de la. riviere, contre une montagne ,1
J ^ a a s l i - b iM que le château , qui eft
' affez grand , Se ceint d’une muraille
de bois. Les rues, en font
larges , & il y a plufieurs Eglifes
de bois. Au relie cette ville eft .affez
agréable, par le grand nombre
des arbres., dont elle eft environ- J
née : il y a un grand fauxbourg de
l’autre côté de la riviere , fie on
compte qu’elle eft à 60. Werftes de
Petroskie. Il fallut encore y changer
de chariots , Se comme on les
& une fécondé fois la riviere, qui 1707.
étoit gelée, & arrivâmes fur le midi 16.0a.
à Tr 0jet skie, d’où nous allâmes coucher
fait venir des villages d’alentour,
on eft obligé d’y refter. quelques-,
fois affez long-tems. Il y avoit en'
ce tems-là beaucoup d’officiers Suédois
prifonniers en cette ville. Nous
en partîmes le lendemain, & tra-
verfames plufieurs villages & des
Arrivée à terres labourées. Le treizième nous
infère, arrivâmes à Infer et où il fallut en-
Provi- eore changer de voitures. Nous y
lions à bontrouvâmes, comme par tout ailleurs,
marché. ]es provifiohs à grand marché, puis
qu’on n’y donnoit qu’un fol d’une
poularde , 8e autant .d’une vingtaine
d’oeufs : on en a même 40. ou
50. en de certains tems. J’y acher
taiun bon dindon pour 3. fols; un
cochon de lait pour autant , & un
gros cochon pour vingt fols. Un
mouton n’y valloit pas plus de 10.
fols, un agneau 5 , une oye 2, &
le pain à proportion,
situation ' Au refte cette ville eft des plus
de la vil- communes, Ôr le chateau n a qu.ü-
le- ne muraille de bois , flanquée de
plufieurs tours. Comme le Gouverneur
étoit hors de la ville,nous
ne pûmes avoir des chevaux que le
quinzième, dont le Miniftre Géorgien
fut en partie caufe, ne voulant
pas payer ce qu’on lui demandoit,
fous prétexte qu’il y devoit être défrayé.
Il s’accorda cependant à la
moitié.
Enfin , nous continuâmes notre
voyage jufques à Jemskoi, affez
grand bourg , avec une Eglife de
bois, à 8. Werftes d’Infere, où l’on
-traverfe un pont de bois. Le féi-
zième à la pointe du jour, nous paf-
fâmes la Mokfn , qui va fe jetter
- dans l’Occa. Nous traverfàmes en-
fuite un bois & plufieurs villages,
à Belt-foja-tsjas , après une
traite de 30. Werftes. Le lendemain
nous avançâmes jufques à Mtega-
loskie, & traverfàmes, le dix-huttiè-
me, plufieurs boccages, arrofez de
la Mokfa, .qui y eft.affez large, fie
qu’on y paffe fur un pont de bois,
au bout duquel il y a un corps de
garde. Nous arrivâmes fur les 9.
heures à T)emnik, pauvre, ville tou- Arrivée!
te ouverte Sc fans château. L eDcmnik.
vingtième l ’Ambaffadeur eut une
nouvelle difpute avec les gens du
lieu, qui ne voulûrentpas luifournir
des chevaux, fans argent, ce qui
nous fit perdre un tems precieux,
donc j’enrageois ,' n’ofant aller fans
lui. Us s’accordèrent à la fin, Se
nous continuâmes notre route le
| long de la riviere, d’où nous entrâmes
dans les bois;, qu’elle traverfe,
où nous rencontrâmes plufieurs
voyageurs Rujfiens. Delà nous eûmes
de très-mauvais chemins jufques
au village de Fedenapina , où
nous paffâmes la nuit. A la pointe
du jour nous rentrâmes dans les
bois , où nous traverfàmes encore
une fois la riviere fur un pont de ■
bois. ; enfuite de quoi nous retrouvâmes
de très-mauvais chemins entre
les arbres , où plufieurs effieux
del: chariots fe rompirent àdiverfes
fo is , de forte qu’il fallut du tems
pour les racommoder avec des branches
d’arbres. La nuit approchant
nous fûmes obligez de nous arrêter
proche d’une petite chapelle , où
il y avoit plufieurs Ecclefiaftiques.
