , qui ACopi,
en eft à 6. lieues d’Allemagne ¡chaque
lieuë faifant 5. JVerftes, comme
il a été dit, car on compte par lieues
en deçà de Smolensko.
Dès le matin nous montrâmes
nos palfeports au General Allert,
Ecûjfois de nation ,. qui nous reçut
le plus honnêtement du monde, 8c
nous dit que nous aurions de la peine
à palfer par Koningsberg, à cau-
,fe des troupes Suedofes ,qm étoienc
en marche de ce côté-là ; fur quoi
H h h 3 nous