chaque cceôtttée j
»3. Noy. de laquelle il
Sc fur le devant
. ,..... _..... y a dcu\ colomnes
de petitgs. pierres , entre lef-
quelles il-s’en trouve de bleues. La
bafe en a 5.. pieds, de large, Sc une
Sc que Sultan Achmet fon frere a- 1703.
voit été élevé fur le trône en fa3°. NoV.
place. Cet Arabe étoit très-proprement
habille, 8c n’avoitcependant
apporté qu’un pauvre préfent, fapetite
porte avec un eiçalier a noyau, voir, une paire de bortines-jaunes-,
qui a auffi 15. marchés. Elles font deux ou trois mouchoirs ordinai-
fort endommagées par les injures du res, une poignée de dattes 8c deux
tteerrnnsshi. 8„ç il parait qu.’ei lJles,H ontBété | bâtons, de cire. Moniteur. Kfifteltm
une fois plus élevées qu’elles ne font
à préfent. L ’efcalier en, eft il étroit
qu’il faut qu’un homme de taille
ordinaire fe deshabille pour y monter,
comme je fis, 8c paffai la moitié
du corps au delfus de la colom-
ne. Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire
eft que lors qu’on é-
branle une de ces colomnes en fai-
fant un mouvement du corps, l’autre
en rèffent lesfecouffes 8c eft agitée
de même. C ’eft une chofe dont
j ’ai fait l’épréuye, fans en pouvoir
comprendre , ni apprendre la rai-
fon. Pendant que j’étois occupé à
defliner ce bâtiment, qu’on trouve
t tafdieiîe au num. 71, un jeune garçon de 12.
d’un en- à 13. ans, boffu par devant , grimpa
en dehors , le long de la muraille,
jufqu’au haut de la colomne,
dont il fit le tour, & redefcendit
de même fans fe tenir à quoi que
ce fo it, qu’aux petites pierres de;
ce. : bâtiment, aux endroits où la
chaux en étqit détachée ; 8c il; ne!
le fit que, pour nous divertir.
N.OUS- retournâmes à la; .ville un
fant.
ne voulut pas ouvrir fa lettre, qui
étoit cachettée , fans, addrefife, ni
recevoir fes prefens., ne comprenant
rien à fon procédé.
Le trentièmenous fumes , en cote
hors de la ville , 8c. je cherchai un
endroit propre à en faire le deffein,
dans la faifon où nouÿ,étions, par>
ce que cela eft impolfible.en été,à
caufe du nombre., des arbres-8c des
jardins dont elle eft entourée, Nous
montâmes .fur une éminence, pour
voir un bâtiment conftruit;ccntre
un rocher, dont on parlera.-en.fai-
fant la defeription de la .ville.-. J’y
trouyai. les. canaux 8c. les. fontaines
gelées, non-obftant que ceffuffent
des .eaux vives;
Les équipages du Roi arrivèrent
fur ces entrefaites , 8c remplirent
tellement le Chiaer-baeg 'de pouiîîe-
re qu’il fallut l’arrofer. Monfieur
Kaffelein en aiant été averti,, m’en-
voia avec toute fa famille , . à l’endroit
que j’avois. choifi pour faire
le deffein de la ville , pour voir le
■ ■ H i l lH M H H jM — 11 Rdif, qui de voit y paffer. us
peu avant le coucher du foleil, 8c nous y rendîmes, habillez M plus
le tems fe mit àia. gelée avec tant
de violence, que l’eau gela dans ma
chambre , 8c, cependant il faifoit
chaud pendant le jour. I l tomba
même un peu de neige.
Le vingt-huitième f i arriva un A-
ra.be,d’Alep, avec une lettre, à ce
qu’il pretendoit, du Buffa de cette
Ville, au . Directeur de notre Compagnie,
Mais tout ce qu’il lui dit
étoit fi confus, 8c. il avoit les yeux
fi égarez , que nous jugeâmes qu’il
avoit le cerveau bleffé. Il avoit l’air
d’un Ecclefiaftique , 8c, peut-être
qu’il étoit forti de Turquie à caufe
des troubles qui y regnoieht ; car
on avoit appris 'ilsp ah an, quelques
jours-avant notre arrivée;, que le
grand Seigneur avoit été depofé,
proprement qu’il nous futpoffible,
8c nos chevaux bien caparaffonnez,
en quoides Perfes.excellent.- Nous
attendîmes une groffe heure au cimetière
des Chrétiens, 8t .puis nous
vîmes paraître un grand nombre de
perfonnes à cheval, 8c les équipages
de Sa Majefté chargez fur des
mulets. On avoit envoyé.de la ville
fix élephans au devant de ce Prince,
dont il. en- refta 4. au Ghia.er-
baeg, ,8c les autres pafférent outre.
