Sí V O Ÿ A G É S
17Ô3. nant de Moftotl, y avoit été attaqué
7. Maîi par'trois barques, dans chacune def-
quelles il y avoit 18. pirates. Ruf-
ftensi que celle du-Gouverneur qui
étoit niiez' bien pourvue d’armes,
fans 'être chargées , s’ëtèit fi bien
défendue, qu’elle’ avbît tù'é 3.' de I
Ces piraüeS:Sc- obligé le refte à prendre
la fuite : que cet accident avoit
fait retourner ce Gouverneur à Mof-
coii y maïs; qu’il avoit-laiffé un de fes
gens' dans le- village pour s’y faire
panc'er des-bleffurès qu’il avoit reçues
dans ce combat.
Noùsrefolûmes de nous tenir fur
nos.gardes , & préparâmes nos armes
pour nous défendre en cas de
befoin , avec une quarantaine de
moufquets &■ de piftolets que nous
avions f-St -nous tinmeStoufe la nuit
'a’D. Rùffièn & un voyageur Arménien
en fenfinelle..;
L e huitième, nous arrivâmes à la
pointe du jour à Bormino, qui eft:
-à 100. werftes de la- dernière ville
où. nous1 avions-pâïïe j 8c nous y
'trolivâmes lé rivage rempli d’arbres
des1 deux- côtés , & la rivière de
-petites Iflës. Sur les 8.'heùre’s
nous arrivâmes au bourg de Goe-
•kina , qui appartient atï Comté
~-dè ' -Gollowih. Ce ¿bourg s’étend
fort loin le long de la riviere, 8c
-contrent, -à- ce qu’on d i t , 7006.
maifOns.- Les païfans nous y vinrent
apporter du pain à vendre.
En continuant notre route , nous
-vîmes plufieurs Iiles dotantes fur la
-riviere, qui-eft fo r t’large en ces
quartiers-là. Sur les 10. heuresnous
-traverfâmés celle de Soera, qui
-vient du midi, où commencent les
■hautes montagnes, au défions def-
;qùêHes il y a un grand village nomm
é ' 8 c f o i le fômmet' lavil-
Waffieli- flë dè PftaJJièligcrrod, qù’dh*' ne peut
gorod. -pas voir de la riviere. On me dit
qü’ëllë étoit petite Sc-fans' mufail-
-les-,’ & toirtés-les maiibns de-'bois1,
-à- werftes dë Nifeh. Ce quàr-
ticr là eft rempli de Tartares Cze-
remijfes, qui s’ étendent jufques à
Cafdh. Nquspàflâmés'à côté-delà
-riviere .dé IVetluga à- gauche , &
proche du monaftere de Jttnka à
droite. Sur lès -4. heures nous arrivâmes
à la ville de Iùifmademianski, 1703.
à 40. werftesde la derniere. Elle 8. Mau
eft affez grande, & s’étend le-long
de la riviere , & -en partie fur laki.
montagne, 8c eft-aufli fans murailles.
Le', vent slétant- m-is;-àu.<fud,
nous appareillâmes notre voile-, 8c
trouvâmes en avançant, les deux
rivages remplis de tilleuls, 8c plufieurs
Ifles , fans aucunes monta-*
gnes. Nous' paffâmes pendant la
nuit devant la ville de- Sabakzar, Sabakinf.
qui eft fur la droite à 40. werftes
de la précédente, auflî fur unehau-
teur : Elle me parut fort jolie. A
30. werftes de là nous trouvâmes
celle de Kokfchaga fur la gauche*. Kokfcha*
Le neuvième nous vîmes- à côté de..8*1
nous de hautes montagnes, 8c une
grande barque , accompagnée de
plufieurs autres, allant à Cafan, le
tems étant calme, humide & chaud.
Sur le midi nous paffâmes devant
Blowolska, qui n’eft qu’à 80. werftes '
de Cafan fur la droite ;■ 8c enfuiteà
Bellawalska, où nos -gens allèrent.
chercher - des - rafraieh-iffemens. A
■trois-heures- nous-cinglâmes à côté
de la villo de Swyatski avec-un vent
favorable. Elleelt fituécfuruncémi-
neficë, 8c pourvue d’une citadelle.
I l y a-àuflî plufieurs’ églifes 8cmo*
nafterëSde pierre,* mais- les murail-
leS'!8t-lès maifons-'eh-font de bois.
La riviere de Swyag'é,qui vient du Swyatski.
fud-eft, paffe* à côté 8c en fait le
tour, renfermant-comme une Ifle,
puis ¿tombe dans le iVolga. On voit
vis-à-vis de la Ville-, du même cô*
-té , au coin-d’une -montàg-në‘-,: le
•village nommé- Soldaetske Slabode,
entre lequel '8c -la -ville cette riviere
tombé dans le Wolga, comme il pa-
-roit'dans le deffêin que-j’en -ai fait
au num. 25. Où l’on voit une Ifle •
devant la riviere de Swyage. Nous •
côtoyâmes cette montagne 8c pour-
fuivîmes notre routej fud 8c à demi
eft-, 8c:fur:les-é. heures nousap-
perçûmes la ville - de Càfan à notre Cafan.
Igauc-hë-, à 4. werftes de diftance.
Elle paroit beaucoup à-c'aufe du
grând nombre des églifes 8c des mo-
| nafteres, dont elle eft remplie, 8c
de fa citadelle ceinte d’une muraille
de pierre. Nous avions paffé
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