re, d’une maniere furpfenante.
a 5. Juin.: principale encrée en paroic foute-1
nuë par des pilliers de rocher en |
forme de pilaftres, Sc il y en a plu-
fieurs, autres., détournées qui donnent
dans de petites grottes. J’avançai
plus.de 100. pas, àia chandelle,
dans une des plus grandes. On prétend
qu’elle a plus, de 30. werjîes
où elles devoient être tranfportees »¿-Jura*,
fur 5. barques qu’on y avoit envoyées
pour cela. 11 y a un village
proche de cette montagne, & quelques
maifons-,,de l’auitre côté delà
1 riviere ,. bit,--l’on fait de.là chaux.
Etant parvenus .jufques-là nous a-
vançâmes au nord, mais la montadfétendue,
mais tout le monde n’en I gne qui eft affez elevee, & quifor-
convient pas. J’aurois bien voulu me une pointe , fait tourner la ripénétrer
plus avant 5 mais elle etoit
trop bouebeufe: les entrees en refviere
à i'eft, & puis au nord3 Sr au
nord-ouëit : elle n’a que 50. pas de
fèniblent'à"des portes.., J’en deilî-1large en cet endroit.
nal une partie, avec la rmere dans la reprefentation de cette montagne
f éloignement, comme elles paroif- au .nam. Les pierres quon.
fentaunum. 250. & a® où l’on voit rangées a côtereffemblent a un
voit deux ouvertures en voûtes,, bâtiment : e haut en eft couvert
qu’on diroit qui font foutenues par d arbres & elle eft entouree_de tendes
pilaftres, .& entre lefquelles on res labourées. La, riviere fe relar-
àp,perçoit une barque fur la riviere, f i t en avançant, & 1 on voit plag
i e rivage de l’autre côté. On heurs autres montagnes de pierre.,
trouve d’autres paffages à droite & Nous arrivâmes fur les-8. heures a
à gauche, 8c. de petites grottes qui un Cabak, qui venoit d etre vole desMa._
ne vont guère avant. Les pierres paroles gens d une barque, quietoit w pu.
en font auili blanches que l’albâtre,, à côte, & qui avoient fort malt rai-^q“«
mais oas û dures : on en fait plu- té les gens de la maifon, dont nous vendra:
i “ __—„ vîmes un homme expirant. Le mau- liqueurs.
fieurs jolis ouvrages. J’en ai conf
morceau, aufli-bien que du vais tems I
nous obligea d’y palferla
e r v é . u n rocher, qui eft elt au-deffus.aeuus. o Ce c ulieuu.-, |nuit a la—nçrhe. .
là eft environ à 150. Æ Ê à’Ar- Nous continuâmes notreroute le
charnel. Ces montagnes, qui
une demi lieuë d’étenduëfe voient, mes a côte d’un grand banc de fa-
pendant l’efpace de d e u x heures, le ble , & dun chantier qui appar-
W de la riviere, Sc il n’y a point tient a.deux marchandsRujfiens, qui
de Irottes a u - d e l à . L e f r o n t e n e f t y font banc u n grand n om b r e de
rempli d’arbres par en haut, & le vaiffeaux , & y ont une belle mai-
te r r a in labouré à l’entour. Après fon de campagne , avec 5. petites
avoir paffé ces montagnes nous eû- tours tres-bien peintes. On y voit
mes une greffe tempête qui nousfit aufli beaucoup de villages, a droite
donner contre terre. Nous avança- & a gauche I & quelques Ifles liâmes
enfuite au n o r d - o u e f t , la rivie- bitées. Au refte , plus on approre
aianr par tout un B H B B M | | à’Archangel, & B M B M M I
Le vingt-fixïeme nous continuâmes fonUongues.
à Nous~apperçûmes laville.de Roll
n o t r e r o u t e l ’ e f t - n o r d - e f t , p a r u n i . . . . llrp<. .
vent contraire, allant fort lentement mogora fur les 11.i . heures,
à tîfté
à la li°ne. Sur le foir nous paffâ- lieue & demie de diftance, au-dela
mes à0c ô té d e f f « ^ ,g r a n d b o u r g des Ifles* puis lem o n a f te r e d e g |
rempli de maifons\ avec deux M B 1 qui eif de pierre, 8t,
. H & un clocher, le terrain y eft des maifons à cote fur la montagne,
admirable Nous parvînmes peu a- Le terrain y eft elev , a rivie
Mena près à la montagne d’O r te , que re de Kolmogora, qui paffe derrière
gneïor- noS avions à gauche. Plufieurs cen- les I f l e s , vient fe jetter ici dans la
>-• taines de perfonnes étoient occupées Lwma. Le vmgt-hmtume nous yi-
Ten tirer des pierres, & à les rail-, mes quelques petites rivières, & plu-
' k r , p o u rfe rv ir au château du iVw- fieurs villages a 10. ■werjles d Ar-
iio% thangA, '& enfuite le monaftere de
9. juin-. Et. Michel,à ont l’Eglife eft de pierre,
d’où nous nous rendîmes à la
vilie.. ■,
Arrivée 1 Elle eft au 64. degré 22. minutes
Archan- latitude feptentrionale , 6c il y
avoir en ce temçi-là :à la rade 22.
vaiffeaux, favoir 13. Hollandois, 3.
