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i l . Oc t.
C h a p i t r e LXXVI .
Chofis remarquables a Gamron. Situation d’Eiïin. Cotonniers.
Plantes extraordinaires. Arrivée du Gouverneur de Gamron.
Depart de cette ville. Arrivée a Laer & d Jaron.
que' j’éuiTerefoludeffleren-1 voudrais aller. Ce lieu-là eft à 3.
.dre inceffamment à lfpahan,je bonnes lièuës de Gamron,dans uné
fus obligé de refter quelques jours plaine, à une demi lieuë des mon-
-à Gamron, pour y attendre des voi- tagnes , & confifte principalement
tures de Zjie-raes du. Chiras-, & en jardins, & en de petites maifons,
■par cette raifon j ’allai me divertir habitées par de pauvres gens. La
•à la campagne, avec Mr. le Direc- Compagnie y a une maifon , & c’eft
le .lïeti d’où l’on fait venir la meilleure
eau , qui fe trouye à Gamron.
;;
Cê que j ’y trouvai de plus remarquable
, fut un certain arbre,
dont la tigb aVoit 52. paumes de
tour, & étoit droit.e par le milieu,
remplie de branches ¿'greffes à pro- Arbre ex-
porÏÏon , avec de petites1 feuilles, traordi,;
Cet arbre s’appelle Dragtoe, & por-naire’-
te une efpece de pomme fauvage.-
On en trouvera la repréfentation au
num. 233 , & une de Les branchés
avec fès feuilles d’après nature,
au num. 234. On a tailfé pluiïeurs
noms fur fon écorce,&on voit dans
Maifon ' teLlr ^ maifon de Naeibaen, qui
¿lie dm- n’eft qu’à une bonne lieuë dela vilpgne
du jc au -gjj Direc- „ ■ B H ¿ ’u.n.e. . .m ontagne3, d’où
teur. i on a une trcs-belle vue lurla mer,
& vers Gamron. C’eit proche de
l ’endroit- où eft Tarbre , dont par-
Fautede le Mr. Tavernier avec des;:éloges,
iie™" B KK& conviennent affurément
pas. Tout' ce qu’on en peut dire
eft, que les branches en font courbées
jufques en terre,qu’elles y ont pris
racine, & ont poùffé des jets , qui
reifemblènt à de jeunes arbres. Au
refte cet arbre n’eft pas des plus é-
levez, & ne fait pas beaucoup d’ombre.
J ’en ai mêmevûplufieursfem-
blables aux Indes, aux environs de le tronc une petite maçonnerie blan-
■Malakke & fur la côte , auxquels che, que les Benjans ont en grande
on donne le 'nom d é Pafsjder. Il y vénération , à caufe que cet arbre
a en cet’endroit une petite maifon, eft confacré à un de leurs Saints,
qui fert de retraite aux Benjans pte-nA Le jardin où eft cet arbre leur ap-
dant la nuit. Nous trouvâmes, en partenoit autrefois 5 mais ils l’ont
Courtiers nous en retournant, des1 courtiers de vendu par une fottë fuperftition,
enjans. ,cet:te nation f qui fe divertiffoient s’étant mis dans l’efprit, que ceux
en pleine campagne avec deux dan- qui y habitaient mouraient jeunes',
feufes- .dit païs'i^ &' d’autres bouffons,
qui. faifoient dès lingeries aux
flambeaux , car le folèil étoit couché.
N ous nOus approchâmes d’eux,
& ils nous régalèrent de liqueurs,
chaudés', de confitures & d’autre.s
friandifes. ■
Le vingt-troifiéme, je louai deux
perfonnes 8c deux ânes , félon là
1 coutume du lieu , avec un conducteur
pour me rendre à EJfrn,
où il demeurait , • & d’où il-' de-
voit me conduire par to u t, où je
T o m . II.
Lors que j’y fus il appartenoit à
l’Interprete des Anglais. Ilsctqyent
cependant que ceux qui ont la fie-
vre d’autres maladies , en gue-
riflent en y allant en pèlerinage. .
Je trouvai en ce cpiartier-là des cotonv
cotonniers au flî grands, que des pom- “ ers. '
miers ordinaires, au lieu que les au-
très reffemblent plus’à des plantes
qu’à des arbres ; mais les feuilles en
font femblables.
J ’y obfervai àulfi une fleur blant Juc*.
che, ou plutôt les feuilles de la plan-
C c c te