ip® s y. Sept.
T om beaux.
le, couverte d’un dôme , fans co-
lomnes pour le foutenir, femblable
à celui de la Rotonde à Rome, mais
plus petit. Cette falle quieft vis-à-
vis de la bibliothèque & d’une chapelle,
eft couverte de tapis; Sc l’on
trouve à gauche, vis-à-vis de l’entrée
du dôme un autre appartement
clevé avec de grands vitrages. Delà,
on paffe par une autre porte, revêtue
d’argent, d’où l’on entre dans une
cour à peu près quarrée , dont la
muraille a environ 18. pieds de haut,
& trois niches de châque côté, peintes
de bleu & de plufieurs autres couleurs,
ornées de fleurs & de feuillages
cizelez. On y trouve à droite
plufieurs maufolées, avec des cercueils
élevez, dont il y en a qui ont
de grands ornemens -, 8c d’autre 4
gauche, feparez par une petite muraille
, où l’on dit que repofent les
cendres de plufieurs Princes, defcen-
dus de famillés Royales, contre la
muraille de celui de Sefi. Cette
cour a un appartement à droite 6c
à gauche, élevé à trois pieds de terre
, dont les voûtes font faites en forme
de dômes. Ils font fermés par
devant d’une balluftrade de bois ; 6c
on trouve dans un des coins de cette
cour à gauche, une grande porte à
deux battans, avec une balluftrade
revêtue d’argent, 6c une chaîne d’argent
maffif. Il faut fe déchauffer
pour y entrer, fans toucher le feuil
qui eft de marbre blanc. Il y en a
de femblables aux autres apparte-
mens, dont l’entrée eft couverte de
nates. Nous y trouvâmes plufieurs
Perfans, à droite6c à gauche, aflis
fur des bancs de pierre, lefquels font
commis à la garde de cefépulchre,
& auxquels on eft obligé de donner
de l’argent pour paffer outre. Lors
que le préfent qu’on leur fait n’eft
pas à leur gré, ils prennent la liberté
de le dire, 6c d’en demander quelquefois
cinq ou fix fois autant. Cependant
lors qu’ils trouvent qu’on
n’eft pas d’humeur à faire ce qu’ils
fouhaitent, 6c qu’on fe rechauffe
pour s’en retourner, ils s’humanifent
6c prennent ce qu’on leur veut donner,
plutôt que de ne rien avoir. A-
près qu’on a paffé par cette porte,
on entre dans un petit endroit voûté, 1703.
enformede demi dôme: Delà, oni;,Sepr.
va à droite par une porte, ornée d’une
balluftrade d’or ou de vermeil
doré, dans un appartement magnifique,
rempli de candils ou de lampes
d’or6c d’argent, dont il y en a
qui ont une aune de tour , 6c en fi
grand nombre qu’on ne les fauroit
compter. Le plancher en étoit couvert
de tapis, 6c rempli de part 8c
d’autre de petits pupitres, ou de petites
chaifes de bois pliantes, fur lef-
quelles il y avoit de grands livres.
Celieu-là a 52. pieds de long fur 34.
de large. Le maufolée de Sefi eft
au bout de cet appartement, élevé
de trois marches. La lampe qui pend
au-deffus eft de fin or maiîïf 8c des
plus grandes. On voit au-delà, une
balluftrade qui eft auiii d’or maflîf,
élevée d’un degré, rortde, 6cdel’é-
paiffeurd’un police, laquelle a environ
6'. pieds & 9. pouces de large
hors du fronton de la porte,
8t 9. pieds , 10. pouces de haut.
Cette porte a deux battans , par
où l’on entre dans une petite chapelle
ronde, au milieu de laquelle
on voit le tombeau de Sefi, fait
de marbre, couvert d’un poêle deTom_~
brocard d’or magnifique, 8c cou-beau de
rOnné à chaque coin d’un grand Sefi‘
vafe d’or. Cette chapelle e-ft remplie
de lampes d’argent, parmi
lefquelles il s’en trouve d’or. Ce
tombeau a Rîjiieds de long , 4.
de large %. de h a a t .v B B H H Autres
H |
a deux autres fur le devant, dont beaux,
l’un eft celui d’un enfant, 8c deux
derrière }, - cinq en tout ’, qui font
ceux de Sefi -, du Roi Fedredtn ; d’un
fils de Sefi -, du Roi ’Tzenid, 8c d’un
Ris deFedredin, nommé Sultan A ider,
qui fut écorché par les Turcs j
un autre d’un fils de ’Tzenid, 8c celui
du R.oï Aider. On allume tous les
foirs les lampes qui font auprès de
ces tombeaux} 8c deux gros cierges
qu’on met dans des flambeaux d’or
maflîf. Il y a un petit dôme revêtu
d’or , au-deffus de ce tombeau,
6c un autre à côté de celui
ci , revêtu de pierres glacées vertes
8c bleues. Quelques Auteurs affirment
qu’on ne permet à aucun
■ lai-
. laique, fans en excepter le Roimê*
(¿.¡Sept, me', de paffer par la porte d’or,
pour approcher du tombeau de Sefi-,
mais j ’ai trouvé le contraire : Il eft
vrai quejenefis qu’y entrer, fans a-
Vançer plus avant, . n’ignorant pas
la vénération qu’on a pour celieu-
là. Au refte il faut de l’argent par
tout , non-obftant qu’on ait fuffi-
famment payé à l’entrée, il faut continuellement
avoir la main à la bourde,
à la porte de châque appartement.
