1708. paffàmes à côté d’un village nom-
ïi. Juin, mé le Czar Conftantin , Sc de plu-
fieurs autres , de quelques ïfles Sc
du monaftere de St. Nicolas. Le terrain
y eft afl'ez bas & très-agreable.
Etant parvenus1 à 30. werjles de la
Salines, ville nous allâmes voir les Salines
du Goojl ou Douanier JVaJieli Groe-
tin. Elles ne font pas éloignées de
la riviere, & confiftent en 4 , puits
ou fources falées dans chacune def-
quelles on a pofé des troncs d’arbres
percez, joints emfemble & bien ferrez
par1 des cordes , lefquels s’élèvent
12. pieds au-delfus de la fur-
face de la terre , & ont 27. braffes
de profondeur en terre : l’eau paife
au travers pour s’élever vers la fur-
face, où il y a des tuyaux, qui la
conduifent aux lieux deftinez pour
cela, & chaque puits eft enclos dans
un bâtiment de bois. J’en fis ouçant
au nord, nous parvînmes à la 1708.
riviere de Wietjigda, qu’on dit qui 2.2.. Juin»
a fa fource en Syberie, Sx. qui fejet-
te ici dans la Dwina, où elles font
également larges , l’une 8c l’autre
aiant une bonne demi lieuë d’étendue.
A une demi lieuë delà, cette
riviere unie forme une efpece de baf-
fin en croifiant dans les terres au
fud, 8c on lui donne le nom d’Ofer
ou de Lac. Il s’étend du nord à
l’ouëft & au nord-oueft. Il y. a une
petite Ille en cec endroit, où la riviere
avoit deux braffes & demie de
profondeur : le cours en eft rapide
Sc les rives bordées de villages.
Le •vingt-troifieme nous avançâmes
jufques au bourg de Peremo-
gora,qui a deux pecices Eglifes,8c
qui eft fitué fur une hauteur le long
de la riviere. La petite riviere de
Levele paffe à côté, & s’étend 10.
vrir un pour goûter cette eau, que werjles dans le pais. La Dwina fe
je trouvai affez falée. Ces 4. fources
donnent autant d’eau qu’il en
faudrait pour remplir 20. falins ou
baquets , quoi qu’il n’y en ait que
iîx , & qu’on ne s’en fervît que d’un
en ce tems-là. Ces falins font aufli
dans des loges feparées, au milieu
defquelles il y a un grand fourneau,
voit à perte de vuë, ferpentant en
cet . endroit, Sc y forme de petits
golfes en demilunes, qui ont bien
un werjie.de large. Elle eft repré-
fentée au num. 249, & il s’y trouve
plulieurs- bancs de fable. En a-
vançant, au nord-ouëft, nous trouvions
à tous momens des villages,
où l’on fait grand feu lors qu’on I fituez dans un beau pais rempli
s-’en fert. Ils font de fer Sc quar- d’arbres. La riviere y eft fort lar-
rez, & ont 60. pieds de tour Scun g e } y forme quelques Illes, Sc y a
pied Sc demi de profondeur. On bien deux braffes Sc demie de profait
bouillir l’eau fans intermiflîon, (fondeur. Le vingt-quatrîeme nous
pendant l’efpace de 60. heures, afin , vîmes une belle Eglife avec un dô-
d’en tirer le fel, Sc lors qu’elle ta- me couverc de fer blanc, dans un
rit trop vîte en bouillant, on rem- petit village,à moitié chemin d’OuJt-
plit les falins de tems en tems. Ils Jough à Archangel, au 63. degré 10.
produifent chacun, 40. poet de ici, | minutes de latitude feptentrionale.
qui font- 1333. livres. Ce falinoulll y avoit une barque échouée en
baquet eft fuïpendu fur le fourneau cet endroit, & plufieurs Iilesrem-
par de groffes perches & des cro- plies d’arbres. Nousy vîmes àgau-
chets de fer attachez aux poutres Iche, la petite riviere de Pende, qui
des loges. Le prix ordinaire du eft affez profonde , 8c s’étend plus
de p . Werjles dans le pais.
Le vingt-cinquième nous trouvâ-
poet de fel eft deux fols, on en donne
cependant quelquefois jufques!
â trois à Archangel. Le Czar fe ' mes le rivage pierreux Sc affez é-
l’eft entièrement approprié depuis! levé , 8c approchâmes des monta-Monta-
un certain tems.
gnes d’albâtre , qui font à gauche E°«<i'ai-
En continuant notre route, nouslen avançant au nord. Nous alla- re'
paffâmes à côté de plufieurs villa- mes à terre pour les voir. Les gens
ges, d’un grand banc de fable Sc | du pais les nomment Pijfoertje, c’eft-
d’une Ille remplie d’arbres , qui a j à-dire fours. Ce font des grottes
2. werjles de long, 8c delà , a van- Souterraines , formées par la natu-
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