L E T TR É ' SUR LES R EMA RQUÉ S
Tom.lll..ùie ) à la, page 65. une Flamette,
p. 106. deancien Infiniment, dont il dit qu’on
l'Ed.m4.pe fert encojce. aujourd’hui en plu-
fieurs endroits de l’Orient, où la
Lancette n’eft que,peu en ufage, &
n’y eft connue que depuis .le commerce'
qu’y font les Européens : rai-
Lonnerqenc .qui ne prouye rien, ce
.me femble; car outre que vous re-
prèfëntez cette bande d’une.nranie-
re fort differente; de, la benne , &
fans Flamettes , je né.fau'rois com
vous repréfentez toutes les figures ;
& jufqu’aiix' moindres ornemens,
avec beaucoup plus d’exa£titude
que les autres , je m’imagine que
ces Meilleurs , qui ont tracé les
chqfes à la legere , faute de tems,
n’ont pas pris, garde que ce Taureau
n’a qu’une corne , & fur tout
Mon fieu r Chardin , qui repréfente
; cet animal fans air , & fans agrément,
& dans une pofturequi n’eft
je ne,laùrois com-j nullement naturelle,& direftement
prendre à , quel uiage elles: auroientj.oppofée a celle de Figueroa. ^ Au
pû fervir , fi ce n’eft pour tirer du j relie , fuppofé que cet. animal
ïang aux viftimes , chofe fort fin- foit tel que vous le repréfentez, je
guliere. Je .n’infifterai .pas fur ce ne oroi pas que ce foit un Taureau,
que portent les autres, figures pour il. me femble qu’il a plus l’air d un
éviter la prolixité, & parce que! cheval ou d un mulet; -outre qu il
Vous avez dit tout ce qui féj eft bridé , & -qu’il eft ajufté com-
peut dire-à cet égard,, au chap. me un cheval. Je ne fai fi ce ne
53. Je me contenterai d’ajoûter feroit pas même un des mulets des
en "general, après avoir bien con- \ Indes, dont parle Ctefias (b)., qui
fideré la chofe , que, cette procef- relfemblent aux chevaux ; & dont
fion reiTemble beaucoup plus a un il di t , quil. ,sen trouve qui font
triomphe , comme en juge Figue-\ plus grands de taille ,. avec la cri-
f od , ou à-un jour de naiifance , niere violette., le corps blanc, les
qu’àun façrifice. Les divers com- yeux bleus,, êt lefabot entier, avec
bats de b'êtes , qui s’ÿ battent end une corne noire au milieu du front,
tr’elles , ou avec des hommes , cori- blanche auprès de la tête , & rou-
viennent auffi beaucoup mieux à un ge par la pointe. Il ajoûte qu’on
Palais & à'une fê te , qu’à un fa- fe fert de cette corne.pour faire des
crifice & à un Temple-, d’autant plus coupes à boire, Sc que cet animal
que les anciens Perfes n’en avoient a une vigueur & une viteife .inexpoint.
Monfieur Chardin en repre-[ primable,. de forte qu’opa bien de
T o m . in . fente un à la page 70. entre un
p. 106. de Lion 8c un Taureau ordinaire, avec
rEd-“ 4’ deux cornes , & dit qu’on donne
encore aujourd’hui, dans les.fêtes &
dans les fpe&acles des Perfans, de
ces fortes de combats au peuples,
& qu’on fait toujours en forte que
le Lion remporte la viftoire , parce
que cet animal eftl ’emblème de
la Monarchie Perfane. Figueroa fe
contente de dire , à la page 150.
qu’on voit un Lion qui déchire u_n
la peine à le prendre. Elien dit à
peu près la même chofe d’après
Ctefias ( c j , Ariftote dit aulîi ,-'(d)
qu’il y a des mulets à une corne aux
Indes, mais qu’il ne s’en trouve guère.
Pline rapporte la même choie
;£e},. Voiez aufli fur ce fujet,
Thom. Bartholin ( f } . Quoi qu’il
en fo it , il me femble-que vous le
repréfentez , à peu près/ de cette
maniéré fur l’efcalier : 8c ,â l ’égard
de ceux qu’on voit dans la 65. plan-
Taureau , & que le Sculpteur a fi che de Monfieur Chardin , il peuc
bien reprefenté ce combat, qu’on y en avoir eu de femblables , non-
n’y fauroit trouver à redire , mais obflant qu’ils nous foient inconnus,
il ne parle pas des cornes de cet j Vous repréfentez auffi au num. 130.
animal. Monfieur Thevenot en par-1 un Héros , qui combat contre un
le de même dans fon Voyage (ùj. I Lion, avec une corne •, 8. la natu-
Cependant, comme je trouve que | re produit quelquefois des monf-
. . , • / très:.
t fa'i L II. c. 7. (b) In Indic.juxta excerbt. Pbot. c. X X V . (c) L . IV . de Nat. Animal, c. 51.