A la vérité* ils répondent
honnêtement aux queftions qu’on
leur fait, 6t ne preffent perfonne de
fe hâter, au contraire, ilmefembla
- que l’exactitude avec laquelle j ’ob-
iervôisctout, leur faifôit plaifir.
A l’entrée decefuperbe appartement
,. on trouve à gauche plufieurs
petites chambres fermées, dans lefquelles
on m’affura qu’il y avoit
d’autres tombeaux de Rois 8c de
T om - Reines, éntr’autres , ceux du Roi
beaux de Jfmael, fils S’Aider-, du R o i'Tamar,
i ï T ùlsdTfmael} du.R.oïlfmael I I , fils
de Tamar-, du Roi Mahomet Choda-
bendé, fils d’Ifmael ; d’Ifma'élMÎrfa-,
d’Hemfa MiJJd 8c des freres du Roi
Abas, fis de Chodabendé. Ces toin-
beaux-làn’ont point d’ornemens.
Au fôrtir delà belle falle de ce bâtiment
, on tourne à* droite dans un
lieu qui conduit à la cuifine, dont
la porte eft revêtue d’argent} cependant
cette cuifine, quieftaffez grande
, ne répond nullement à la magnificence
de la porte: On trouve deux
grands puits au milieu, 8c dans la
muraille qui eft affez élevée, plufieurs
trous remplis de marmites, 8c
au-deffous de grands fourneaux. On
y apprête à manger pour ceux qui
font commis à la garde de ce bâtiment,
outre qu’on y diftribue tous
les foirs du pilau à quelques centaines
de pauvres.
Après avoir fatisfait ainfi macu-
riofité, je retournai au Meydoen, pour
y voir les jardins du R o i, feparez
l'un de l’autre , par Une muraille à
côté des tombeaux. Le Roi Sefi y a
fait autrefois un affez long féjour,
dans un bâtiment de pierre, qui tombe
préfentement en ruines. On y
voit encore deux appartemens pour-
Charité
aux pauvres.
ivusde-cheminées, dans lefquels on 1703.
prétend que ce Prince logeoit: 11 y I5- S'pU
en a plufieurs autres, 8c un petit
bain, mais;fans ornemens. Le pre- -
mier jardin, qui eft affez grand, eft
mal-entrétemu Scçfans -ordre : il ne
laiffe pas d’être rempli de fruits,
mais on n’y trouve ni fleurs ni plantes,
qui méritent qu’on y faffe attention.
Il eft arrofé .en plufieurs endroits,
par des foufcces., qui. le tra-
verfent. Le fécond jardin n’a aucun
bâtiment, 8c n’eft pas fi grand que
l’autre, bien que les arbres y foient
plusélevez. Aurefte, onnelepren-
droit jamais pour un jardin Royal.
Au fortir de ce jardin, j ’allaimp
divertir à la pêche, dans une petite
riviere, qui a fa fource dans les
montagnes : j ’y trouvai un conduit
d’eau fait de terre, élevé de quelques
pieds, par-deffus lequel l’eau Conduits
paffe dans une goutiere, 8c par4 eau-
deffous au travers d’une maifon,
faite pour la conduire à la ville,
où elle fert àarrofer les jardins. E lle
tombe comme un torrent, au delà
de'cette maifon, dans cette petite
riviere qui traverfe le païsi
Nous n’y prîmes que trois ou quatre
petits poiffons, que j’ai confer- ,
vez dans des efprits. Le lendemain
j ’allai à cheval à une demi lieuë de
la ville au fud, pour en faire le
deffein,de ce côté-là, fur une montagne,
le feul endroit d’où on la
puiffe voir à caufe des arbres qui
l’environnent. On ne la voit même
qu’imparfaitement de ce côté-
là. Cependant la pluie m’y aiant
furpris je fus obligé de m’en retour-
ner fans rien faire. J e vis en chemin
une maifon, où il y a un moulin
à eau pour moudre le grain.
L ’eau qui le fait aller tombe du
fommet des plus hautes montagnes,
qui font toujours couvertes de neige
à l’oueft de la ville, 8c paffe par
un canal élevé fait de terre pour
cela. Cette eau tombé avec Violence
fous cette maifon, 8c fe répand
par le plat pais au fud-eft, où eft
l’autre conduit dont on vient de
parler. Ces maifons là ont un mou- Moulin à
lin par deffous 8c deux groffes meu- c ’
les qui tournent continuellement
Y 2 fur