t/o j- 18. vaiiTeaux de guerre à Afoph,
n. Fcvf. un vaifleau à bombe & un yacht.
Le Czar a plufieurs autres vaif-
feaux, dont le plus grand porte 66.
canons: Quatre de 48. à 50. cinq
de 36. deux de 34,. & d’autres plus
petits, dont le moindre en a 28.
Ce jour-là, le Czar fe divertit à
faire voile fur la glace, dans une
plaine propre à cela. Le treizième
fur le foir, on tira une vingtaine de
bombes fur deux vaiiTeaux, fit pluT
iieurs fur une barque à vingt rames.
A mon retour, j ’appris du Contre-
Amiral, que le Czar m’avoit en-
voié chercher. J ’allai le trouver immédiatement
fur le vaiffeau où il
étoit, & vis tirer quelques bombes
en chemin. J e le trouvai beuvant,
Sc appris qu’il devoit fe rendre le
lendemain quatorzième, avec fa
fuite , vers le Don ou Tandis,
environ â 12. werfies de Veronife,
pour vifiter les vaiiTeaux qui y é-
Vôvage ΰjçnl. Nous partîmes à 3. heures
vers le' après midi, la plupart à cheval &
Tanaïs. je rcile en chariot, & lors.qùenous
fûmes à une petite diftance de-la
ville', fa Majefté s’arrêta à une petite
églife, & nous nous détournâmes
un peu pour voir un certain
Moulin moulin d'une forme extraordinaire,
extraordi- qui a été fait par xmCircaJfîen,Sc a
naae. ¡a forrne octogone. Il y a par dedans
4. moulins, qui vont en même
tems, fans ailes ni quoi que ce
foit par dehors, pour donner prife
au vent. Mais i l a fept voiles en
dedans, femblables à celles d’une
barque, fit fe ferme en dehors par
de grandes fenêtres ou portes. Lors
que le vent eft favorable,on ouvre
du côté d’oùilvient, deux ou trois
de ces portes, au travers defquelles
le vent donne dans les voiles & fait
tourner la machine avec violence.
On en trouvera le delTein au num.
17-L
e Czar vint nous y rejoindre
en caleche, & nous preffa de nous
avancer, ce que tout le monde n’é-
Arrivtfe t “ t Pas- en ®Cat faire. Nous'ar-
auTa- rivâmes cependant avant la nuit.
0JÏS‘ On fit d’abord une décharge de tout
le canon des vaiiTeaux, fit nous en
allâmes vifiter quelques uns , où
l’on nous fit boire gaillardement. i7 ° 3 ‘
Nous fûmes regalez le’foir à la mai- I4'
fon d'Ivan Alexewitz Moefm Poesi
kin. Après le fouper plufieursfe retirèrent
à bord des vaiiTeaux,fauté
de place, parce qu’on n’a pas encore
^commencé, à bâtir en ce lieu-
Iâ ; mais on parle d’y faire une ville.
Le lendemain nous allâmes voir
les ouvrages qu’on faifoit pour, arrêter
le cours du Don, fit lui eh donner
un autre. On avoit fait pour
cela une éclufe, du côté où on vou-
loit le diriger. Cette riviere nom- ■
mée Tanaïs, & Dortzfz par les ha-
bitans, eft fameufe en RuJ/ïe. Elle
traverfe le Przecops ou la petite'Cours de
Tartarie à l’eft, fit après avoir bien
ferpenté, elle fe détourne par une
grande inflexion alTez prèsdu Wol-
g a ,ê c après s’êtr'e enflée par la jonc- -
tion de plufieurs rivieres,ellepaiTe
ià côté ¿7 Afoph , autrefois Tanaïs,
& va fe jetter dans le laé Meotide,
bu mer de Zabaché, où elle fepare
| Y Europe de V Afie. Nous trouvâmes
èn cé.’quattier-là' fur la terré , à no- '
tre grande furprife, plufieurs dents ...
jd’élephant, dont j ’en ai gardé une dénis ■ .
par curiofité , fans pouvoir com-
prendre comment elles s’y font trouvées.
Il eft vrai que le Czar nous
dit qu'Alexandre Te grand àiànt paf-
fé cette riviere, comme le marquent
quelques Hiftoriens, s’étoit avancé
jufques à la petite ville dçKoJiïnke,
qui n’eft qu’à 8. werjïes de là , fit
qu’il fe pourrait qu'il y fût mort
quelques unsdèfes éléphants, dont
on trouvoit ces reftes-là. :
Nous retournâmes enfuite à là Retour
ilote,où l’on nous fit bonne chere. auï
Il y avoit en tout n . vaiiTeaux de
guerre , fie deux d’avitaillemenr.
Un de ces vaiiTeaux, fait fous la di-
reftion de fa Majefté, brilloit au
defius des autres, par toutes fortes
d’ornemens, fit la chambre du capitaine
en étoit lambriiTée de bois dé
noyer. Il y en avoit un autre à côté
de celui ci, auiïï d’une grande
beauté, fait par un Anglais ; mais
les autres ne paroiifoient pas beaucoup.
Nous fûmes régalez de
poiffon à m id i, fit puis nous retournâmes
à la flote , où nous
I bû