Nous y fîmes bon feu 8c bonnegar-
Ide jufques à la pointe du jour,que
nous continuâmes notre route le
long de la riviere , que nous tra-
verfâmes fur un petit pont de bat-
teaux , fur lequel on ne pouvoit
I tranfporter que deux chariots à la
fois, 8c la riviere avoit 200. pas de
large: Nous trouvâmes de l’autre
côté- une petite plaine devant le ■
| bois , 8c avançâmes jufques à Koe-
j lekove, village fitué fur une hauteur,
d’où l’on defeend dans un chemin
creux rempli d’eau, qui étoit gelée
en
Nous fûmes occupez à la ttaver-
fer jufques à z. heures après midi;
enfuite de quoi nous la côtoyâmes
jufques à Monfo , village fitué fur
une hauteur, à 15. Werftes de l’endroit
, où nous l’avions paffée. Nous
avançâmes à peu près autant le len-
Ville de demain avant midi , jufques à Ka-
K>aem°. fiemo, où nous changeâmes de chevaux,
pour aller à Zerbdlova, qui
n’en eft qu’à 15. Werftes , où nous
eûmes de fi mauvais chemins, que
la plupart de nos chariots s’y ren-
verférent, 8c nous firent perdre
beaucoup de tems. Le Miniftre
Géorgien ne laiffa pas de. continuer
fon chemin, avec quelques perfon-
nes de fa fuite ; mais je ne voulus
T O M. II.
rejoint en cet état, onconfultalong- x j o j t
tems, fi l ’on devoit retourner furi3;ôa.
fes pas, mais la negative l’emporta
8c nous continuâmes notre voyage.
Enfuite nous traverfàmes VOccaiut
de petits ponts de batteaux, fem-
blables à ceux dont on vient de
parler. J’y traçai le cours de cette
riviere au fud, où elle forme un
affez grand golfe , qui s’étend de
l’eft à l ’oueft, autant que j’en pus
juger à la vue,aiantperdu l’aiguille
de ma bouffole. En voici la re-
préfentation.
pâs lê fuivre pendant l’obfeürité dé
la nuit. J ’attendis le lever du fo-
leil, 8c arrivai fur les 9. heures à
Nove dereefhe , de l’autre côté du
bois , à 25. milles de Zerhalonia,
d’où j ’avançai jufques à Jikefowa,
où je paffai la nuit. Le lendemain
8c le jour fuivant nous n’avançâmes
guère à caufe des mauvais chemins,
j 8c que mon chariot fe rompit. Le
| trentième nous trouvâmes les chemins
remplis d’eau, 8c apperçumes
fur le midi la ville de Wolodtmer, \v0T0dl-
fîtuée fur une montagne , où elle mer. r“.
paroit beaucoup à caufe du nombre
de fes Eglifes , qui font blanches.
Nôus traverfàmes enfuite
la Clefma, qui paffe à côté au
ÏJ h h fud,
j7o7. en ce tems-là. Le vingt-troifùme,
ij.oa. à la pointe du jour, nous traversâmes
encore une fois la même riviere,
fur un pont de bois ; au delà duquel
les chemins font fort mauvais,
8c remplis de petits ponts,fouslef-
quels les eaux s’écoulent. Nous tra-
verfâmes enfuite le bourg d'Alojfa,
8c paffâmes la nuit à Zawata. Deux
domeftiques, qui s’étoient faoulez
d’eau de vie, y refterent avec leurs
chariots , 8c furent maltraitez des
Ruffiens, qui leur ôterent leurs habits
8c leurs bonnets. Nous aiant