j.Q ^ b â ti de pierre fur une montagne,
i8, Avril, qui n’eft pas éloignée de lariviere,
proche d’un village à 3. werjtes
PeresW. de Pereslaw, où nous reftâjpes pendant
la nuit. Levingt-huitieme nous
.paffâmes à côté de cette ville, par
un tems nebuleux, qui nous empêcha
de la voir comme je l’aurois
noit en rond. Les prairies y étoient 1703.
remplies de chevaux 8c de, b étail,29. Avril.,
6c on voïoit au-delà de hautes montagnes.
Sur les 9. heures nous ne
vîmes plus que des terres inondées >
mais étant parvenus à un coin, où
l’eau faifoit encore un petit golfe
, nous revîmes la terre 6c un
fouhaité. Elle eft à une petite dif- lieu nommé Kiejirus, où il n’y avoit
tance de la riviere , fur une émi- que quelques méchantes maifons 6c
nence à la hauteur du 45. degré
42. minutes 6c fe nommd Perejlaw
Rejanske , nom qu’elle tire la province
de Rezan, dont elle eft capitale.
Nous paffâmes enfuite à
côté de pluiieurs villages, fi-
tués fur les montagnes , 6c vîmes
des terres inondées, qui reffem-
bloient affez à nos terres combufti-
bles , dont on fait les tourbes , 8c
au trajet qui eft entre Leiden 8c la
Haye. Nous y vîmes , à 8. werftes
de Pereslaw , un grand village appartenant
à Tifmaffe Ivanitz Erfofs-
kie, Gouverneur d’Aftracan, 6c quelques
Ruffiens fous des tentes , qui
fé divertiffoiént le long de la riviere.
Mais on voioit plus ioin pluiieurs
villages 6c tout le plat païs,
adroite 8c à gauche, couvert d’eau
jufques pardeffus ies arbres. La rivière
étoit fort large en cet endroit,
êc lé foir nous nous trouvâmes entourez
d’arbres. L’eau avoit tellement
débordé qu’on avoit peine à
connoître le rivage 8c à y marcher.
I l faifoit cependant très-beau, quoique
la chaleur fût grande. J ’allai
à terre dans la chaloupe, quialloit
tous les jours chercher du bois,
jpour voir ii je ne trouverois pas de
gibier. Sur le foir il paffa à côté
.de nous une grande barque à rames
.venant de Mofcou. Le vingt-neuvième
au matin , nous trouvâmes ,
10. werfles au-delà de Rezan ,t\ir\&
.gauche , une ouverture de pluiieurs
braffes dans le terrain, où l’eau de
la riviere. aiant pénétré av.oit fait
.un grand.lac, qui portoit des barque?,
: Mais comme il faifoit du
brouillard nous ne vîmes point de
villages, A une lieuë delà nous trouvâmes
un autre golfe , où le lac,
dont on vient de parler, fe termipluiieurs
barquès. Nous y .tendîmes
la voile pour la première fois,
avec peu de vent, 8c vîmes à droite
le ihonaftere de Terigho avec un
petit village, 6c peu après celui de
Solojdde, qui a une affez grande é-
glile de pierre. Enfuite nous trouvâmes
encore de grandes inondations
8c pluiieurs grands arbres
aiant de l'eau jufques aux branches:
Cela arrive tous les 'ans jufques au
mois de Juillet, que les eaux commencent
à baiffer. Le trentième é-
tant arrivez dans un joli endroit,
â 100. werfies de la ville de Kajie*
mof , j ’y deffinai la vûë qui eft au
num. 2i.
Nous y remîmes une fécondé fois
à la voile, le vent étant au nord-eft,
mais cela né dura pas 6c il fallut
reprendre les rames. Après avoir
paffé devant quelques villages,
nous retrouvâmes un terrain tellement
mondé j qu’on ne voïoit que
le c ie l, l’eau 6c lé deffùs des arbres.
Sùr le foir nous rencontrâmes
upe barque de fa Majefté Czarien-
ne , chargée d’ancres pour Afoph,
accompagnée d’une autre plus petite.
Nous nous faluâmes de quelques
coups de moufquet. Lorfque
nous fûmes à 30. werftes dë Kafte-
mof, nous ne nous fervîmes que de
huit rames,pour faire repofer la moitié
de nos matelots tour à tour. Le
premier jour de Mai nous arrivâmes,
à une heure après-midi, devant cet-Kafiemof,
te ville, iituée fur la gauche de la
riviere, au haut 8ç fur le déclin
d’une montagne. Elle n'a point de
murailles quoi qu’elle foit affez
grande ; toutes les maifons en font
de bois, auili-bien que lés quatre
ëglifes.Il y aune tour à une mofquée,
qui fert aux Turcs 8c aux Tartares,