Le Roi arriva une demi-heure avant
le coucher du Soleil, fuivi des principaux
Seigneurs de fa Cou r., 8c
d’une grande foule de. peuplé. Il
étoit à leur tête, monté fur un-beau
cheval châtain , 8c paffa à-c-ôté de
nous, proche d’une petite riviere,
où
r H I H nous nous étions, rangés â.çhe-
3q,; N?« v a l , én l'attendant, -Nous : -le ,far
luimes avec un profond refpeéf , 8c;
il- arrêta fes: regards fur nous. -Comme
le pont; fur lequel; il devoir pal,
fer-étoit petit,, la plupart de ceux
qui l’accompagnoient pafférent :la
riviere à gué. Il ne laiffa pas d y
tomber pluiîeurs de ceux qui seraient..
trop preffez- à paffer fur le
.pont.I •jP.our éviteri set inconve-
nient-nous, prîmeslechemin de Julfa
, ,8c arrivâmes au logis avec la
nuit. On-;aurait de la peineacon-
cevoir le nombre des perfonnes, qui
accompagnent le Roi en ces occa-
fions-.l-à,; ion dirait que c’eft une armée.
Celui des chameaux n’eftpas
L -E .-LEy B R U. N. -1,87
.f^e■rv,vè ~a vec pr l uf-i-e-u--r-s aut res -,V d~a--n-s 1704
de i’efprit.devin. Ils fqnt tous d’un i. janv.
goût admirable , fur . tout dans la
poêle.,
Le premier;jour de l’an 1704, nous. J ou r de
allâmes faire les complimens ordi- “ *
naires, à la maniere du pais, à Monfieur
moins, furprenant, auifi n’en avois-
je jamais tant vu à la fois. Il y a-
voit outre c e l a une foule prodigieu-
fe de toutes fortes -de perfonnes,-à
■pied 8c à cheval, au Chiaer-baeg.
sLe Roi : traverfa un d«. fes jardins
.pour fe rendre au Palais , précédé
de deux léopards, dont il fe'fert à
. la chaffe, 8c de quelque? faucons.
. S e s . femmes arrivèrent le même
iÎoir. .’ j , .rAMwr m B H
Nous célébrâmes la fête de Noël
le quatorzième Décembre, chez Monfieur
Knftelem, Sc allâmes rendre vi-
fite le lendemain aux moines des
trois Couvent?, qui font hors delà
ville. Deux jours après, nous vîmes
, à la maifon de la Compagnie,
une corneille blanche, qu’on y avoit
;déja vue plufieursfois, fans la pouvoir
tirer, 8c qui fut prife peu après
Mans les filets de fa Majefté. On
nettoya en ce; tems-là un petit é-
tang, dans lequel on trouva quatre
fortes de petits poifions inconnus
PoiHons .parmi nous , favoir des Ghaerma-
extraor- ou poiiïons d’anes 5 marquetez
dmaires. .CQmme ;s’ils étoient couverts d’un
refeauj des Sjir-ma-ji, ou poiffons
de la it, avec de petites écailles
marquetées ; des Saraep , poiffon
qui eft - vert fur y le corps , 8c
,blanc fous le ventre, 8c qui nage
ordinairement fur la fuperficie de
l’eau : la quatrième forte confiftoit
■en un feul petit poiffon, qui n’étoit
point grandi depuis deux ans qu’on
l’y avoit déjà vû , Sc que j ’ai con-
Kaftelein, qui nous retint à dîner
8c à fouper, au nombre de 30,
8c nous regala fplendidement, outre
qu’on fervit des confitures 8c desra-
fraichiffemens entre les repas. L’Agent
à’Angleterre ne put pas s’y
trouver, à caufe de quelqu’indifpo-
fition } mais fon fécond s’y rendit
avec fon maître d’hôtel, aufli-bien
que le. Per & Antonio Dejiiro , Re- ReMcnt
fident de Portugal, homme de me-^jp0Itu‘’-
rite, qui avoit vû le monde, 8c fa-
voit parfaitement bien vivre. . Il y
avoit auifi plufieurs marchands Arméniens.
Cette fête n’eut pas cependant
tout l’éclat qu’on avoit accoutumé
de lui donner, a caufe de
la mort de la maitreffe. de la maifon
; & on ne, fit qu’une falve de
quatre pièces de campagne, au matin
, pour avertir qu’on la devoir
celebrer, au lieu de plufieurs qu’on
fait ordinairement.en eette occafion.
Ce lignai y attira bien du monde
de Julfa. Comme j’avois l’oeil au cierge
guet, j ’apperçus un cierge allumé,
de 5. à 6. pieds de long, 8c gros à :
proportion,-différent de tous ceux
que j’avois vû jufques alors , orné
du haut en bas d’une maniere toute
finguliere. Il étoit pofé fur un
grand plat pour garantir les tapis de
la cire qui en tomboit,8c donnoit une
-clarté furprenante. Il plut fi fort
pendant la nuit 8c le jour fuivant,
que les chemins en devinrent impraticables
., chofe affez extraordinaire
en cette faifon. Mais le Jixi}-
me, jour des Rois, le tems fe remit
au beau. Nous fûmes regalez quel- Regai de
ques jours après par l’Agent à’An- a-j^fgic-
gleterre , comme nous l’avions été terre,
chez le nôtre le premiçr jour, de
jl’àn, outre que le canon fe fit entendre
à toutes, les fantés. Il y eut
auffi de la mufique à la maniere du
Ipaïs. Sur le foir il s'y rendit un
danfeur Géorgien, qui voulut faire,
paraître fon addreffe, 8c ne fit pas,
n A