(4) L . II. Hifi.- Animal, c . L . (e) S v XI. Hifi. Natur, c. 37- & 4*- • Umcärrtu. c . 17.
très. Je vpus avoue même que le
combat du lion. & du mulet' à une
corne, 11e me paroit guère plus'extraordinaire
que celui.des mulets8c
des ours, dont vous parlez au chap.
39. de la Relation de votre Voyage.
Au refte j’entrerois affez dans
les fentimens de Monfieur Chardin,
Tom.ni.Pag- 7°> qui croit que VInfiription
pno6.-de en caraêteres, qu’on voit au botit
)-Ed.m4. qong: bas-relief de.l’efcalier, en
contient l’explication : cela n’empêche
pas quéjenefoispleinement
perfuadé, par toutes les raifonsqu.e
je viens d’alleguer, que ces fameu-
fes ruines font celles d’un Palais,
lez ,8c coufus a été introduit par les
Mahometans.. 11 dit auffi à la page
61. que la variété qu’il y a dans la Tom. Ill,
coëffure & dans l’habillement depn?4-
ces figures, vient,feulement de la ‘1"4'
diverfité des païs & des.climats de
la grande étendue de VEmpire de
Perfe. Il en repréfenteffià fa 58,
planche, avec des habits velus, &
d’autres nuds}.& il donne aux unes
des Tiares, 8c aux autres des mouchoirs
tournez autqur.dé; la tête,
au lieu de bonnets, à la page 60.Tom. III.
le tout à fa fantaifie,, . • 8c co, ntreI l,e - PE.d-1.® in3 -4.
temoigtiage des anciens Auteurs.
Quant à moi,je fuis perfuadé qu’il
& ne fauroient être celles d’un Tem- n’y a pas plus de rapport entre les
pie. - | habits des Indiens paygés^jdi’a »
11 y a auffi de l’apparence que jourd’h u i, 8c ceux de.s anciens
l’endroit où fe trouvent la plupart \ Perfes, qu’il y en a entre les nô-
des^ colomnes a fervi de parvis au de- très & ceux de nos ancêtres: 011-
vant de ce Palais, comme celui qui trecela,jene trouve point de figu-
étoit au .devant de l’hôtel du Roi res parmi les vôtres , qui foient
à Sufe, dont il eft fait mention au nues, ni couvertes de fourures. Il
livre d'EJler chap. V. par où l’on n’en eft fait aucune mention non
fàifoit entrer l’air 8c la fraîcheur plus par Hérodote (a ) , où il parle
dans les appartemens. Il eft mê- des armes & des habillemens des
troupes de Xerxis le grand : & cependant
on trouve que les.vêtemens
des figures, qui fubfiftent encore à
Chelminar, ont du rapport à celles
de ces différentes nations. Je ne
trouve pas moins extraordinaire,
que lès anciens Perfes aient appris
des Mahometans l’ufage des habits
taillez & coufus, puis qu’Athene'e
dit, que ces anciens Perfes ont été
les premiers de toutes les nations,
qui aient donné dans le luxe 8c
dans la volupté (Sj. Quoi qu’il
en foit, s’ils euffent porté des robes
pliffées, avec de grandes manches
faites d’un drap, qui faifoit
3. ou 4. tours fur les reins, de la
me à preramer que ces colomnes ne
portoient aucune couverture,comme
i’obferve Monfieur Chardin .à
T om .I I I . la page 76. mais il pourroit bien
p fo?. de ¿tre qu’on tendoit au deffus
VEd.in4. , » .T. , - . des tapis ou des toiles, pour empêcher
les rayons du foleil d’y
donner à plomb, chofe affez ordinaire
en Orient. Le grand nombre
des quartier^., dont on ne peut
plus reconnoitre la fymmetrie, fer-
voit apparemment pourSge;'Prince,
6c pour les officiers de fâ Cour.
Monfieur Chardin ne parle pas
moins pofitivement des vêtemens
des figures, que de fon Temple imaginaire
, 8c des facrifices qui s’y fai-
foient, parce qu’il trouvé quelque maniéré que Monfieur Chardin le
reffemblance entre ces vêtemens & repréfente, il n’y a guere d’appa-
ceux des anciens Ignicoles, ou deS'i’rènce que le fameux Paufamas de
Guebres , qu’on trouve encore de ! Lacedemone, s’en fût fervi; & ce-
nos jours aux Indes. Il ajoute à la I pendant Thucyd. 8c Corn.Nep. difenc
T om III P a g e 59- que le vêtement inférieur | qu’il portoit un habit Royal, à la
».l o L a è figures eft un drap de^;cdi{tTB'
rEd.1114. t0-n; ou foie, qui fait trois ou
quatre tours fur les reins, 8c dont
le 'bout paffe dans, la ceinture,
& que l’ufage des habits taH
T O M. II.
quelque
manière des Medes, c’eft-à-dire,
une longue robe pliffée. Il eft même
certain que fi c’eût été un drap
fans couture & fans taille, tourné
autour des reins, les anciens Grecs
N n n 2 n’au-
(al L .V I I . c . i . i .& o . (bl V . L .XII.