i-7°7
2,5. F e v .
où elle fc mit fous la prote&ion du, gnes, 8c arrivâmes fur IefoiràffÆr-1707.
' Gouverneur de cette place, qui lu i\dahan, après une traite de 8. lieues.-
Depart
d e l’A il'
teur.
' y paye 8. fols de chaque bête de
Marsi
fit donner 30. Mamoedies ■> ou deux
ducats par jo u r, pour continuer fon
voyage. On difoit qu’il étoit relié
un François auprès d’elle, & qu’elle
étoit accompagnée d’une trentaine
de domeftiques de ce Gouverneur.
Cette affaire fit beaucoup de bruit 8c
on en attendoit le dénouement avec
impatience. ■ On en parlera plus amplement
dans la fuite.
Cependantcommelejourde mon
départ approchoit, j’allai prendre
congé de tous mes amis à la ville & à
J u if a, après avoir écrit à Batavia 8r
à Gamron. Je me rendis enfuite chez
notre Directeur, qui me retint à fou-
per. Sonfecond m’accompagna le
charge. Le lendemain nous parvînmes
à un jardin du Roi nommé Garf-
tasjabaet, d’où l’on voit plufieurs
autres jardins & des villages, & une
grande plaine bordée de montagnes,
qu’on laiffe à droite. Nous y trouvâmes
prefquè par tout l’eau gelée;
8c arrivâmes fur les 2. heures
au Caravanferai de Gaef, à 5. lieues
de celui où nous avions paffé la nuit.
Nous nous remîmes en campagne à
4. heures du matin dans une belle &
grande plaine, & avançâmes jufques
au Caravanferai de Baes*abaet, à
5. lieues du dernier. Jufques ici,
nous n’avions guère trouvé de mailendemain
, avec 7 . coureurs, juf-| fons de plaifance, mais de très-
quesau Caravanferai de ICoèfgonna, beaux chemins. Le lendemain nous
vis-à-vis du jardin du Roi. Nous y rencontrâmes deux Géorgiens Ma-
foupâmes aux flambeaux, & puis \hometans, avec une fuite de 13.
m e s a m i s s’en retournèrent a la ville, a 14. perfonnes, tous pourvusdar-
8c j ’allai un peu me repofer étant fort 1 mes a fe u , de lances, de bou-
enrhumé. Je fus joint le lendemain cliers, d’arcs 8c de fléchés. Ils al-
pardeux Arméniens, dontl’un, qui lofent trouverleRoi, 8c fe drvertif-
parloit Hollandois , devoit faire le foient en chemin à tirer de l’arc, 8c à
voyage avec moi. faire des courfes de chevaux. Nous
Nous nous mîmes en chemin le nous arrêtâmes quelque tems pour
deuxième de Mars, à 9 • heures du ma- les confiderer, en attendant nos be-
tin , 8c trouvâmes la plaine inondée, tes de fournie, 8c arrivâmes fur les '
Nous ne laiffâmes pas de-latrav.erJ 2. heures à Cachan, après une traite
fer, à l’aide de plufieurs petits ponts, dé 6. lieues. ' J ’allai m’y promener
8c arrivâmes fur les 3. heures au Ca- dans les Bazars , où j’achetai plu-
ravancerai de Riek après un e. traite fieurs pièces d’étofes de foye ; qtii y
de 5 lieues. I l faifoit un vent froid, font très-belles,', comme on l’a déjà
Scia plupart des montagnes étoient j obfervé, & fur tout à fégard des cou-
couvertes de neige.Nôtre Caravane leurs. ^
confiftôit en p. perfonnes à cheval, L efeptieme de ce mois, commen- ç ran^
8c 8. bêtes de charge, fans compter ça le grand jeûne des Arméniens, qui
les valets. J ’avois 3. chevaux, 8c les dure 49. jours, pendant lefquels i l pj^ns.
autres appartenoient aux deux Ar- neleur eft permis de manger ni vian-
mcniens, qui avoient 3. coureurs pour (d e, ni poiffon, ni beurre, ni oeufs,
accompagner le bagage. Nous a-1 ni lait, même en voyage. Comme
vions encore deux Arméniens, char- cela leur eft expreffément enjoint
gez demarchandifes;quelquesGeor- \ par leur Patriarche, ils n y contre-
giens &c le conducteur delà Carava- j tiennent point, 8c ne mangent que
ne. C o m m e nous étions convenus de du pain, du ris, de l’huile, des hervoyager
le jour, 8c de nous repofer bages 8c des fruits, chofes qui ne
guère âun Voyageur ; a_
. . i j .— i C.-X WÊÊséSeÊMiBm Rr conviennent pendant la nuit, à caufe du froid, 8c fruére àun Vovarieur-, a
pour éviter plufieurs inconveniens,
nous continuâmes notre voyage à 7.
heures du matin, 8c.trouvâmes deux
Çaravanferais au bout de la plaine.
Delà nous entrâmes dans les montaconviennent
la vérité, il leur eft permis de boire
du vin. .
Le lendemain nous continuâmes
notre route par la. même plaine,où
l’on voit plufieurs maifons de campagne,.
1707.pagne, 8c nous rencontrâmes une
7. Mars, fécondé fois.les Géorgiens, dont on
vient de parler, à côté du bourg
de Siejïen , où nous dejeunâmes,
aiant les montagnes à dos, 8c arrivâmes
à 4. heures au Garavanferai
d ’Abbi-Jifierien après une traite de
6. lieues. Le lendemain nous rencontrâmes
plufieurs Caravanes &c
avançâmes jufques à Gajfum-aba, à
5. lieues de l’endroit où nous avions
paffé la nuit. Le jour fuivant nous
trouvâmes la plaine remplie de laboureurs,
dont les charuës étoient
tirées par deux, boeufs ; 8c nous arrivâmes
à Corn fur le midi. Nous
n’y reliâmes que jufques à la pointe
du jour, 8c continuâmes àtraver-
fer la plaine, qui eft coupée de plufieurs
ruiffeaux, dans l’un defquels
deux de nos’chevaux de bât fe ren-
verférent, par l’imprudence des con-
dufteurs; mais on eut le bonheur
de les en retirer fans perte, auiïï
bien qu’un valet Arménien, tombé
de fon cheval. Nous rendîmes grâces
à Dieu de nous en être fi bien
fauvêz. Cependant cela rie laiffoit 1707.
pas d’arriver fou vent, nos chevaux R Mars; ■
étant des plus chétifs,; aufïï fus-je
fouvent obligé de conduire par la
bride, celui qui portoit mes har-
deSj de crainte qu’elles ne fuffent
mouillées, bien que j’euffe eûla précaution
de faire couvrir mes coffres
de toile cirée à Ifpahan. Enfin, a-
près avoir encore traverfé quelques
canaux, nous arrivâmes dans un lieu,
où nous trouvâmes plufieurs tentes
noires, 8c fur les 3. heures au bourg
de Sauwa, qui eft fort grand 8c ref-
femble à une ville, étant ceint d’une
muraille de terre. On y voit de
belles tours, 8c une grande Mofquée,
couverte d’un dôme bleu glacé, 8c
un grand cimetiere hors des portes.
Ce lieu-là reffemble de loin à une
forêt, à caufe des arbres qui y a-
bondent, 8c qui font un très - bel
■ effet en été. En voici la repréfenta-
tion. C’étoit autrefois une belle ville,
mais elle eft toute ruinée aujourd’hui,
comme plufieurs autres
villes de Perfe. On y trouve cepen