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19. Jail.
L aP e r fe :
montagne
de
Samgael.
C ô te dan-
gereufe
des Sam-
gales.
Aiant pourfuivi cette route toute
la nuit par un beau clair de lune,
nous apperçûmes le dix -neuvième
au matin, à l’oueft, une des montagnes
de Perfe nommée Samgael ;
& avançant toujours au fud en côtoyant,
à une bonne lieuë de terre,
nous doublâmes notre voile fur les
9. heures, aiant toujours les montagnes
à côté de nous, avec des bois
& un rivage fablonneux. Après un
petit calme , le vent fe remit au
nord-ell, & nous pourfuivimes notre
route au fud-eft, en côtoyant
toujours pour doubler le cap le plus
avancé, de la montagne pointue,
marquée A. dans la taille-douce.
■ Cette côte eft fort dangereüfe juf-
ques à Derbent, parce que les Sam-
gales, qui habitent ces montagnes,
pillent de tous côtés, en forte qu’on
n’oferoit y aborder. Ils font Mahomet
ans, Sc s’emparent de toutes les 1703.
marchandifes des vaifleaux, qui ont 19. juil
le malheur d’échouer fur leur côte,
fans être obligés d’en rendre compte,
qu’ à leur propre Prince. Le
vent fe mit à l’eft, fur les 3. heures
, comme nous étions au coin de
la montagne, à la vûë & à une lieuë
de Derbent. Nous y mouillâmes,
8c j ’en fis à cette diftance, le def- bent. ~
fein marqué à la lettre B.
Nous remîmes à la voile pendant
la nuit, & comme le ventétoitpetit
, nous n’avançâmes guere, & nous
retrouvâmes de l’autre côté de la
ville, à la pointe du jour. Elle eft Sa
fituée à l’oueft fur le rivage de la tion.
mer, 8c me parut avoir près d’une
lieuë 8c demie de tour. En defeen-
dant la montagne, du côté de la
mer, elle eft défendue d’une muraille
de pierre, & a 3. portes, dont
il
. i 7°3
20. JuU.
La Citadelle..
T om beaux.
Dâfieftari.
Tarku.'
Sa fitua-
tion.
il- n’y en a que deux qui s’ouvrenf.
La citadelle eft jointe à la ville , à
la droite de laquelle, on voit un
puits avec une fource fouterraine,
qui s’élève allez haut. Cette ville eft
bien pourvuë de canon, 8c comme
çlle eft fort élevée,elleparoitbeaucoup
du côté de la mer. Là plupart
des pierres de la citadelle ont
ji. paumes de long, Sc ç i de large,
& font bien entaillées à l’antique.
Auflï les Perfes prétendent-
ils , que cette - ville eft du tems
A'Alexandre. On trouve proche de
là 40. pierres de tombeaux , qui
ont environ 14, paumes de long
& 24 de large, fans être élevées;
plufieurs abreuvoirs, une grande table
, 8c des bancs de même. La montagne
de Derbent eft toute de rocher
, & remplie de fources d’eau
douce, auifi bien que la ville. Ceux
qui n’y ont jamais été font obligés
de donner quelque chofe pour boiJ
re aux matelots, par une ancienne
coutume, au défaut dequoi, ils menacent
les gens de les plonger dans
l’eau, ce qui arrive quelquefois.
Cette ville eft fituée au nord-oueft
de Y Afie,ic du Rjoyaume de Perfe,
fur les frontières de laGwg ie&dç
la Zuirie, entre la mm- Caj'pienne,
8c le mont Caucafe , où le paflage
eft étroit.
Les Pirates nommés Keeraloek,
demeurent à une journée de Derbent,
8c les Cofaques Ruffiens,abandonnent
fou vent leur pais , 8c fe
joignent à eux pour courir la mer
Cafpitnne,o\\ ils pillent tout ce qu’ils
rencontrent.
Ce pais qui confine au Dagefian,
petite province de la Géorgie 8c de
la Zuirie, fur, la mer Cafpienne , a
environ 40. .lieuës 4 ’étendué'. Les
hàbitans en font Tartans., gouvernez
par .leurs propres Princes, entre
la Mofcovte &c la Perfe , Sc leurs principales
-villes font Tarku, 8c Andrés.
ILeft rarement marqué dans
Tarku fe nomme au fit Tir eh ouTâr- r_0,
ki,&tTarghae par les. Peirfts. Elle eftio.jaii'.
ouverte, 8c fituée contre une montagne,
les cartes, quoi .qu’on fâche qu’i-l
Sjy trouve quatre Princes,, dont le
principal eft. celui de Samgael-, le
2. le Crim Samgael-, ’le 3. celui -de
■Beki ; le 4.Caraboedagh Bek, oti le
.Prince Caraboedagh. La ville de
fur la mer Cafpimne, à l ’eft
de la Géorgie, fous la domination de
fa Majefté Czarieone , 8c environ
à 3. journées de Nifamaey.
Sur le midi le vent tourna au
nord-eft, 8c nous perdîmes bien-tôt
Derbent de vûë , faifànt route au
fud-eft. Nous vîmes beaucoup d’arbres
fur cette côte, 8c des montagnes
dans l’éloignement. Mais le
vent s’étant mis au fud-eft une heure
après, nous fûmes obligés de
mouiller à une demi lieuë de terre,
dans un endroit où le riyags étoit
rempli d’arbres. Nous pourfuivî-
mes notre route le vingt ¿r unième au
matin par un très-beau tems, en côtoyant
toujqurs. Sur les 8. heures
nous apperçûmes la pointe de Ni-
fawaey, 8c yinmes mouiller, à midi
, fur cette côte, a 31. brafïes d’eau,
Sc nous y trouvâmes 6. autres bâti-
mens,partis d'Afiracan avant nous. l'Auc™
J ’allai à tepee., à trois heures après débarque
midi, avec toutes mes bardes. C e cnPerfc'
fut la première fois que je mis le
pied en Perfe.
La mer Cafpienne a environ 100. situation
lieuës de long à’AJlrafan à percha- ¿e la mer
bad, (trajet qu’on fait -à force de ra- ^jpicn‘
mes,fans l’afliftancedu vent,en 14.
ou 15. jours de tems,} Sc environ 90.
de large , de Çhowarafmta jufqjies
auxcôtes de Cïrcaifte ou de Schir-
vian. Elle n’a ni flux ni reflux s 8c
lors qu’elle déborde , ce n’eft que
par la force du vent. >Qn prétend
qu’elle eft fans fonds au milieu, 8c
devant la yiUc-Se-Derbent : ailleurs,
on trouve le fonds à 30.0040. braf-
fes. L ’eau en ,eft falée, comme On
fa déjà dit, 8c la douceur dç celle
qui eft fur les côtes, proçede des
rivieresquis’ydéchargent. Au cefte,
elle n’a aucune Gomnt.unieation avec
les autres mers , étant environnée
de terres 8c de hautes ¡montagnes.
Onau-roit peipf à croire le pcmthre
des rivières, qui s’y déchargent, Rivière»,
qu’on fait monter jufqiues.à i op. Les
principales font Je Wdga.yR- d rtts
pule Kur & Y Ar axe. Les dMx derr
nieres s’y unifient, après en. avoir
IF 2 reçu.