Anglais, 5. Danois, 8c un Hambourgeois.
11 y arriva deux autres vaif-
ièaux Anglois le lendemain.
Le neuvième Juillet, fête du nom
de fa Majefté Czàrienne, le Prince
de Gallitzin, Gouverneur de la ville,
regala tous' les marchands étrangers
6c plufieurs .autres , ■ au Château
du Nouveau Dwmko. Il arriva
encore plufieurs vaiffeaux les
jours fui vans.
J ’appris à Archangel que le Cheval
marin bleu, vaiffeau Hollandois,
qui eu étoit parti le. 8. Oitpbre
1707, avec. un. Convoi, aiant pris
eau, le patron avoir été obligé de
fe rendre avec fa chaloupe à bord
du Campen, vaiffeau de guerre,
commandé par.le Capitaine Van
Buren, pour y demander du feçours,
& que le vent s’étant élevé fur ces
entrefaites, ce patron n’ avoit pû retourner
à fon bord, de forte que fes
gens defefperant de le revoir avoient
pris la refolution de chercher un
port le long de la côte : qu’après
avoir erré en cet état jufqu’au 3. de
Novembre,ils. s’étoient approchez
des Ifles de. S-wetenoes, où ils avoiçnt
Trifte mouillé l’ancre le jour Privant, aiant
naufrage, eu mille peines à“fe tenir fur l’eau
jufques-là, en fe fervantcontinuellement
de la pompe, Sc qu’ils y a-
voient enfin, tiré le vaiffeau à terre :
qu’ils, y avoient paffé l’hyver, 6c
que les provifions leur aiant manqué
au bout de 5. femaines, fans
qu’ils euffent rencontré ame quivi7
ve j ils n’avoient vécu pendant 3.
' mois; que de millet & de fuif : qu’é-
tant réduits en cette extrémité, ils
avoient vû arriver quelques Lapons
eu traîneau, fans avoir pû leur parler,
n’entendant pas leur langue ; qu,e
ne trouvant point de bois, ils avoient
été obligez de fefervir des planches
de leurs vaiffeaux pour faire du feu,
6c n’avoient bu pendant ce tems-Jà,
que de l’eau de neige : qu’ils avoient
cependant-fauvé ce qu’ils avoient juiii.-,
pû de leur cargaifon,quiconfiftoit
principalement en cuir : qu’aprè»
être reftez en cet état.jufqu’au 12.
de Mai.,, dix d’entr’e.ux.refolurent
de hazarder de fe rendre à Archanr
I dans un efquif.: mais, qui’.étant.
arrivez à la riviere de Pennooy, ils
y furent arrêtez 8. jours par les glaces,
& .n’étoient arrivez à Archan-
que le.3. Juin, après avoirpef-
du en chemin un de leurs compa- -
gnons : que ces malheureux avoient
cependant eu le bonheur de rece-
voir de tems en tems du poiffon
frais des Lapons,. ôc s’étoient fervis
de millet au lieu de pain. Enfin,
que 7. vaiffeaux Hollandois étant arrivez
derrière les \ûe.s àe Swetenoesj
le pilote, du vaiffeau qui .avoir fait
naufrage , envoya une partie des
marchandifes qu'il avoit fauvées 8c
7. matelots, à Archangel, reftant lui-
même. dans l’Ifle avec deux matelots,
en attendànt de nouveaux ordres
: que ceux qu’il avoit envoyez
étant revenus au bout de quelque
tems avec 20.. Ruffiens^ on fit fecher
le refte des marchandifes , enfuite
dequoi ils fe rendirent tous à Archangel.
J ’appris toutes ces parti-
cularitez-là du pilote même, que
je fis venir chez moi pour cela.
.11,y. avoit, en ce tem§-là en cet-ünftint
te ville, un Ruffien âgé de 66. ans,
qui ipaffoir pour un Saint parmi fes
compatriotes. Il avoit été marié,
8c avoit quitté fa femme pour courir
le païs tout nud, entre cette ville
8c Wologda, 8c venoit fouvent au
marché 8c dans les églifes. Il me
parut très-ignorant 8c même defti- ■
tué de bon fens , 8c cependant je
fuis perfuadé que fon Unique but é-
toit de gagner fa vie en faifant le
.Saint ,. à; quoi il ne réuffiffoit pas
mal. Il avoit quelquefois une petite
ceinture de rezeau autour des
reins , 8c fouvent rien du tout, 8c
couroit ainfi le païs hyver ,8c été-
Un dq mes, amis le fi.t venir chez
moi 8c,je le peignis! en cet état. Il
me promit de revenir une fécondé
fois, mais:il ne tint pas,fa.parole,
8c tous me.sjfoins furent inutiles pour
le